Ce texte a été rédigé par Eric Delhaye (Cap21) à l’occasion de la campagne « Copenhague 2009 – Le climat change… changeons d’indicateurs ! » de NOPIB pour la conférence de Copenhague, appelée COP 15, du 7 au 18 décembre 2009.
Le sacro-saint PIB constitue depuis longtemps le baromètre de la richesse des nations. Il évalue la production d’une économie nationale à savoir l’activité transitant par le secteur marchand.
Comme le souligne justement le rapport du Conseil Economique, Social et Environnemental sur les indicateurs du développement durable et l’empreinte écologique présenté en juin par Philippe le Clézio, à aucun moment, celui-ci :
- Ne prend en compte la qualité de la vie : ainsi les activités non monétarisées telles que la production domestique, le bénévolat associatif ne sont pas comptabilisées alors qu’on estime en France qu’elles représentent l’équivalent d’un million d’emplois temps plein. Par contre dès qu’une activité passe du secteur non marchand au secteur marchand, le PIB augmente
- Ne comporte d’indication sur la manière dont la richesse se répartit : l’augmentation du PIB peut ainsi s’accompagner d’une augmentation des inégalités et engendrer de fortes disparités sociales voire menacer la cohésion sociale (inégalités par rapport à l’accès aux soins, à l’éducation, aux services sociaux…)
- Ignore les atteintes à la santé et l’environnement (dégradation des actifs naturels tels que sous-sol, sol, eau, atmosphère, biodiversité…) et l’épuisement des ressources naturelles. Le pire est que certaines productions particulièrement néfastes à la durabilité (par leurs débauches énergétiques, de matières premières non renouvelables, les pollutions engendrées) entrent dans le calcul du PIB. Nous sommes là en présence d’un système complètement aveugle des problématiques qui se dresse devant nous.