NDDL : des gros mots dans le Figaro !
Après le 'bâton merdeux" dans Le Monde du 19 11 2012, voici le "p... d'aéroport de m..." vu par "un haut responsable socialiste" dans le Figaro. Pour toutes les hypocrites oreilles offusquées depuis 48 h et hier au conseil.
"Notre-Dame-des-Landes: Ayrault ne lâchera pas"
Mots clés : Notre-Dame-Des-Landes, Jean-Marc Ayrault, PS
Par Anne Rovan
Pour le premier ministre, ce serait un désaveu d'enterrer le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Matignon veut gagner du temps. Espère que la commission de dialogue qui s'est réunie pour la première fois la semaine dernière permettra d'apaiser les esprits. Car, dans l'entourage du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, il n'est pas question d'enterrer le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ce serait un désaveu de plus pour le premier ministre, particulièrement affaibli par sa gestion du dossier ArcelorMittal. «Le gouvernement ne lâchera pas. Notre-Dame-des-Landes est un enjeu capital pour le Grand Ouest de la France», confie le député PS de Loire-Atlantique Jean-Pierre Fougerat, un très proche du premier ministre, le suppléant qui a hérité du siège du chef du gouvernement à l'Assemblée nationale. Fougerat ajoute: « La commission, c'est pour calmer le jeu. Mais le résultat est clair, net et précis: le nouvel aéroport sera construit. Sinon les populations et les élus ne comprendraient pas. »
Méthode de concertation
Les opposants ne sont pas dupes. Mais ne veulent pas se laisser endormir par l'exécutif. Ils critiquent ouvertement la méthode de concertation qu'a choisie Ayrault. «Nous sommes surpris de la manière dont a été installée cette commission. Ses membres ont été désignés de manière unilatérale et nous avons été étonnés de voir que cette commission s'est réunie la semaine dernière à Matignon. On aimerait que Jean-Marc Ayrault soit un peu plus premier ministre et un peu moins maire de Nantes. Ce n'est pas ce que j'appelle un dialogue. Nous, on ne va pas se contenter de cela», peste Pascal Durand, le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts. Durand pense même que les opposants au projet finiront par gagner la partie: «Moi, je vous dis que cet aéroport ne se fera pas! Au PS, beaucoup de gens n'ont pas envie que la majorité explose à cause d'un aéroport.» Durand ne croit pas si bien dire. France Inter rapportait jeudi les propos peu sympathiques d'un haut responsable socialiste à l'égard du chef du gouvernement: «Son p… d'aéroport de m… coûtera quatre fois plus cher qu'une nationalisation temporaire de Mittal.»
Anne Rovan - Le Figaro 07 12 2012
"Monsieur le Maire, mes chers collègues, quand allez-vous enfin lâcher le "bâton merdeux" de NDDL ?"
Questions d’actualité* Conseil Municipal de Nantes
7 Décembre 2012
Groupe Centre démocrate - Intervention Isabelle Loirat (MoDem)
NOTRE-DAME-DES-LANDES : UN DOSSIER NANTAIS
AU CENTRE DE L'ACTUALITE
L’actualité en ce moment c’est Notre-Dame-Des-Landes, village du bocage nantais au nord ouest de Nantes « capitale verte européenne 2013 »
En envoyant les forces de l'ordre en surnombre, les porteurs du projet d'aéroport ont réussi à placer le dossier au coeur de l'actualité et à attirer enfin l'attention sur le fond du dossier comme l’incompatibilité contemporaine du projet avec la Loi sur l’Eau qui protège les zones humides et impose de compenser toutes destructions de celles-ci.
Etude CE Delft et CéDpa
Avez-vous lu l’étude indépendante du Cabinet CE DELFTpubliée par le collectif d’élus du CEDEPA ?
Que dîtes vous des erreurs et oublis relevés par le cabinet d’études dans l’analyse globale des coûts et bénéfices (SCBA) initiale de 2006, fameuse "pièce F » qui a servi de base à la Déclaration d’Utilité Publique ? (2008)
Quel taux de dépassement des coûts de construction allez-vous finalement adopter ? En effet, aucun taux de dépassement des coûts de construction n’a été initialement prévu. Oui, ces détails comptent, voyez l’exemple de l’EPR annoncé au départ à 3 Milliards par ses promoteurs, celui-ci affiche aujourd’hui un surcoût de 5 milliards, pour un coût total qui s’envole maintenant à 8, 5 Milliards. D’après les critères moyens officiels en Europe, un taux de 40 % de surcoûts de construction devrait être appliqué à NDDL.
