aeroport notre- dame-des-landes
"Monsieur le Maire, mes chers collègues, quand allez-vous enfin lâcher le "bâton merdeux" de NDDL ?"
Questions d’actualité* Conseil Municipal de Nantes
7 Décembre 2012
Groupe Centre démocrate - Intervention Isabelle Loirat (MoDem)
NOTRE-DAME-DES-LANDES : UN DOSSIER NANTAIS
AU CENTRE DE L'ACTUALITE
L’actualité en ce moment c’est Notre-Dame-Des-Landes, village du bocage nantais au nord ouest de Nantes « capitale verte européenne 2013 »
En envoyant les forces de l'ordre en surnombre, les porteurs du projet d'aéroport ont réussi à placer le dossier au coeur de l'actualité et à attirer enfin l'attention sur le fond du dossier comme l’incompatibilité contemporaine du projet avec la Loi sur l’Eau qui protège les zones humides et impose de compenser toutes destructions de celles-ci.
Etude CE Delft et CéDpa
Avez-vous lu l’étude indépendante du Cabinet CE DELFTpubliée par le collectif d’élus du CEDEPA ?
Que dîtes vous des erreurs et oublis relevés par le cabinet d’études dans l’analyse globale des coûts et bénéfices (SCBA) initiale de 2006, fameuse "pièce F » qui a servi de base à la Déclaration d’Utilité Publique ? (2008)
Quel taux de dépassement des coûts de construction allez-vous finalement adopter ? En effet, aucun taux de dépassement des coûts de construction n’a été initialement prévu. Oui, ces détails comptent, voyez l’exemple de l’EPR annoncé au départ à 3 Milliards par ses promoteurs, celui-ci affiche aujourd’hui un surcoût de 5 milliards, pour un coût total qui s’envole maintenant à 8, 5 Milliards. D’après les critères moyens officiels en Europe, un taux de 40 % de surcoûts de construction devrait être appliqué à NDDL.
45 % pour projets ferroviaires
34 % pour tunnels et ponts
20 % pour projets routiers
EPR : de 3 à 8, 5 Milliards
Quand reconnaîtrez-vous que l’intérêt économique du projet repose essentiellement dans la SCBA initiale sur des valeurs surestimées pour les gains de temps de trajet ? Une valeur de 98 E au lieu de 20 E a été retenue, l'avantage a ainsi été triplé ou quadruplé pour gonfler artificiellement l'intérêt du projet.
Quand arrêterez-vous de raconter qu’il y aura une desserte par tram–train ? Alors que vous savez pertinemment que celui-ci n’est pas prévu dans le financement ni même dans la récente demande d’autorisation de travaux par rapport à la Loi sur l’Eau.
Par quel tour de passe-passe allez-vous transformer un déficit global pour la société comme l’a démontré le CE DELFT en pseudo bénéfice alors que nous savons tous ici que le seul bénéficiaire dans cette affaire, à NDDL comme dans la forêt de Khimki autour de Moscou, est VINCI.
VINCI dont le dirigeant a dit publiquement que sans subventions ou aides publiques, ce type de projet n’était pas rentable pour une multinationale.
Si VINCI assume 70 % de l'investissement, comment croire naïvement que le « retour à meilleur fortune » se fera au profit des collectivités ou des citoyens - contribuables ?
Nantes Atlantique : Piste pour Airbus ?
Vous fermez ou gardez la piste pour l’usine AIRBUS de Nantes–Bouguenais ?
Merci de confirmer votre réponse, une bonne fois pour toutes, en tenant compte bien sûr des conséquences de vos décisions sur l’emploi en Sud Loire.
Pour urbaniser et loger de nouveaux habitants vous avez d’autres solutions comme les anciennes casernes, prisons et tous ces sites libérés par le départ de l’armée et de la gendarmerie.
Site de Nantes Atlantique : quelles dessertes ?
