Nouveau: Un téléphérique à Londres pour franchir la Tamise !
Et vivement jeudi.
Transfert du CHU sur l'île de Nantes : le Modem veut un débat public transparent
20 Minutes Nantes 5 juillet 2010
Le transfert du CHU sous les critiques 5 juillet 2010
Santé Le débat sur le choix du site est très vif
Il doit normalement voir le jour en 2020. Seulement voilà, le regroupement des activités du CHU sur l'île de Nantes, près du MIN, est loin de faire l'unanimité. Partisans et opposants rivalisent d'arguments sur le sujet depuis plusieurs jours. Un nouveau bras de fer a eu lieu vendredi lors du conseil municipal. Favorable au regroupement sur un site unique, l'UMP désapprouve fortement le choix de l'île de Nantes. Le parti pointe du doigt le manque de surface disponible, les difficultés d'accès, les nuisances sonores, et le coût du projet de 300 millions d'euros, une estimation qui serait « sous-évaluée ». Il milite pour une installation du CHU sur le site de l'actuel hôpital nord, où le foncier serait plus important, l'accessibilité bien meilleure et où des structures médicales sont déjà en place
Un soutien médical au projet
La CGT a aussi exprimé ses « craintes » tandis que le MoDem, estimant que le site de l'île de Nantes « présente en apparence beaucoup d'inconvénients », réclame un « débat public transparent ». Insistant sur l'importance de « maintenir le CHU au centre de l'agglomération », la majorité socialiste compte de son côté sur le soutien récent de la commission médicale de l'établissement. Elle assure aussi disposer d'un accord de principe de la Ministre de la santé. Un argument pourtant contredit par l'UMP.
Conseil municipal Nantes du 2 Juillet 2010
Question d’actualité
Intervention Isabelle Loirat (MoDem) pour le groupe Centre Démocrate
M. le Maire, mes chers collègues,
Notre question d’actualité portera sur le transfert du CHU.
La majorité (PS) locale prévoit le transfert du CHU sur l'île de Nantes.
L'opposition (UMP) est contre et milite pour un regroupement sur le site de l’hôpital Nord-Laënnec. Nous saluons au passage le fait qu’elle ne se range pas, cette fois-ci, derrière des choix hasardeux d'aménagement et gageons qu'elle finira par comprendre aussi à propos du dossier de l’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes que ce dernier est un autre choix hasardeux. (Cf. fiasco de l’aéroport espagnol de Ciudad Réal)
Ce transfert de l’hôpital a t-il fait l’objet d’un débat ou d’une information au sein du Conseil municipal de la Ville de Nantes ou de l’agglomération ? Non. Nous avons d’ailleurs tous pu constater vendredi dernier au conseil de la Communauté Urbaine de Nantes que si vous tentiez de faire l’économie d’un débat démocratique sur ce sujet, le risque était de tomber dans des invectives sur une guerre du privé contre le public qui n’ont pas lieu d’être dès lors qu’il s’agit d’une question de site.
Rappelons que cette proposition de transfert de l’hôpital ne figurait pas dans votre programme municipal « Nantes et plus » en 2008. Ensuite quand vous nous avez interpellé, le 26 juin 2009, en ce même conseil municipal pour la sauvegarde de l’hôpital public et que nous avons voté ce vœu vous faisant alors crédit d’une volonté de vous attaquer à la réduction du déficit financier de l’hôpital, vous ne nous avez alors absolument rien dit de votre volonté de déménager l’hôpital. Pourquoi cette soudaine décision ?
Vous répondez maintenant qu’elle émane du cabinet de la ministre de la Santé autrement dit « C’est pas moi c’est l’Etat ! ». Nous attendons plus et de meilleurs arguments, de la part du Député – Maire de Nantes et président du conseil d’administration - président du conseil de surveillance du CHU.
Il est normal que les Nantais soient associés à la décision, puisque ce seront les premiers concernés par le lieu choisi.
Vous avez inauguré il y a peu des Conseils de quartiers afin que s’exprime la volonté des citoyens. Ce déménagement du CHU a-t-il été expliqué à ces nouveaux Conseils de quartier ? Non.