45 % pour projets ferroviaires
34 % pour tunnels et ponts
20 % pour projets routiers
EPR : de 3 à 8, 5 Milliards
Quand reconnaîtrez-vous que l’intérêt économique du projet repose essentiellement dans la SCBA initiale sur des valeurs surestimées pour les gains de temps de trajet ? Une valeur de 98 E au lieu de 20 E a été retenue, l'avantage a ainsi été triplé ou quadruplé pour gonfler artificiellement l'intérêt du projet.
Quand arrêterez-vous de raconter qu’il y aura une desserte par tram–train ? Alors que vous savez pertinemment que celui-ci n’est pas prévu dans le financement ni même dans la récente demande d’autorisation de travaux par rapport à la Loi sur l’Eau.
Par quel tour de passe-passe allez-vous transformer un déficit global pour la société comme l’a démontré le CE DELFT en pseudo bénéfice alors que nous savons tous ici que le seul bénéficiaire dans cette affaire, à NDDL comme dans la forêt de Khimki autour de Moscou, est VINCI.
VINCI dont le dirigeant a dit publiquement que sans subventions ou aides publiques, ce type de projet n’était pas rentable pour une multinationale.
Si VINCI assume 70 % de l'investissement, comment croire naïvement que le « retour à meilleur fortune » se fera au profit des collectivités ou des citoyens - contribuables ?
Nantes Atlantique : Piste pour Airbus ?
Vous fermez ou gardez la piste pour l’usine AIRBUS de Nantes–Bouguenais ?
Merci de confirmer votre réponse, une bonne fois pour toutes, en tenant compte bien sûr des conséquences de vos décisions sur l’emploi en Sud Loire.
Pour urbaniser et loger de nouveaux habitants vous avez d’autres solutions comme les anciennes casernes, prisons et tous ces sites libérés par le départ de l’armée et de la gendarmerie.
Site de Nantes Atlantique : quelles dessertes ?
Admettez-vous qu’une desserte du site de Nantes Atlantique est indispensable surtout si vous souhaitez en faire un pôle moderne d’habitat ? Pouvez-vous trouver une seule bonne raison de ne pas remettre en service cette ligne existante qui passe juste devant l’aéroport actuel ?
Vous finirez par venir à cette idée de bon sens et le faire, que Nantes Atlantique reste un aéroport ou que le site devienne un pôle de logements et services. Alors pourquoi ne pas accepter d’en discuter maintenant ?
Comme il n’y aura qu’une desserte routière et pas ferroviaire à l’ouverture de NDDL, comment allez-vous écouler le fret à partir de la plateforme ? Combien de camions « dans nos territoires », Madame Rolland ?
Reconnaissez-vous que le projet a été modifié lors de l’attribution de la concession à VINCI (2010) par rapport à la DUP (2008) et n’a plus rien à voir avec le projet soumis au débat public (2002) et à l’enquête publique (2006) ? C’est pourquoi le CEDPA demande légitimement l’abrogation de la DUP. A nouveau projet, nouvelle DUP.
Quand allez-vous, Monsieur le Maire, mes chers collègues :
- Renvoyer les forces de l’ordre à d’autres missions plus utiles et plus urgentes que les expulsions et destructions de maisons des jeunes sans job ni logement ? Quand les forces de l’ordre ne sont pas là, il n’y a pas de violence comme en a témoigné le bon déroulement de la grande manifestation du 17 novembre 2012 à Notre-Dame-Des-Landes qui a rassemblé plus de 30 000 personnes dans une ambiance pacifique, festive et chaleureuse.
- Organiser une audition des alternatives possibles à NDDL pour le conseil municipal comme le préconise la loi Loti ?
- Chausser vos bottes et venir à NDDL, parcourir ce bocage que vous vous apprêtez à détruire sans état d’âme ?
- et enfin lâcher ce projet inutile ? Ce "Mistigri" ou pire ce ... et là je vais citer un article du journal Le Monde : « Un ministre le reconnaît : "Quand certains disent que Notre-Dame-des-Landes peut devenir un nouveau Larzac, ça n'est pas absurde." Un autre résume les choses plus crûment : "Cette affaire, pour nous, c'est un vrai bâton merdeux." Le Monde du 19 11 2012 http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/11/19/l-elysee-vigilant-face-aux-mobilisations_1792764_823448.html
Alors, oui, Monsieur le Maire, mes chers collègues, quand allez-vous enfin lâcher ce « bâton merdeux » de NDDL ?
Je vous remercie de votre attention."
