Les limites de Nantes Atlantique ne sont pas celles qu'on croit
Extrait d'une interview d'un pilote dans Presse Ocean (17 mai 2010) plutôt favorable à la construction de l'aéroport Notre-Dame-Des-Landes. Intéressant et paradoxal : en réalité le pilote ne plaide pas spécifiquement pour NDDL mais contre l’état actuel de Nantes Atlantique.
PO : "On a dit qu’à la réouverture du trafic, l’aéroport de Nantes-Atlantique qui a accueilli 20 000 personnes en deux jours, n’a pas été surbooké. Cela ne plaide pas pour son transfert.
« Il a fallu faire face à une situation de crise. Les personnels de l’aéroport de Nantes-Atlantique ont fait preuve d’efficacité. Mais cela ne peut être qu’exceptionnel. Dans les périodes de fort trafic comme au printemps et surtout cet été, Nantes-Atlantique atteint ses limites. Les infrastructures ne sont plus dimensionnées. Les terminaux d’accueil, les banques d’enregistrement, les parkings sont surchargés. Les passerelles sont insuffisantes. Or, l’ensemble forme une chaîne cohérente. Il suffit d’un blocage pour créer des retards importants et préjudiciables aux passagers et aux compagnies aériennes. »
PO : Oui, mais pas la piste ?
« La piste a déjà atteint des seuils. Par exemple, un Airbus A 330, biréacteur à deux essieux, ne peut pas décoller à pleine charge de Nantes-Atlantique pour une raison de résistance de la piste. Et je ne vous parle pas d’un atterrissage d’A 380 ».
L’état de la piste actuelle ? Dans le cadre de la réorientation proposée par les opposants, le problème serait réglé, car il est évident que la piste serait reconstruite en adéquation avec les avions actuels et futurs prévisibles.
L’aérogare peut très bien être adapté, ce n’est qu’un problème de construction de bâtiment comme un autre. Le problème des parkings en surface : ils peuvent être enterrés en silos, libérant de ce fait de la place pour agrandir l’aérogare, et grâce à une liaison optimisée avec la ville par trams et navettes ferroviaires les accès seraient plus aisés par les transports en commun.
"Et l’approche, alors ?
« C’est une troisième limite pour les gros avions. Lorsqu’un avion fait une approche en survolant Nantes, il n’est pas parfaitement dans l’axe de la piste. Il suffit alors que trois éléments s’accumulent - ce décalage, un plafond assez bas et un vent d’ouest - pour que l’approche devienne plus difficile à gérer dans un gros appareil. Et ça l’est encore un peu plus si le pilote n’a jamais atterri à Nantes ».
L’approche en survolant Nantes et non dans l’axe de la piste serait elle aussi réglée par la réorientation de la piste, de même que le problème de vents d’ouest généralement forts.
Donc en réalité si on reprend « les trois limites » de l’aéroport actuel trouvées par ce pilote, elles s’inscrivent tout à fait dans la proposition alternative à NDDL !