Le site de l’île de Nantes présente en apparence beaucoup d'inconvénients : enclavement surtout à l’ouest et problèmes d’accès, risques d’inondations à considérer sérieusement sur une période allant du moyen au long terme.
Mais nous ne nous opposons pas forcément à ce projet et demandons simplement mais fermement un débat public où seraient présentés en toute transparence les avantages attendus du lieu envisagé, et expliqués les « remèdes » aux problèmes d'insularité et d’accessibilité, d’exiguïté éventuelle du site (8 ha au lieu des 15 estimés nécessaires à un regroupement) et surtout des risques d’inondation. Quels risques en cas de crue centennale et quel nouveau Plan de Prévention des Risques Inondation pour Nantes ?
Nous demandons à être convaincus (par les deux) parties du bien-fondé du transfert prévu.
Si, comme pour le dossier de l’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes, l'information du public est biaisée ou incomplète, nous serons enclins à conclure que le choix n'est pas optimal.
Je vous remercie de votre attention.
La mairie de Nantes bien embêtée par l'aéroport de Ciudad Real
Au conseil municipal de Nantes il y a parfois des débats thématiques, parfois des "questions d'actualité". Hier c'était le tour des "questions d'actualité". Nous avons droit à une question écrite (mais pas aux réponses) et devons la remettre le mardi pour le conseil du vendredi afin que la majorité puisse préparer ses réponses.
Voici celle que nous avons posée hier.
Conseil municipal Nantes du 2 Juillet 2010
Question d’actualité
Intervention Isabelle Loirat pour le groupe Centre Démocrate (MoDem)
M. le Maire, mes chers collègues,
Notre question d’actualité portera sur le transfert du CHU.
La majorité (PS) locale prévoit le transfert du CHU sur l'île de Nantes.
L'opposition (UMP) est contre et milite pour un regroupement sur le site de l’hôpital Nord-Laënnec. Nous saluons au passage le fait qu’elle ne se range pas, cette fois-ci, derrière des choix hasardeux d'aménagement et gageons qu'elle finira par comprendre aussi à propos du dossier de l’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes que ce dernier est un autre choix hasardeux. (Cf. fiasco de l’aéroport espagnol de Ciudad Réal)
Ce transfert de l’hôpital a t-il fait l’objet d’un débat ou d’une information au sein du Conseil municipal de la Ville de Nantes ou de l’agglomération ? Non. Nous avons d’ailleurs tous pu constater vendredi dernier au conseil de la Communauté Urbaine de Nantes que si vous tentiez de faire l’économie d’un débat démocratique sur ce sujet, le risque était de tomber dans des invectives sur une guerre du privé contre le public qui n’ont pas lieu d’être dès lors qu’il s’agit d’une question de site.
Rappelons que cette proposition de transfert de l’hôpital ne figurait pas dans votre programme municipal « Nantes et plus » en 2008. Ensuite quand vous nous avez interpellé, le 26 juin 2009, en ce même conseil municipal pour la sauvegarde de l’hôpital public et que nous avons voté ce vœu vous faisant alors crédit d’une volonté de vous attaquer à la réduction du déficit financier de l’hôpital, vous ne nous avez alors absolument rien dit de votre volonté de déménager l’hôpital. Pourquoi cette soudaine décision ?
Vous répondez maintenant qu’elle émane du cabinet de la ministre de la Santé autrement dit « C’est pas moi c’est l’Etat ! ». Nous attendons plus et de meilleurs arguments, de la part du Député – Maire de Nantes et président du conseil d’administration - président du conseil de surveillance du CHU.
Il est normal que les Nantais soient associés à la décision, puisque ce seront les premiers concernés par le lieu choisi.
Vous avez inauguré il y a peu des Conseils de quartiers afin que s’exprime la volonté des citoyens. Ce déménagement du CHU a-t-il été expliqué à ces nouveaux Conseils de quartier ? Non.
Le site de l’île de Nantes présente en apparence beaucoup d'inconvénients : enclavement surtout à l’ouest et problèmes d’accès, risques d’inondations à considérer sérieusement sur une période allant du moyen au long terme.