Question d'actualité* : doit être envoyée le mardi pour le conseil municipal du vendredi au cabinet du Maire. (Seul le prononcé fait foi)
"Le groupe Vinci s'égare dans la forêt de Khimki"
RFI NDDL "French farmers greens allies rising opposition Notre-Dame-des-Landes airport Nantes"
Lire l'article sur le site de RFI
Report: France -
Article published the Wednesday 05 December 2012 - Latest update : Wednesday 05 December 2012
French farmers join environmental activists in protest against Notre-Dame-des-Landes airport
By Mike Woods in Notre-Dame-des-Landes
The French Prime Minister's plan to build a new international airport near the western city of Nantes is facing growing opposition and increased media attention. RFI visits the contested countryside near the small farming community of Notre-Dame-des-Landes.
Barricades, anti-airport graffiti and security checkpoints mark the drive into an otherwise typical stretch of countryside. Police helicopters hover above day and night, while on the ground, squatters from around France and abroad circulate in camping cars or walk with their dogs between the various campsites.
Tensions between occupiers and security forces have calmed follow two high-profile evictions in October and November. The first eviction led thousands of protesters to arrive on 17 November in support of the long-running campaign against the Socialist government’s plans for a Great Western Airport to be built here: 13,500 according to the police, 40,000 according to the organisers.
“When it was just the farmers, politicians and local people, we felt alone in the countryside in the far west of Europe,” says Isabelle Loirat, a Nantes city councillor with France’s centrist MoDem party and co-president of the group of elected officials opposed to the airport. “It changed when those young people arrived. First, the opposition started to be very different, and then the media became interested.”
Since mid-October, the number of occupiers has grown from 150 to as many as 500 at any given time. Today, they appear ubiquitous on the roads, in the fields and in the woods, building tents and cabins. “We respect their way of fighting,” says farmer Marcel Thébault. “The violence comes from the police and not from the young people, and now the relationship is very good between the young people and the farmers.”
Marcel and his wife Sylvie expect a court to order them off their land by the year’s end, so that AGO-Vinci, the public-private partnership charged with developing the airport, can begin converting their land in January. As the date approaches, the occupiers and farmers have grown closer. “Since October, some of them have set up around here,” says Sylvie. “We showed them a few places where they could build some cabins or set up a camper. ”
“For me, squatter isn’t a pejorative term, since we’ll all be squatters in January,” says Sylvain Fresneau, a fifth-generation dairy farmer and president of the group of farmers resisting the airport. Like the Thébaults, Fresneau has refused to negotiate a buy-out deal with AGO-Vinci. “We have good relations. Even though there are so many of them, they’re clean and respectful.”
Fresneau has lent the occupiers a shed usually used for farm equipment for use as a meeting place and workshop, as they reorganise and build new cabins. Inside, dozens of activists mill about between mountains of clothing, food and medical supplies sent by more than 100 support committees across the country. A meeting room has been converted into an infirmary, and the walls are notice boards announcing upcoming assemblies. Loudspeakers relay bulletins from Radio Klaxon, a pirate station that broadcasts information across the area.
“What’s happening here is extraordinary,” says Cyril Bouligand of the regional Farmers' Union, who works with the occupiers and other opposition groups. “Many battles have come together. We’re not looking for compromises. We want real dialogue, and not the false arguments Jean-Marc Ayrault has been giving for 10 years.”
The ‘Ayraultport’ and ‘Zad’
The airport is so closely associated with France’s current prime minister and former mayor of Nantes, Jean-Marc Ayrault, that opponents call it the “Ayraultport”. First proposed in the early 1970s, the idea remained dormant until the 2000s, when Ayrault championed the project as part of a plan for the economic development of the Nantes region. As the scheduled building date approaches, the project’s critics, including the Green party, the Socialists’ coalition partners in the national government, are calling on the Socialists to explain the economic and environmental logic of spending 600 million euros to convert 1600 hectares of rural land into an airport for a city that already has one.
“It will have even wider consequences,” says Fresneau. “More farms will have to move to develop infrastructure, roads and traffic. These consequences haven’t been considered.”
With media attention now focused on Notre-Dame-des-Landes, Ayrault has pledged to form a commission to reopen talks on the airport. It is unclear what the commission will be able to accomplish, since the Socialists are determined to proceed with construction plans, and the opponents say there is no room to negotiate about a project that councillor Loirat calls “completely stupid”.
“Even if we have different means, we’re all united in saying the airport is useless and unnecessary,” she says. AGO-Vinci argues the current Nantes airport is heavily congested and too close to the city, while opponents claim it could be expanded and modified. They also say economic development could be encouraged in a less costly way by boosting traffic at other regional airports in Rennes, Brest, Dinard and Lorient, all currently operating at reduced capacity.
The opposition’s combination of political, legal and popular pressure on the project’s developers has taken on an added dimension with the squatters’ territorial occupation of the so-called Zad. Officially standing for Zone d’Aménagement Différé, the legal term for a geographic area marked for a developing project like the airport, the acronym itself has been renamed the Zone à défendre, or the zone to be defended. Along with the occupation comes the squatters’ own critique of the Socialists’ determination to bring the project to life.
