Nantes Prévention risques inondations "Quand l'eau rouille la machine" Le Nouvel Observateur 22 08 2013
Le PPRI de Nantes (plan de prévention des risques inondations) a fait l'objet d'une délibération au dernier conseil municipal en juin 2013.
Le Nouvel Observateur du 22 08 2013 Numéro 2546
NANTES SPECIAL IMMOBILIER, page XIII
PREVENTION DES RISQUES D'INONDATIONS : "QUAND L'EAU ROUILLE LA MACHINE"
Les bords de Loire, très recherchés, seront protégés par le prochain plan de prévention des risques d'inondations
"Au milieu du fleuve, à 200 mètres de la tour à plomb de Couëron depuis l'estacade du quai Pont-Gibeau, la "Maison dans l'eau" de Jean-Luc Coucoult, fondateur de la compagnie de théatre de rue Royal de Luxe, amuse les Nantais et les touristes de passage, comme un pied de nez aux coups de colère de la Loire. La tempête Xynthia, dans la nuit du 28 au 29 février 2010, n'a pas entamé leur humour. "Mais elle a freiné la demande en sortant le risque d'inondation de l'espace imaginaire, dans lequel il glissait doucement, pour le réintroduire dans le temps présent", rappelle Bruno Crepy, de l'agence Crépy Immobilier, à Saint-Jean-de-Boiseau.
Elle a également servi pour l'élaboration d'un plan de prévention des risques d'inondations (PPRI) en Loire-Atlantique, imposé par la loi de prévention des risques des risques de 1995. Le document, qui remplacera le plan des surfaces submersibles élaboré en 1958, fera en septembre l'objet d'une enquête publique pour être approuvé à la fin de l'année. Elaboré à l'initiative de l'Etat pour contraindre les plans locaux d'urbanisme (PLU), il aura pour but de "ne pas aggraver les risques sur le territoire qu'il couvre et à en réduire la vulnérabilité, tant du point de vue de l'urbanisation future que des modalités de construction et des usages des sols" explique-t-on à la mairie de Nantes.
Douze mille personnes sont concernées dans l'agglomération. Sept mille quatre cents d'entre elles sont dans des immeubles nantais. A rezé, 670 maisons sont inondables, dont 335 en aléa fort (une potentialité d'un mètre d'eau). Un tiers d'entre elles réside à Couëron, à la Rograie et dans le bourg, à Basse-Indre et au Pellerin. Déjà soumis à des normes de construction dans certains secteurs sauvegardés, ces habitants devront, avec une subvention de l'Etat, réduire la vulnérabilité de leur bâti, en mettant à l'abri leur chaudière, leur compteur, ou en refaisant leur assainissement par exemple.
Difficilement vérifiable, la mise aux normes des bâtiments sera néanmoins prise en compte par les assureurs en cas de sinistre.
La possibilité d'extension sera elle aussi conditionnée à des normes encore plus strictes que celles actuellement en vigueur, pour améliorer par exemple les possibilités d'évacuation par des fenêtres de toit dans les zones classées en aléa fort.
Très recherchées dans des environnements préservés, les maisons vont conserver un fort pouvoir d'attraction pour ceux qui veulent coûte que coûte vivre au quotidien les marées dans l'estuaire, cohabiter avec les pêcheurs de civelles, fêtés tous les ans à Indre, ou encore prendre le bac pour se rendre au travail.
A Rezé, où les maisons se vendent en moyenne 210 000 euros (-3,1%), le gros des ventes dépasse 300 000 euros. A Basse-Indre où le ticket d'entrée se situe autour de 1 300 euros / m2, une maison de maître de 5 pièces, à rénover est à vendre 285 000 euros. Dans un contexte de baisse, la recherche de la Loire a néanmoins un double effet : son cadre, privilégié, va être de plus en plus protégé puisque les nouvelles constructions seront limitées. Mais certains acheteurs pourront prendre en compte les travaux à effectuer et les risques éventuels courus pour se l'offrir. "Les acquéreurs profitent déjà des contraintes existantes pour négocier des baisses de prix en ce moment. L'existence du futur PPRI leur donne un argument de plus", observe un agent immobilier des bords de Loire. "Dans les secteurs constructibles où quelques terrains sont encore disponibles, le PPRI s'ajoute aux règlementations thermiques et sismiques qui élèvent déjà le coût de la construction, ajoute Xavier Auneau, notaire au Pellerin. Les propriétaires vont devoir prendre l'ensemble de ces réalités en compte et accepter de réviser leurs attentes."
"La Loire est ainsi partie prenante de presque tous les gros travaux structurants programmés ou envisagés dans les années à venir, de la requalification des berges et des quais au transfert du CHU ou à un nouveau franchissement. Pour ce dernier projet, différentes solutions sont à l'étude, dont un tunnel entre Trentemoult et le Bas-Chantenay et un transport par câble pour relier le nord et le sud de la Loire."
Valérie Rochaix. Le Nouvel Observateur du 22 08 2013
Sur le PPRI de Nantes : http://www.loire-atlantique.gouv.fr/Politiques-publiques/Risques-naturels-et-technologiques/Prevention-des-risques-naturels/Plans-Prevention-Risques-Naturels-Previsibles/Les-plans-de-Prevention-des-Risques-Inondation-en-Loire-Atlantique/Plan-de-Prevention-des-Risques-Inondation-de-Nantes (voir la note de présentation, pdf, 6,13 Mb. A noter : le document a été modifié le 24 09 2013 sur le site de la préfecture de Loire-Atlantique depuis le dernier conseil municipal de Nantes)
Intervention sur le PPRI au dernier conseil municipal : Plan de Prévention des Risques Inondation à Nantes (PPRI Nantes Loire aval) (01 07 2013) à partir de la note de présentation disponible en juin 2013 sur le site de la préfecture.
PPRI NANTES (suite) : Les aventuriers en zone inondable (06 07 2013)
"L’Association de défense des riverains de la Loire (RL 44) vient de voir le jour. Elle s’est créée à la suite du Plan de prévention des risques d’inondation dans l’agglomération nantaise (PPRI). Établi par la préfecture de Loire-Atlantique, celui-ci est soumis à enquête publique le 1er octobre. « Ce projet peut toucher 12 000 habitants, mais beaucoup plus si l’on compte les terrains et les entreprises », indique Michel Mainguy, président de RL 44.
Cette association prend « en compte tous les riverains de l’embouchure de la Loire jusqu’à Ancenis ».
La RL 44 veut « demander à l’État une application raisonnée du principe de précaution, qui prenne en compte l’existence, l’entretien et l’amélioration des ouvrages, que l’on habite en aval ou en amont du pont de Cheviré. » Ses adhérents demandent également que « l’État prenne en charge toutes les dépenses qui pourraient peser sur les particuliers et les entreprises avec l’application du PPRI. » Une pétition est en cours.
Contact. Mail : rl44000@gmail.com. Tél. 06 70 32 36 20."