Mais nous ne nous opposons pas forcément à ce projet et demandons simplement mais fermement un débat public où seraient présentés en toute transparence les avantages attendus du lieu envisagé, et expliqués les « remèdes » aux problèmes d'insularité et d’accessibilité, d’exiguïté éventuelle du site (8 ha au lieu des 15 estimés nécessaires à un regroupement) et surtout des risques d’inondation. Quels risques en cas de crue centennale et quel nouveau Plan de Prévention des Risques Inondation pour Nantes ?
Nous demandons à être convaincus (par les deux) parties du bien-fondé du transfert prévu.
Si, comme pour le dossier de l’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes, l'information du public est biaisée ou incomplète, nous serons enclins à conclure que le choix n'est pas optimal.
Je vous remercie de votre attention.
Pour mes visiteurs apolitiques, le petit c'est l'adjoint aux Finances de Nantes, le grand c'est le directeur de cabinet et le chef assis c'est JMA.
Le maire n'a pas pu répondre à nos questions puisqu'il était déjà parti après avoir rappelé que notre "présence à toutes et à tous est impérative sur toute la durée du Conseil Municipal".
C'est donc M. Lannuzel (PC), l'adjoint au Bâti/Réparations/Lots supplémentaires qui s'y est collé.
Et là surprise, il ne m'a pas répondu sur les risques de transférer l'hôpital en zone inondable sur une île entourée par deux bras de Loire.
Il est parti d'emblée sur l'aéroport fantôme de Ciudad Real, citant l'article du Monde, cherchant à tout prix à démontrer que non non non construire un aéroport inutile à Notre-Dame-Des-Landes ce n'était pas du tout la même chose que d'en construire un inutile et inutilisé de l'autre côté des Pyrénées. Bingo ! C'est un membre de la majorité pro NDDL qui en a parlé longuement alors qu'ils auraient pu délibérément ignorer les 3 mots que j'avais mis entre parenthèses. J'espérais bien que cette affaire d'aéroport espagnol allait les embêter, mais je ne pensais pas que cela irait jusqu'à envahir leurs interventions au Conseil municipal au sujet du transfert du CHU sur l'île de Nantes.
JMA : "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" !
Il y avait conseil municipal à Nantes, un gros conseil avec des milliers de pages de documents, envoyés comme d'hab' au dernier moment pour qu'on n'ait pas le temps matériel de les travailler. Le conseil n'avait pas été réuni depuis le vendredi 2 avril dernier (5 par an à Nantes).
Hier c'était le vendredi 2 juillet, l'appel des vacances se faisait sentir, il faisait chaud et il y avait un match de foot Brésil-Pays Bas. En prévention du fort risque d'absentéisme, Jean-Marc Ayrault le député -maire de Nantes avait envoyé la veille à tous les membres du conseil un mail leur demandant d'être à l'heure le matin et surtout d'être présents jusqu'au bout du conseil :
Et bien je vous le donne en mille, c'est lui qui est parti avant la fin ! Pour l'exemplarité il faudra revenir.
L'explication est peut-être dans les Potins de Presse O, c'est le camping car de JMA qui chauffait !
Ciudad Real : fiasco prémonitoire du futur aéroport Notre-Dame-Des-Landes ?
Le Monde vient de sortir un papier extrêmement intéressant sur l'aéroport fantôme de Ciudad Réal (Espagne). (voir aussi sur ce blog Déjà 300 millions de pertes pour un aéroport vide inauguré il y a 2 ans ! Et en page 3, pour le week-end. J'en connais qui vont faire une drôle de tête dans les cabinets politiques locaux si jamais ils tombent dessus. Impossible pour les porteurs du projet NDDL de ne pas faire un parallèle avec leur maudit projet. J'espère qu'ensuite cette affreuse vision d'aéroport vide qui leur ferait perdre le pouvoir, leur trottera dans la tête, et reviendra régulièrement triturer leur conscience, jusqu'à ce qu'ils sentent le gouffre sous leurs pieds.
Stopper le projet NDDL, c'est être RESPONSABLE aujourd'hui. Demain quand ce sera trop tard il y aura des COUPABLES.
Même si vous en avez parfois un peu ras-le-bol de NDDL, lisez l'article ci-dessous, il "le vaut bien" et ce n'est pas maintenant qu'il faut lâcher.
Allez encore un effort, ce sera bientôt fini NDDL...