“We often say that we are not only against an airport, but the world that goes with it,” says a man calling himself Camille, a common French name which is used by some of the occupiers to speak collectively. “A few leaders decide for everybody what’s going to be on this territory, and the people who live here cannot decide what they want for their own lives. They try to pass that off as democratic, but the people at the bottom have no power and basically have to shut up, in their opinion.”
Others are more open to speaking of their personal motivations, including Patrick, who came from Brest in Brittany after seeing the violence of the most recent eviction. “I don’t think I could vote again in my life,” he says, chopping carrots and turnips in the makeshift kitchen in Fresneau’s shed. “I voted for Francois Hollande, and it makes me sick to have done this, because it’s a Socialist government that ordered the police to be so violent.”
The chestnut grove
Patrick refers to the early morning eviction of 23 November, when 500 police dismantled the cabins built during the previous week’s mass demonstration in an operation that Interior Minister Manuel Valls likened to “stopping a cyst from growing”. Police dismantled the squatters’ structures in a handful of locations, including the Chestnut Grove, a woodlot near the geographical centre of the area zoned for the airport.
“It was a strange moment,” says Igor, walking across a patch of torn-up ground and damaged woodland after agreeing to act as a guide to the emblematic site of the occupation. “Some people were speaking with cops, others were running because of the tear gas. There are tensions between us and the cops, and the result is here.”
Further into the Chestnut Grove is a collection of eight cabins containing dormitories, showers and food supplies, where sixty activists are finishing a day’s carpentry work and preparing to spend the night. The site is a veritable fortress, encircled by forty-five tractors lent by local farmers in the week that followed the previous eviction. “One tractor from each farmer”, according to Marcel Thébault.
Igor himself arrived from southern France in mid-November, drawn by the environmental activism of the occupation. “People see what happens here and they understand that we’re not terrorists,” he says with a laugh as he gives a tour of the cabins, which are built with recycled materials and heated by natural means. “We want to change the patterns of this absolutely crazy society. This airport is not a sustainable project. If we want to fight it, we have to prove it’s possible to live in a different way, and this is what is happening here.”
The cabins sit on private property with the permission of the landowners, but were erected without building permits, leading the police and AGO-Vinci to submit a request for a third eviction, on which a court will make a decision next Tuesday. Although the wall of tractors and a heavily-barricaded service road make for difficult access, security forces could begin removing the Chestnut Grove’s cabins as early as the following morning.
So far, such evictions have made Notre-Dame-des-Landes headline news across the country, drawn increasing numbers of occupiers and strengthened links between the squatters and the farmers, who are determined to stay put. “We cannot fight and look for another farm,” says Marcel Thébault. “We can do one or the other, but not both. So today, we have not looked for another farm".
“If we fight, the main reason is not because it is our farm and because we have put in so much work here. It’s difficult to leave a farm, but we could do it if the project was good. But on every level, [this airport] is bad. Also, we are so many together to fight this project. So, we stay.”
Mike Woods - RFI
tags: Airport - Ecology- France- Nantes- Notre-Dame-des-Landes - Protests- Reports
By Mike Woods
A French government project to build a new airport on rural land near the western city of Nantes has met growing resistance from farmers, residents, politicians and activists. As public debates continue over the airport’s potential economic and environmental impact, recent weeks have seen an increasing number of opponents occupying the land. RFI went to Notre-Dame-des-Landes to meet some of the protestors.
son 1: http://www.english.rfi.fr/france/20121204-airport-squatters-notre-dame-des-landes
"Les irréductibles de Notre-Dame-des-Landes" Le Nouvel Obs 06 12 2012
"Les irréductibles de Notre-Dame-des-Landes"
Louis Morice - Le Nouvel Observateur du 6 Décembre 2012
"De gauche à droite, six opposants au projet d'aéroport :
Eric Pétetin, dit Pétof, l'anar catho,
Isabelle Loirat, conseillère municipale Modem de Nantes,
Elise, mère de famille dans une commune voisine,
Dominique et Cyril, éleveurs, de la Confédaration paysanne et
Estelle, animatrice sociale lorientaise.
Photos Yohann Rousselot pour le Nouvel Observateur
"Quand le soleil d'hiver décline sur le bocage, tout se fige sur la ZAD. Dans un V parfait, un ULM entouré par un vol d'oies sauvages traverse le ciel. Intense instant de communion. Duffle-coat bleu marine et carré Hermès, Isabelle Loirat, conseillère municipale Modem de la ville de Nantes, hostile à l'aménagement programmé, se sent à sa place. "On a tous à apprendre les uns des autres." Confondatrice du CéDpa, collectif d'élus opposés au projet, elle ajoute : "Ce n'est pas qu'un problème de riverains, c'est un projet de société."