Admettez-vous qu’une desserte du site de Nantes Atlantique est indispensable surtout si vous souhaitez en faire un pôle moderne d’habitat ? Pouvez-vous trouver une seule bonne raison de ne pas remettre en service cette ligne existante qui passe juste devant l’aéroport actuel ?
Vous finirez par venir à cette idée de bon sens et le faire, que Nantes Atlantique reste un aéroport ou que le site devienne un pôle de logements et services. Alors pourquoi ne pas accepter d’en discuter maintenant ?
Comme il n’y aura qu’une desserte routière et pas ferroviaire à l’ouverture de NDDL, comment allez-vous écouler le fret à partir de la plateforme ? Combien de camions « dans nos territoires », Madame Rolland ?
Reconnaissez-vous que le projet a été modifié lors de l’attribution de la concession à VINCI (2010) par rapport à la DUP (2008) et n’a plus rien à voir avec le projet soumis au débat public (2002) et à l’enquête publique (2006) ? C’est pourquoi le CEDPA demande légitimement l’abrogation de la DUP. A nouveau projet, nouvelle DUP.
Quand allez-vous, Monsieur le Maire, mes chers collègues :
- Renvoyer les forces de l’ordre à d’autres missions plus utiles et plus urgentes que les expulsions et destructions de maisons des jeunes sans job ni logement ? Quand les forces de l’ordre ne sont pas là, il n’y a pas de violence comme en a témoigné le bon déroulement de la grande manifestation du 17 novembre 2012 à Notre-Dame-Des-Landes qui a rassemblé plus de 30 000 personnes dans une ambiance pacifique, festive et chaleureuse.
- Organiser une audition des alternatives possibles à NDDL pour le conseil municipal comme le préconise la loi Loti ?
- Chausser vos bottes et venir à NDDL, parcourir ce bocage que vous vous apprêtez à détruire sans état d’âme ?
- et enfin lâcher ce projet inutile ? Ce "Mistigri" ou pire ce ... et là je vais citer un article du journal Le Monde : « Un ministre le reconnaît : "Quand certains disent que Notre-Dame-des-Landes peut devenir un nouveau Larzac, ça n'est pas absurde." Un autre résume les choses plus crûment : "Cette affaire, pour nous, c'est un vrai bâton merdeux." Le Monde du 19 11 2012 http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/11/19/l-elysee-vigilant-face-aux-mobilisations_1792764_823448.html
Alors, oui, Monsieur le Maire, mes chers collègues, quand allez-vous enfin lâcher ce « bâton merdeux » de NDDL ?
Je vous remercie de votre attention."
Question d'actualité* : doit être envoyée le mardi pour le conseil municipal du vendredi au cabinet du Maire. (Seul le prononcé fait foi)
"Le groupe Vinci s'égare dans la forêt de Khimki"
RFI NDDL "French farmers greens allies rising opposition Notre-Dame-des-Landes airport Nantes"
Lire l'article sur le site de RFI
Report: France -
Article published the Wednesday 05 December 2012 - Latest update : Wednesday 05 December 2012
French farmers join environmental activists in protest against Notre-Dame-des-Landes airport
By Mike Woods in Notre-Dame-des-Landes
The French Prime Minister's plan to build a new international airport near the western city of Nantes is facing growing opposition and increased media attention. RFI visits the contested countryside near the small farming community of Notre-Dame-des-Landes.
Barricades, anti-airport graffiti and security checkpoints mark the drive into an otherwise typical stretch of countryside. Police helicopters hover above day and night, while on the ground, squatters from around France and abroad circulate in camping cars or walk with their dogs between the various campsites.
Tensions between occupiers and security forces have calmed follow two high-profile evictions in October and November. The first eviction led thousands of protesters to arrive on 17 November in support of the long-running campaign against the Socialist government’s plans for a Great Western Airport to be built here: 13,500 according to the police, 40,000 according to the organisers.