27 juin 2010
FOURMY MARIO/SIPA
Avec ses trois vols hebdomadaires, la compagnie irlandaise Ryanair est seule à maintenir un filet de vie dans cet aéroport moribond.
Ciudad Real Envoyé spécial
Flambant neuf, le premier aéroport privé d'Espagne, construit pour recevoir 2,5 millions de passagers par an, agonise au rythme d'un vol par jour
Fermin et Carmen Delgado peuvent dormir tranquilles. La sieste de ces deux octogénaires ne sera pas troublée par le vrombissement des avions. Leur village, Villar del Pozo, est pourtant situé à 400 mètres à vol d'oiseau de l'aéroport international de Ciudad Real, dans la région de Castille-La Manche. Comme tous les riverains, ils en redoutaient les nuisances sonores : " Un peu plus, ils nous faisaient la piste au milieu de la place ", pestait le couple à la veille de l'inauguration, en décembre 2008.
Les maires des trois communes les plus proches avaient même négocié des indemnités avec le propriétaire de ce premier aéroport privé d'Espagne, destiné à devenir, à moins de cinquante minutes de Madrid par le TGV, la seconde plateforme de la capitale consacrée au prometteur trafic des compagnies aériennes à bas coût.
L'imposante aérogare, posée au bord d'une piste de 4 kilomètres - l'une des plus longues d'Europe, capable d'accueillir des Airbus A380 -, est dimensionnée pour recevoir 2,5 millions de passagers à l'année. Lors de l'ouverture, c'était l'objectif affiché pour fin 2011. Aucun risque de saturation, assuraient les promoteurs du projet, puisque les 1 234 hectares autorisent une extension quasi infinie avec, notamment, la possibilité d'ouvrir deux autres terminaux identiques. Dans les années 1990, lorsque est née l'idée de cette infrastructure, l'Espagne voyait les choses en grand et l'avenir en rose.
Aujourd'hui, un silence de cathédrale règne dans l'immense hall des départs, où l'alignement des 24 postes d'enregistrement est totalement désert. Ce matin-là, au tableau lumineux du hall des départs, un seul vol est affiché : Londres, 20 h 30. La journée sera longue.
Au comptoir de La Barrila, le barman est aux petits soins pour ses clients, qu'il appelle par leur prénom. Ce sont quelques-uns des 91 employés de l'aéroport et des 200 collaborateurs des entreprises présentes sur le site. Parfois, des passagers rompent sa routine. Les jours où il y a un vol, c'est-à-dire les mardis, vendredis et dimanches, il sert " jusqu'à 500 cafés ".
Loin des 750 000 passagers attendus la première année, Ciudad Real Central a comptabilisé 53 557 voyageurs en 2009. La fréquentation s'est effondrée en 2010. La compagnie Air Berlin a plié bagages fin mai. Restée seule, Ryanair a failli en faire autant début juin, lorsque le tribunal de commerce a placé la société gestionnaire de l'aéroport en liquidation judiciaire. Une subvention publique a convaincu in extremis la compagnie irlandaise de maintenir ses trois vols hebdomadaires, et d'entretenir, par la même occasion, un filet de vie dans cet aéroport moribond bien que flambant neuf.
Avec ses 75 000 habitants, Ciudad Real avait-elle besoin d'un tel équipement, qui a nécessité un investissement de 500 millions d'euros ? La ville, essentiellement administrative et résidentielle, somnole doucement sous le soleil de Castille-La Manche.
Un aérodrome plus modeste aurait suffi pour recevoir la noria d'avions privés qui, à la saison de la chasse, fait converger de toute l'Espagne, voire d'Europe, les plus fines gâchettes vers les propriétés giboyeuses de la région.
Quand la chambre de commerce locale, la députation et la mairie de Ciudad Real ont esquissé le projet, il était question d'un aéroport essentiellement consacré au fret, les grands espaces déserts de la Castille, au centre du pays, permettant d'établir une gigantesque plate-forme logistique à la croisée des principaux axes ferroviaires et autoroutes. Les années de croissance espagnole étaient en route, le crédit facile. Dans l'euphorie, personne n'a contesté la modification du projet de départ vers une infrastructure consacrée au voyage aérien bon marché, qui devait désengorger l'aéroport madrilène de Barajas.