La nuit tombée, beaucoup se retrouvent à la Vache Rit, le QG des protestataires...."
Louis Morice - Le Nouvel Observateur 06 06 2012.
Photo Yohann Rousselot
C'est vrai ça, il n'y a pas que des "opposants anarchistes d'extrême gauche au visage masqué", c'est la diversité !
Dans le ciel de Notre-Dame-Des-Landes le 30 11 2012. Photo I.L.
Energies, EPR, on en est où ?
Energies, EPR, on en est où ?
Depuis le mail fatal, "Atomic Anne" a perdu ses soutiens et son job chez AREVA, remplacée par Luc Oursel fin juin 2011.
Les otages ne sont pas revenus. On dépend toujours autant de l'uranium (pas produit en France).
Et voilà qu'EDF nous annonce pour Noël que l'EPR de Flamanville va finalement coûter 8,5 Milliards et pas 3 Milliards comme annoncé au départ par les promoteurs. Non, 5 Milliards ce n'est plus le coût total de l'EPR mais le dépassement des coûts de construction, le simple SURCOUT de l'EPR en 2012. Et rien ne dit que ça s'arrête. A suivre en 2013 et 2014 dans la presse et sur vos factures d'énergie quand on vous expliquera que tout ça "c'est normal", la hausse du prix de l'électricité ou du gaz, c'est normal, c'est parce que c'est indexé sur" je ne sais quoi, c'est "pour développer les énergies renouvelables qui ne sont pas rentables" et patati et patata. C'est surtout indexé sur des mauvais choix stratégiques, industriels, énergétiques, politiques.
8,5 Milliards engloutis dans un seul EPR qui n'iront pas dans les investissements vers les énergies non fossiles et renouvelables.
C'est une des caractéristiques de l'EPR, ce type de problèmes, AREVA connaît les mêmes difficultés liées aux surcoûts et retards de l'EPR d'Olkiluoto en Finlande.
C'est à cause de tels déboires que des fonds souverains comme celui du Koweït sont apparus pour entrer au capital d'AREVA à la recherche désespérée de fonds.
Après on dira que la France n'est pas assez compétitive. On voit bien que ce n'est pas qu'un problème de coût du travail.
Encore un beau projet certainement "créateur d'emplois, de développement économique", un beau projet de réacteur nucléaire ultra moderne que ces opposants écolos qui veulent "revenir à la bougie" n'avaient encore pas bien compris. Un beau projet certainement soutenu au départ par un maximum d'élus, des "grands" élus majoritaires, démocratiquement élus, vainqueurs aux élections. Mais ce n'est pas pour cela qu'ils ont du nez ou raison.
"La relance du nucléaire, comme la gestion du développement de l'EPR - les chantiers menés par Areva en Finlande et EDF à Flamanville (Manche) accumulent retards et surcoûts- figurent également en haute place dans l'agenda de M. Oursel."
20 Minutes 25.07.2011.
Chronologie de l'EPR 2003- 2009 par Catherine Gouëset publiée le 10 11 09 sur l'Express.fr (A lire)
ou http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/les-deboires-de-la-filiere-nucleaire-epr_827186.html
" Le Niger et nous, relations enrichies à l'uranium" 19.06.2010
"Atomic Anne atomisée par un mail fatal" 16.02.2009
"Energies fossiles, poids lourds de l'économie et Devinette Economie" 09.03.2011
"Le Téléphérique dans l'air du temps" Presse Océan 22 11 2012
" LA PISTE DU TELEPHERIQUE " Une de Presse Océan du Jeudi 22 novembre 2012
Nantes / actualité
TRANSPORTS. D'abord taxée d'utopiste et de farfelue, la création d'un système de transports par câble, à Nantes, s'est imposée dans le débat public grâce aux élus du MoDem.
" Le téléphérique dans l'air du temps"
L'idée d'une liaison aérienne fait son chemin. Une étude du ministère de l'Ecologie vante l'intérêt de tels projets.
Benoît Blineau et Isabelle Loirat, élus nantais du MoDem, ont le sourire et pas mal d'espoir. Leur idée de téléphérique au-dessus de la Loire - visant à relier le quartier Sainte-Anne, [la rive nord plus exactement et branche possible vers Sainte-Anne et Chantenay] l'île de Nantes et Rezé - creuse son sillon.
