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Maïs OGM : petits arrangements entre amis

12 Février 2009 , Rédigé par Isabelle LOIRAT Publié dans #Agriculture - OGM

Communiqué de presse

 

Maïs OGM : petits arrangements entre amis

 

Les soi-disants rapports de l'AFSSA et de l'EFSA pour valider le maïs MON 810 apparaîtront dans l'histoire comme les rapports des années Tchernobyl niant une contamination de la France: des autojustifications destinées à réitérer des avis précédents pour éviter toute mise en cause ultérieure de la responsabilité de ceux qui les ont donnés.

 

Quand on sait qu'aucune étude publique n'a été menée directement pour étudier le comportement de rats ayant consommé des OGM et que les seules études disponibles sont celles des producteurs de maïs, quand on sait que ces études sont secrètes et que Michel Barnier, malgré la prétendue loi sur la transparence votée par le Parlement sur les OGM, refuse de communiquer les études précisément sur le MON 810, quand on sait que la composition de l'EFSA et son mode de fonctionnement sont si critiquables que l'Union a enfin décidé de les changer (cf rapport sur la gouvernance écologique remis à Jean-Louis Borloo), quand on sait comment le sénateur Legrand a été conspué et sali par les parlementaires amis des OGM  pour avoir simplement émis des doutes, quand on sait que ces mêmes parlementaires ont rejeté la candidature d'un Président du haut Comité des biotechnologies parce qu'il souhaitait prendre en considération l'avis du collège de la société civile et ne pas se  limiter à celui des experts noyautés par les défenseurs de Monsanto, on comprend l'opération de manipulation en cours. 

 

Il faut rappeler que les assurances refusent de couvrir les risques liés à la dissémination d'OGM et à leur impact potentiel sur la santé, que les producteurs d'OGM et leurs amis qui cherchent aujourd'hui à couvrir leur responsabilité future se cachent derrière le risque inhérent au développement des nouvelles technologies  qui exclut toute responsabilité lorsque l'état des connaissances ne permet pas de connaître précisément les risques. Niant les risques qui pourtant sont fondés sur des éléments d’étude disponibles sur des rats (exemple du MON 863),  les "experts" cherchent à établir que les connaissances d'aujourd'hui ne permettent pas des connaître ces risques et qu'ainsi ni eux ni Monsanto ne seront dans l'avenir responsables de rien.

 

Il est impératif que des études indépendantes financées par l’Etat soient réalisées et portées à la connaissance du public avant que ne soit affirmé que le maïs MON 810 est sans danger pour la santé. 


Corinne Lepage

Présidente du CRII-GEN

Ancien Ministre de l’Environnement (1995-1997)
Rapport sur la gouvernance écologique à télécharger sur :
ftp://ftp2.cap21.net/capw/second_rapport.pdf


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Maïs OGM : Corinne Lepage dénonce un scandale

Guillaume Georges | 12.02.2009, 11h00 | Mise à jour : 11h09

Même secret, le rapport de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) fait des remous. Selon l'édition de jeudi du Figaro, l'Afssa conclut à l'innocuité pour la santé du maïs OGM, dont la culture est interdite en France. Une affirmation inédite puisque les études antérieures aboutissaient à une conclusion contraire.

La révélation des conclusions de ce rapport a provoqué la colère des anti-OGM, et notamment de Corinne Lepage. Interrogée par leparisien.fr, la vice-présidente du MoDem et ex-ministre de l'Environnement du gouvernement Juppé réagit très vivement.

 

« C'est un rapport absolument scandaleux, nous déclare Corinne Lepage. Ce rapport de l'Afssa est secret et a été lui même rendu sur une étude secrète. En tant que présidente du CRIGEN (ndlr: le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique, créée par Corinne Lepage), j'ai demandé cette étude à M. Barnier, (ndlr: ministre de l'agriculture), qui a refusé de la communiquer. Je voudrais savoir de qui on se moque ».

«Un très mauvais coup porté à l'Europe »

Corinne Lepage n'est pas seulement révoltée par la forme de cette décision, mais aussi par le fond. « Je ne connais pas l'étude sur le MON 810 puiqu'elle est secrète. En revanche, je connais parfaitement celle du MON 863, faite par Monsanto, sur l'impact sanitaire des OGM. Cette étude montre qu'il y a des effets importants, statistiquement significatifs dit Monsanto lui-même, sur les rats qui ont consommé cet OGM », explique-t-elle.