L'aéroport Central, qui rêvait de devenir " Madrid Sud ", imaginait son destin comme celui de Gérone, deuxième aéroport de Barcelone. Mais, à force de retards bureaucratiques et d'embûches politiques, " il a ouvert au plus mauvais moment, au terme d'un processus tortueux ", regrette Francisco Canizares, l'adjoint à l'urbanisme de Ciudad Real.
La société propriétaire, CR Aeropuertos, a accumulé 290 millions de dettes. La Caisse d'épargne de Castille-La Manche (CCM), qui a financé l'opération à 40 %, a été placée en 2009 sous tutelle de la Banque d'Espagne après avoir frôlé la banqueroute. Le fiasco d'un tel équipement privé était-il évitable dans un pays où les aéroports à l'équilibre se comptent sur les doigts d'une main ?
Après la nomination d'administrateurs judiciaires, le président socialiste de Castille-La Manche, José Maria Barreda, a rappelé le soutien de la région " quels que soient les interlocuteurs ". Une société publique, créée en catastrophe pour " promouvoir et contribuer à la viabilité des infrastructures aéroportuaires de Castille-La Manche ", a mis 140 millions d'euros à disposition de l'équipement privé, dont les coûts fixes continuent de grever le résultat : " Il serait dommage de laisser pousser l'herbe sur la piste ", a assuré M. Barreda, pour qui l'infrastructure est " génératrice de richesse et d'emplois " et demeure " un facteur dynamisant de l'économie locale qui en a bien besoin ".
L'aéroport fantôme sera un enjeu des élections régionales prévues en mai 2011. Dans cette communauté autonome gouvernée historiquement par les socialistes, le Parti populaire (PP, droite) est donné favori. " Le PP estime qu'il faut faire cesser l'hypocrisie consistant à financer un équipement privé par de l'argent public ", affirme Francisco Canizares, en rappelant que ni CCM ni CR Aeropuertos ne sont plus en mesure de faire face à leurs obligations. L'argent injecté par la région est, aux yeux des conservateurs, un pis-aller " en attendant qu'un repreneur miracle se manifeste ". Or les rumeurs menant à un groupe du golfe Persique puis à un fonds de pension américain se sont évanouies.
Le PP prône l'expropriation pure et simple, puis la mise en concession de cet équipement devenu public à une société spécialisée. " Si le monde ne s'écroule pas, l'aéroport a forcément un avenir ", veut croire un représentant du Reino de Don Quijote (le Royaume de Don Quichotte). Cette entreprise promeut depuis le début des années 2000 un projet de " complexe résidentiel, de loisirs et d'affaires ", à 16 kilomètres au sud de l'aéroport. Sur 400 hectares, le projet est colossal, puisque 4 000 chambres d'hôtel, un casino, plusieurs parcours de golf, un centre commercial et de congrès, une salle de spectacles et quelque 9 000 logements sont censés attirer à terme quelque deux millions de visiteurs à l'année et doubler la population de Ciudad Real. Plus de 160 millions d'euros ont déjà été dépensés en études et infrastructures. L'investissement final flirterait avec les 6 milliards d'euros.
Les promoteurs reconnaissent toutefois que le Royaume de Don Quichotte restera un mirage, sans un aéroport international à proximité. Celui de Ciudad Real n'avait pas pu prendre le nom du héros de Cervantès. Bien que baptisé officiellement Central, une grande stèle en acier placée à l'entrée de l'aérogare souhaite pourtant la bienvenue à l'" aéroport Don Quichotte ".
Au pays de l'ingénieux hidalgo, on ne renonce pas si vite à ses chimères.
Jean-Jacques Bozonnet
Y'a la gifle "à la Bayrou" et la gifle "à la Sarkozy"
Vous vous souvenez sûrement de la claque que François Bayrou avait donné à un gamin qui tentait de lui faire les poches (à Strasbourg en octobre 2007).
Hier le président Sarkozy a fait un déplacement éclair nocturne à La Courneuve (93) et ça s'est terminé par une gifle.