Selon le MoDem " tous les feux sont au vert, ça bouge au niveau national "
Ce jeudi matin, ils évoquent le dossier avec Jean-François Retière, vice-président de Nantes Métropole en charge des transports. Douce revanche, quand on sait que l'idée, ébauchée il y a cinq ans, a d'abord été qualifiée d'"utopiste et farfelue".
"Tous les feux sont au vert, énonce Benoît Blineau, ça bouge vraiment au niveau national." Pour preuve : le GART (Groupement des Autorités Responsables de transports) qui réunit les élus de nombreuses collectivités, a orchestré le 10 octobre un colloque consacré aux "transports collectifs par câble aérien en milieu urbain ". Même si Jean-François Retière, qui préside la commission "Europe" au sein du Gart, n'a pu faire le déplacement, un représentant de la communauté urbaine a été dépêché à cette journée.
Surtout, en décembre 2011, le ministère de l'Ecologie a publié une étude louant les mérites des transports par câbles aériens. Quasiment absents du paysage français, les télécabines et les téléphériques sont "indéniablement adaptés pour franchir coupures urbaines et obstacles : faisceaux ferroviaires ou routiers, cours d'eau, forts dénivelés ou dépressions, notent les auteurs de l'étude, dont Presse Océan a pris connaissance. De telles installations "peuvent offrir une alternative avantageuse à la construction d'ouvrages d'art coûteux et permettent des tracés directs."
Aussi bien qu'un tramway
Autres avantages relevés : les performances de ces équipements, en matière de capacité ou de vitesse commerciale, peuvent égaler celles de "tramways et de bus à haut niveau de service ". Un bémol cependant : son développement se heurte "à une perception peu favorable de la part de l'opinion publique" mais aussi "à des règlementations concernant les questions foncières et de sécurité qui semblent plus contraignantes que dans d'autres pays", notamment pour le survol de propriétés privées [Loi sur le survol de 1941]. Le rapport du ministère a bénéficié de la "lecture attentive" de Jean-François Retière. Pour autant rien n'est joué. Des études sont en cours, visant à définir la meilleure solution concernant un nouveau franchissement de la Loire, "dont la nécessité est avérée". La question sera tranchée au premier trimestre 2013.
Yann Gauchard avec Cédric Blondeel et Mickael Haton
ECLAIRAGE L'étude élogieuse du ministère de l'écologie.
Le câble, l'un des transports les plus sûrs, selon le ministère de l'Ecologie.
Sécurité. Le transport par câble, "globalement peu énergivore" selon l'étude du ministère de l'Ecologie, est "l'un des systèmes de transport les plus sûrs au monde". La capacité des téléphériques est limitée à 2 000 voyageurs par heure et par sens. Les télécabines peuvent transporter jusqu'à 4 000 voyageurs par heure et par sens. "Un des atouts de ces systèmes est de circuler en site propre intégral, indépendamment des contraintes de circulation auxquelles peuvent être soumis les modes de transport de surface, note le ministère de l'Ecologie. Cette caractéristique garantit la régularité des temps de parcours tout au long de la journée". Les installations peuvent fonctionner avec un vent inférieur à 90 km / h. Les coûts d'investissements et d'exploitation restent néanmoins difficiles à estimer, du fait de contraintes d'intégration plus drastiques en milieu urbain.
Eclosions d'oeufs à travers le monde
De très grandes métropoles ont adopté le téléphérique. D'autres l'envisagent très sérieusement.
Presse Océan 22 12 2012
"Transport par câble aérien en milieu urbain" Rapport du CERTU et STRMTG
Mercredi 10 octobre 2012, se tenait à Toulouse un événement fondateur :
Les actes du colloque du Gart à Toulouse sur les transports par câble en milieu urbain. sont en ligne sur le site du Gart dans la rubrique Evènements. J'invite tous ceux qui ont suivi l'idée du téléphérique sur la Loire à Nantes ou ailleurs et ceux qui n'y croyaient pas, à aller jeter un oeil sur ces documents :
Présentations à télécharger :
"Transports collectifs par câble en milieu urbain" 49 pages
"Les trams du ciel" Plein d'images
Présentation du projet de Brest 18 pages
Présentation du projet de Toulouse 21 pages
Présentation du TELEVAL Créteil Limeil Brévannes Villeneuve St G
Des "power point" faciles d'accès, en couleurs avec photos des installations urbaines maintenant en service.
Que de chemin parcouru depuis notre modeste PP de présentation du Téléphérique à Nantes pour Jean-Marc Ayrault !