Début 2008, le gouvernement français s'était appuyé sur un autre rapport évoquant des risques sanitaires pour faire jouer sa clause de sauvegarde, qui permet à un État membre d'interdire sur son territoire la culture d'une plante transgénique autorisée en Europe. Le rapport de l'Afssa pourrait, à terme, remettre en cause cette clause. «Tout est fait pour que la France arrête de bloquer (ndlr: la culture des OGM). C'est un très mauvais coup porté à l'Europe des citoyens juste avant la consultation des élections européennes. Car l'immense majorité des européens ne veut pas des OGM », conclut Corinne Lepage. 
Le Parisien.fr 


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COMMUNIQUE DE PRESSE  Paris, le 12 février 2009

Cultures de maïs OGM : CAP21 demande une position ferme de la France sur la clause de sauvegarde
 
Alors que le Comité permanent de la chaîne alimentaire doit se prononcer lundi prochain sur la demande de levée des clauses de sauvegarde grecque et française sur le maïs Mon 810, la publication des conclusions de l’AFSSA ne saurait être pure coïncidence. 
 
Cette parution dans la presse des conclusions est scandaleuse dans la mesure où le rapport est tenu secret par l’autorité tout comme les études sur lesquelles il se repose au mépris d’ailleurs du droit d’information du citoyen. 
 
Face à l’offensive de la Commission Européenne, des lobbies agro-semenciers et des agences sanitaires, CAP21, parti fondateur du Mouvement Démocrate présidé par Corinne LEPAGE, demande au Ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo de défendre avec fermeté au Conseil de l’Europe le maintien de la clause de sauvegarde pour la culture de maïs génétiquement modifié et de rejeter l’autorisation de nouvelles variétés de maïs génétiquement modifié. 
 
CAP21 demande par ailleurs la publication sans délai de l’avis de l’AFSSA et le lancement d’une réelle évaluation publique sur les effets à long terme des OGM sur l’environnement, les organismes vivants et la santé conformément à la position commune des ministres européens de l’environnement et aux recommandations émises dans le rapport sur la gouvernance écologique remis par Corinne Lepage à Jean-Louis Borloo.
 
 
Eric DELHAYE                                                       
Président délégué de Cap21       
Membre du bureau exécutif du Mouvement Démocrate                                   

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Rue 89 On s'arrange avec le maïs OGM comme avec Tchernobyl
Rue 89

Par Corinne Lepage | Présidente de Cap21 | 12/02/2009 
  • Les soi-disants rapports de l'Afssa et de l'Efsa pour valider le maïs MON810 apparaîtront dans l'histoire comme les rapports des années Tchernobyl niant une contamination de la France: des autojustifications destinées à réitérer des avis précédents pour éviter toute mise en cause ultérieure de la responsabilité de ceux qui les ont donnés.

On comprend l'opération de manipulation en cours:

  • Quand on sait qu'aucune étude publique n'a été menée directement pour étudier le comportement de rats ayant consommé des OGM et que les seules études disponibles sont celles des producteurs de maïs.
  • Quand on sait que ces études sont secrètes et que Michel Barnier, malgré la prétendue loi sur la transparence votée par le Parlement sur les OGM, refuse de communiquer les études précisément sur le MON810.
  • Quand on sait que la composition de l'Efsa et son mode de fonctionnement sont si critiquables que l'Union a enfin décidé de les changer (cf. le rapport sur la gouvernance écologique remis à Jean-Louis Borloo).
  • Quand on sait comment le sénateur Legrand a été conspué et sali par les parlementaires amis des OGM pour avoir simplement émis des doutes.
  • Quand on sait que ces mêmes parlementaires ont rejeté la candidature d'un président du Haut comité des biotechnologies parce qu'il souhaitait prendre en considération l'avis du collège de la société civile et ne pas se limiter à celui des experts noyautés par les défenseurs de Monsanto.

Il faut rappeler que les assurances refusent de couvrir les risques liés à la dissémination d'OGM et à leur impact potentiel sur la santé, que les producteurs d'OGM et leurs amis qui cherchent aujourd'hui à couvrir leur responsabilité future se cachent derrière le risque inhérent au développement des nouvelles technologies qui exclut toute responsabilité lorsque l'état des connaissances ne permet pas de connaître précisément les risques.

Niant les risques qui, pourtant, sont fondés sur des éléments d’étude disponibles sur des rats (exemple du MON863), les "experts" cherchent à établir que les connaissances d'aujourd'hui ne permettent pas des connaître ces risques, et qu'ainsi ni eux ni Monsanto ne seront dans l'avenir responsables de rien.

Il est impératif que des études indépendantes financées par l’Etat soient réalisées et portées à la connaissance du public avant que ne soit affirmé que le maïs MON 810 est sans danger pour la santé.

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