Mais cette fois c'est un journaliste de France 3 qui s'en est pris une par les services d'ordre de N. Sarkozy. Mais non, il ne faisait pas les poches du président, il faisait simplement son travail de cameraman et filmait ces mêmes services d'ordre en train de "questionner" (9 jours d'ITT, Interruption Temporaire de Travail) un jeune qui venait d'insulter le président.
Reportage France 3 Ile de France
Un journaliste giflé par le service d'ordre de Nicolas Sarkozy à La Courneuve
Saint-Denis : le service d'ordre de l'Elysée aurait giflé un journaliste - Le Monde 25 juin 2010
Transports en commun : la gratuité passe par la globalisation des coûts
J’avais, dans ce blog, en décembre 2008, lancé “la gratuité des transports en commun à Marseille, pourquoi pas ?”(cliquer ici). Je ne pensais pas que le débat irait aussi vite. Si l’on en croit le journal La Provence, qui lui a consacré un dossier hier, le problème est le financement. Et ça coûterait trop cher… 130 M€ par an, alors que j’avais moi-même chiffré 70 M€. Une étude plus fine s’impose et je ne suis pas sûr que de faire monter la facture ne soit pas un argument pour repousser une idée qui mérite étude. Karim Zéribi, le président de la RTM est sceptique, et “doute de l’efficacité d’une telle mesure”.
Je pense que tout ceci relève d’une conception étriquée des transports en communs urbains. Le coût n’est pas simplement intégré dans le budget de la RTM, dans l’équilibre des comptes. Dans l’absolu, la gratuité pourrait être obtenue en doublant la subvention d’équilibre.
Mais, si l’on regarde globalement, le coût social et économique actuel du faible développement des transports en commun est énorme… On peut chiffrer à Marseille à 500 M€/an le coût des nuisances dues à la carence en matière de déplacements (voir ici). C’est d’une vision économique et sociale globale des problèmes et des coûts dont nous avons besoin. Augmenter la fréquentation des transports en commun, investir dans les déplacements, c’est faire des économies. Ces millions d’heures perdues dans les embouteillages, cette pollution permanente, les freins au développement économique, les accidents et les problèmes de santé publique, ont un coût bien supérieur à celui des infrastructures manquantes. Le coût de la gratuité est marginal par rapport à ces nuisances.
Ces coûts globaux, pourtant supportés par la société, ne sont jamais pris en compte… Alors, changeons un peu notre approche et arrêtons dans cette ville de saucissonner les problèmes. Les transports en communs ne sont pas une activité en soi, c’est un outil dont le coût doit être mesuré au regard des services qu’il rend à la métropole et aux économies globales qu’il peut induire. La RTM n’est pas une entreprise sur une île déserte. Globaliser les problèmes et les coûts permettrait d’impliquer dans le financement d’autres partenaires dont l’activité est pénalisée par le trop faible développement des transports en commun. Alors nous trouverons les solutions financières pour la gratuité !
Les transports gratuits font un tabac à Aubagne - 23 juin 2010 - Aujourd'hui en France
C'était une promesse électorale et elle a été tenue. En mai 2009, la communauté d'agglomération du Pays d'Aubagne et de l'Etoile a rendu ses transports en commun gratuits comme la majorité municipale l'avait promis pendant la campagne. "C'était un pari que nous pensions gagner, mais les résultats vont au-delà de nos espérances; on explose avec plus de 3 millions de voyageurs" constate, ravi Daniel Fontaine, le maire (PCF) d'Aubagne. "Il y a un véritable engouement avec 71 % de féquentation supplémentaire de nos bus. Et surtout, ce qui nous importait, c'est que les nouveaux passagers sont des jeunes et des actifs. La gratuité permet une véritable alternative à la voiture."
Cette gratuité coûte 1,1 million d'euros par an, un investissement rendu possible sans augmentation d'impôt par la hausse du versement transports des entreprises lorsque la communauté d'agglomération a dépassé les 100 000 habitants.
"Il y a une dizaine de villes moyennes qui pratiquent la gratuité, nous nous sommes fortement inspirés de leur expérience", reconnaît Daniel Fontaine.