Maintenant ce sont les organismes officiels et décideurs comme le GART, le CERTU, le SRMTG, qui émettent ces documents récapitulatifs, véritables outils de travail qui n'existaient pas quand nous avons proposé cette idée fin novembre 2007. On peut y découvrir les premiers projets français concrets de Brest, Toulouse et Villeneuve (Ile de France)
En fait tout vient de ce document initial, une mine d'informations techniques, une bonne mise à jour récente de fin 2011 (Londres était en construction) de toutes les infos (ou presque) sur le sujet :
Le Rapport du CERTU et STRMTG "Transport par câble aérien en milieu urbain" 148 pages Collection Références n° 125.
Lien pour télécharger le rapport http://www.strmtg.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/ExeTransportsCablesComplet.pdf
Un rapport officiel qui récapitule toutes les infos sur le sujet. Pour tout savoir sur le câble, le vocabulaire, les différents systèmes ou type de câble (TPH, Télécabine monocâble, double ou tricâble), les capacités d'accueil, les vitesses maximales et commerciales, les modalités d'accès PMR, les constructeurs, les contrôles de sécurité et la maintenance, les systèmes d'évacuation, les stations ou gares, le confort thermique des cabines, les efforts faits sur le design grâce à l'Aerial Tram de Portland (pilier devenu symbole de la ville) ou Londres 2012, New York pour répondre aux enjeux d'insertion urbaine.
Le tout illustré par toutes les nouvelles installations dans le monde.
Sommaire :
. présentation générale des transports par câble, page 8,
. règlementations des transports par câble aérien, p 22
. élements pour le choix d'un transport par câble en milieu urbain, p36
. intégration et mise en oeuvre en milieu urbain d'un transport par câble aérien dans le réseau de transport, p 84
Bref la nouvelle "Bible" du transport par câble en milieu urbain, un document officiel auquel on peut se référer.
Parmi les rédacteurs du rapport, il y a une personne des services de Nantes Métropole.
Parmi les administrateurs du Gart, il y a M. Jean-François Retière, maire de Mauves et patron des transports à Nantes Métropole. Comme nous il a dû lire ce précieux rapport et peut-être même en être informé bien avant nous :-)
Maintenant que des exemples urbains existent à New York, Londres, on connaît mieux les coûts et il va nous falloir amender notre projet et ajuster les coûts en suivant de très près les 3 modèles pionniers en cours à Brest, Toulouse et Villeneuve, sachant que la technologie choisie, elle même dictée par les études en amont qui doivent être très fines pour que ces installations faciles à mettre en oeuvre certes mais "sur mesure" quand même soient un succès.
Le tram aérien ou transport par câble est bien le cousin du tram, pas un concurrent ou un opposant du tram mais une solution complémentaire qui s'inscrit bien dans un réseau existant de transports collectifs, dans la grande famille des transports nantais.
Grande manifestation pacifique et réussie à Notre-Dame-Des-Landes !
"Le droit européen peut donner raison à ceux qui manifestent contre l'aéroport. Par Sandrine Bélier, eurodéputée EELV."
"Un reporter à Notre Dame des Landes" par Hervé Kempf sur Reporterre
Hervé Kempf - 16 novembre 2012
Jeudi 15 novembre
Voici ce que, dans mon songe, contait un magicien :
Il était une fois un pays lointain, que l’on appelait Oligarchistan. Deux factions de riches seigneurs, la Mauve et la Marron, s’y partageaient le pouvoir. Elles se disputaient bien sur quelques détails, tel que le nombre de pains qu’il convenait d’allouer au peuple pour qu’il ne se révolte pas. Mais pour l’essentiel, elles s’accordaient, et l’essentiel était que l’on continuât le commerce de pierres. Le pays n’avait plus guère besoin de pierres, mais leur commerce était le moyen le plus commode qu’avaient trouvé les seigneurs pour prélever la meilleure partie des richesses de l’Oligarchistan.
Le peuple ne comprenait pas bien tout cela. Il avait du pain, juste assez pour être rassasié – sauf les nombreux mendiants, dont tout le monde se fichait -, et des jeux à foison pour se distraire. De surcroît, afin de s’assurer que tout était dans le meilleur des mondes, deux almanachs possédés par des marchands de pierres, Le Parchemin mauve et Le Rouleau marron, relataient les événements du pays. Ils s’opposaient sur le sexe des anges ou sur la tenue de la première courtisane, alimentant par leurs criailleries l’idée que l’ancien régime qu’avait connu le pays, et que l’on appelait« démocratie », restait en vigueur.