Le pari a également été remporté dans la population. "Je ne touche presque plus à ma voiture, reconnaît Jeanne, infirmière libérale. Je fais désormais la plupart de mes tournées en bus. C'est une économie que je ressens à la fin du mois." Cet engouement des Aubagnais est confirmé par une étude menée par l'institut Wei. "Les usagers se disent à 88 % très satisfaits de la gratuité des transports, 11 % plutôt satisfaits et 1 % insatisfaits, note le sociologue Alain Mergier, directeur de cet institut. La part des nouveaux usagers représente 20 % des passagers."
Aubagne va maintenant se lancer dans la création d'une ligne de tramway transversale qui sera livrée en 2013 et dans la transformation d'une ancienne ligne frroviaire en tram-train pour 2014.
Marc Leras
Article paru dans Aujourd'hui en France - Le Parisien du mercredi 23 juin 2010
100 millions de femmes manquent à l'appel !!
Yves Simon (Chronique)
Selon l'Indien Amartya Sen, Prix Nobel d'économie, manquent aujourd'hui à l'appel cent millions de femmes de par le monde ! Vous avez bien lu : cent millions de femmes manquantes parmi nous. Où sont-elles ? Disparues, mutilées, droguées à la méthamphétamine, mortes de malnutrition et de manque de soins avant d'avoir atteint l'âge d'un an, ou encore, adolescentes se résignant à mourir de mélancolie ou du sida plutôt que de survivre dans les bordels de la Chine et de l'Inde.
Un proverbe indien dit : "Elever une fille, c'est comme arroser le jardin de son voisin." Autrement dit, c'est une perte de temps et d'argent que de nourrir une fillette dans une famille déjà percluse de pauvreté. "Je ne veux pas avoir de fille pour qu'elle vive les mêmes souffrances que moi", dit Indira, une Indienne de 25 ans d'une caste supérieure. "Trop de douleur tue, trop de violence au quotidien qui encourage les femmes à s'éliminer elles-mêmes", écrit Manon Loizeau, prix Albert Londres, dans sa préface d'un livre devenu en quelques mois un best-seller mondial La Moitié du ciel (Les Arènes, 200 p., 22 euros). Cruauté du réel comme du ciel, le titre reprend une vieille sentence poétique chinoise : "La femme est l'autre moitié du ciel", alors que c'est dans ce pays justement, et chez ses voisins de l'Asie orientale, que cette moitié céleste disparaît le plus sur la liste des états civils du monde !
Ce sont deux journalistes du New York Times, Nicholas Kristof et son épouse chinoise, Sheryl WuDunn, qui viennent de publier ce livre après dix ans d'enquête. Il faut l'avoir lu pour connaître l'ampleur d'une disparition cosmique se passant au vu et au su de l'ONU et de la planète médiatique comme si là était un trou noir de l'espace qu'aucune lumière ne peut pénétrer. Pourtant, lorsqu'un seul dissident chinois est arrêté à Shanghaï ou à Pékin, nous nous mobilisons, pétitionnons, à juste raison, au nom des droits de l'homme et de la liberté d'expression afin de le faire libérer. "Quand ce sont cent mille filles qui sont kidnappées et victimes des réseaux de prostitution, cela n'est même pas considéré comme une information", répliquent les auteurs.
Depuis l'arrivée de l'échographie, des millions de femmes en Asie avortent lorsqu'elles savent qu'elles vont mettre au monde un enfant de sexe féminin. Eliminées par le seul fait chromosomique qu'elles possèdent un double X infamant, des millions de futures femmes ne verront pas le jour. Peut-on appeler cela un gynécide ?
Ce n'est pas un hasard si c'est Amartya Sen qui a lancé ce cri et ce chiffre alarmants de cent millions d'absentes. Dans ses livres et ses discours, il n'emploie que le féminin lorsqu'il parle d'une personne, qu'elle soit un homme ou une femme. Cet Indien bengali cherche à savoir comment procéder pour éliminer les "injustices réparables". Ce n'est toujours pas un hasard si ce sont des femmes qui, en Inde et en Chine, cherchent à mettre fin à ces "injustices réparables", elles se sont mises à rechercher les disparues, à convaincre les mères, les familles, les municipalités, les Etats, que l'avenir de notre planète passait par les femmes. Bref, que celles-ci ne sont pas des parasites sociaux. "Eduquer un homme, c'est éduquer un individu. Eduquer une femme, c'est éduquer une famille", prophétisait Gandhi.
Mais les misères, intellectuelle et sociale, ne sont pas les seules causes de ces disparitions de masse, la religion qui discrimine les femmes depuis quatorze siècles dans le monde musulman cloue au pilori, lapide, brûle, chaque jour, des centaines de jeunes femmes. Dans le seul Pakistan, durant ces dix dernières années, dans les villes jumelles d'Islamabad et de Rawalpindi, ce sont cinq mille femmes et filles jugées coupables de désobéissance qui ont été aspergées de kérosène, d'acide, puis immolées par les membres de leur famille ou de leur belle-famille ! Benazir Bhutto y fut assassinée, Taslima Nasreen (Bangladesh) et Shirin Ebadi (Iran), Prix Nobel de la paix, vivent en exil. "La majorité des occupants de l'enfer seront des femmes, qui jurent trop et sont ingrates envers leurs époux", a éructé Muhammad Imran, cité en exergue du livre de Manon Loizeau.
Elle est longue la liste des exactions commises envers l'autre moitié du ciel : esclavage moderne en Asie, au Moyen-Orient comme en Occident, femmes battues (une morte chaque deux jours en France), discrimination à l'embauche, absence coupable dans la plupart des parlements européens, des postes de décision économique... Un autre fléau les frappe, le sida devenu première cause de mortalité des femmes dans une majorité des pays d'Afrique, Même si elles occupent nombre de places visibles sur nos écrans télé, en Occident, les femmes ne meurent pas en premier lieu d'être femmes, elles souffrent, dans des mondes moins lumineux, de n'être que des ombres, des doublures, des êtres de second rang. "La femme est l'avenir de l'homme", a chanté Aragon. Seule une longue marche de l'humanité pourra parvenir, un jour peut-être, à faire coïncider Réel et Poésie.
Romancier et auteur-compositeur. A reçu le prix Médicis pour "La Dérive des sentiments" et le Grand Prix Chanson de l'Académie française pour son oeuvre discographique. Dernier roman : "Je voudrais tant revenir" (Seuil, 2007). Dernier CD : "Rumeurs" (Barclay/Universal, 2007)
Etre ou ne pas être "maçon d'une façon pénible" par le ministre des retraites
Eric Woerth nous en a sorti une bien bonne ce matin sur Europe 1 à propos des retraites et de la pénibilité. Alors qu'il tentait de justifier son refus de reconnaître la pénibilité de certains métiers en général, préférant le traitement des cas individuels (10 000 personnes concernées), il a osé dire : " vous avez 36 000 manières d'exercer un métier, vous pouvez être maçon d'une façon et maçon d'une autre façon, vous pouvez être maçon d'une façon pénible, d'une façon terrible sur le plan physique et vous pouvez être maçon d'une façon non terrible sur le plan physique."
Ben oui ! vous pouvez être un maçon qui fait de la danse par exemple ! Oui, c'est bon pour le dos et apprendre à bien se tenir. Vous pouvez aussi être un maçon qui peut se payer un coach perso et périnéal comme le couple présidentiel pour vous prodiguer tout un tas de bons conseils pour ne pas vous relâcher. Vous pouvez aussi être un maçon qui a un bon avocat, qui aurait bien négocié auprès de votre patron pour être un maçon - que dis-je THE MAçON - qui ne porte pas de lourdes charges toute la journée, qui ne travaille pas dehors par tous les temps, qui arrive à 9 heures sur le chantier quand les copains qui sont "maçons d'une façon pénible" eux sont sur le chantier à 7 h 30 et se tapent le vrai boulot de bâtisseur à votre place ! Vous pouvez aussi être un maçon qui exige de ne travailler que sous parasol en été et en bleu de travail chauffant en hiver, et pourquoi pas un maçon muni d'un éventail en cas de chaleur excessive, de gants (comme les joueurs de foot de l'équipe de France pour protéger vos mains et vos doigts de toutes ces blessures quotidiennes. Vous pouvez aussi avoir été un maçon bien informé qu'il ne fallait pas travailler au milieu des plaques de fibro ou d'amiante et autres produits toxiques etc...Vous pouvez, vous pouvez, vous pouvez aussi lui mettre un parpaing !