Dans les jours où commence mon histoire, poursuivit le magicien, c’était au tour de la faction Mauve d’exercer le pouvoir de police et de justice. Le grand vizir, Unhouzéro, s’était mis en tête depuis longtemps de construire un grand château de pierres en un lieu qu’on appelait Zadacipa. Or vivaient sur ces arpents de champs et de forêts des grenouilles et des Jacques. Les grenouilles, pas plus qu’aujourd’hui, ne savaient exprimer leurs sentiments. Mais les Jacques s’obstinaient dans l’idée bizarre que leurs champs et leurs arbres étaient bien plus utiles que la chimère d’Unhouzéro. Les gazettes locales avaient beau leur répéter qu’un nouveau château n’apporterait que félicité dans leur contrée brumeuse, ils n’en démordaient pas : leurs champs et leurs arbres leur convenaient fort, et ils aimaient bien les grenouilles.
Dans Le Parchemin mauve travaillait un petit scribe, parmi beaucoup d’autres scribes. Le petit scribe s’occupait de raconter des histoires de grenouilles. Cela ne dérangeait pas le marchand de pierres qui possédait l’almanach ; il pensait que ces histoires sans importance pouvaient divertir le peuple. Mais voici qu’au cours de ses pérégrinations, le petit scribe découvrit les grenouilles de Zadacipa. Il n’entendait pas le langage des grenouilles, mais il comprenait fort bien ce que lui disaient les Jacques. D’ailleurs, il aimait beaucoup les Jacques : il pensait que si les Jacques continuaient à s’occuper des champs en prenant soin des grenouilles, ce serait bien pour les Jacques et pour les grenouilles.
Il commença à raconter l’histoire de Zadacipa dans Le Parchemin mauve. Au début, personne n’y prit garde. C’était bien loin de la capitale, et tout le monde était si habitué à ce que l’on construise partout d’inutiles châteaux de pierres qu’on n’y prêtait pas d’attention. Mais la résistance des Jacques était si tenace que cette affaire secondaire prenait peu à peu de l’importance. Même la maréchaussée, envoyée en force par un petit matin froid, ne pouvait faire renoncer les Jacques à leurs champs et à leurs arbres.
Le marchand de pierres qui possédait Le Parchemin mauve finit par s’inquiéter. Tout ceci n’allait-il pas affaiblir le grand vizir Unhouzéro ? Ne pouvait-on pas imaginer que si cette histoire de grenouilles et de Jacques tournait mal, cela profiterait à la faction Marron ? Aussi le marchand de pierres…
Ah, mais je me réveille, mon songe s’interrompt. J’aimerais bien connaître la suite de l’histoire. Peut-être ce soir, quand le sommeil reviendra ?
Pour l’instant, me voilà dans le train à grande vitesse qui a quitté Paris à 8h52, à destination de Nantes, où je m’arrêterai pour me rendre à Notre Dame des Landes."
...
Hervé Kempf. Reporterre
http://www.reporterre.net/spip.php?article3490
Allez vite lire la suite et écouter les sons d' "Un reporter à Notre-Dame-Des-Landes" au coeur de la ZAD de NDDL, à la veille de la grande manifestation du samedi 17 novembre 2012
"Aéroport : la facture salée des expulsions"
"Aéroport : la facture salée des expulsions" Une de Presse Ocean 23 10 2012
"Une intervention au coût astronomique" Presse Océan 23 10 2012 pages 2 et 3
Extraits.
"Au plus fort de l'opération, 1 200 gendarmes et CRS mobilisés"
"Compte tenu des relèves des forces de l'ordre, il a fallu "faire appel en réalité à 1 200 policiers et militaires" pour assurer "une présence massive et constante sur le site" divulgue ce responsable. Les autorités ne lésinent pas sur les moyens. Déplacement d'escadrons venant de différentes régions, hélicoptère à visée nocturne, surveillance discrète de bâtiments publics ou de locaux d'entreprises."
"Inévitablement la facture flambe. Elle flirterait même "avec le million d'euros si d'aventure on comptabilise la prise en charge du traitement des CRS et des gendarmes"
"Ces calculs ne tiennent pas compte de la sécurisation des manifestations organisées à Nantes ces derniers mois, notamment celle, spectaculaire par la mobilisation policière du 24 mars dernier."
Eclairage "Les hôtels de l'agglomération font le plein"
"Les hôteliers de l'agglomération nantaise n'en reviennent pas. Nombre d'entre eux ont affiché complet la semaine dernière du fait de l'opération d'expulsion orchestrée à Notre-Dame-Des-Landes"
"Un gâchis financier fustigé de toutes parts"
"Le Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport estime que "les moyens employés pour cette évacuation forcée sont absolument disproportionnés". Le collectif rassemble des élus de tout bord, notamment le sénateur Ronan Dantec (EELV), la conseillère générale François Verchère (Front de Gauche), le maire de Notre-Dame-Des-Landes Jean-Paul Naud (sans étiquette) ou encore l'élue nantaise Isabelle Loirat (MoDem). Tous dénoncent "l'utilisation de l'argent public".
Presse Océan 23 10 2012