“When it was just the farmers, politicians and local people, we felt alone in the countryside in the far west of Europe,” says Isabelle Loirat, a Nantes city councillor with France’s centrist MoDem party and co-president of the group of elected officials opposed to the airport. “It changed when those young people arrived. First, the opposition started to be very different, and then the media became interested.”
Since mid-October, the number of occupiers has grown from 150 to as many as 500 at any given time. Today, they appear ubiquitous on the roads, in the fields and in the woods, building tents and cabins. “We respect their way of fighting,” says farmer Marcel Thébault. “The violence comes from the police and not from the young people, and now the relationship is very good between the young people and the farmers.”
Marcel and his wife Sylvie expect a court to order them off their land by the year’s end, so that AGO-Vinci, the public-private partnership charged with developing the airport, can begin converting their land in January. As the date approaches, the occupiers and farmers have grown closer. “Since October, some of them have set up around here,” says Sylvie. “We showed them a few places where they could build some cabins or set up a camper. ”
“For me, squatter isn’t a pejorative term, since we’ll all be squatters in January,” says Sylvain Fresneau, a fifth-generation dairy farmer and president of the group of farmers resisting the airport. Like the Thébaults, Fresneau has refused to negotiate a buy-out deal with AGO-Vinci. “We have good relations. Even though there are so many of them, they’re clean and respectful.”
Fresneau has lent the occupiers a shed usually used for farm equipment for use as a meeting place and workshop, as they reorganise and build new cabins. Inside, dozens of activists mill about between mountains of clothing, food and medical supplies sent by more than 100 support committees across the country. A meeting room has been converted into an infirmary, and the walls are notice boards announcing upcoming assemblies. Loudspeakers relay bulletins from Radio Klaxon, a pirate station that broadcasts information across the area.
“What’s happening here is extraordinary,” says Cyril Bouligand of the regional Farmers' Union, who works with the occupiers and other opposition groups. “Many battles have come together. We’re not looking for compromises. We want real dialogue, and not the false arguments Jean-Marc Ayrault has been giving for 10 years.”
The ‘Ayraultport’ and ‘Zad’
The airport is so closely associated with France’s current prime minister and former mayor of Nantes, Jean-Marc Ayrault, that opponents call it the “Ayraultport”. First proposed in the early 1970s, the idea remained dormant until the 2000s, when Ayrault championed the project as part of a plan for the economic development of the Nantes region. As the scheduled building date approaches, the project’s critics, including the Green party, the Socialists’ coalition partners in the national government, are calling on the Socialists to explain the economic and environmental logic of spending 600 million euros to convert 1600 hectares of rural land into an airport for a city that already has one.
“It will have even wider consequences,” says Fresneau. “More farms will have to move to develop infrastructure, roads and traffic. These consequences haven’t been considered.”
With media attention now focused on Notre-Dame-des-Landes, Ayrault has pledged to form a commission to reopen talks on the airport. It is unclear what the commission will be able to accomplish, since the Socialists are determined to proceed with construction plans, and the opponents say there is no room to negotiate about a project that councillor Loirat calls “completely stupid”.
“Even if we have different means, we’re all united in saying the airport is useless and unnecessary,” she says. AGO-Vinci argues the current Nantes airport is heavily congested and too close to the city, while opponents claim it could be expanded and modified. They also say economic development could be encouraged in a less costly way by boosting traffic at other regional airports in Rennes, Brest, Dinard and Lorient, all currently operating at reduced capacity.
The opposition’s combination of political, legal and popular pressure on the project’s developers has taken on an added dimension with the squatters’ territorial occupation of the so-called Zad. Officially standing for Zone d’Aménagement Différé, the legal term for a geographic area marked for a developing project like the airport, the acronym itself has been renamed the Zone à défendre, or the zone to be defended. Along with the occupation comes the squatters’ own critique of the Socialists’ determination to bring the project to life.
“We often say that we are not only against an airport, but the world that goes with it,” says a man calling himself Camille, a common French name which is used by some of the occupiers to speak collectively. “A few leaders decide for everybody what’s going to be on this territory, and the people who live here cannot decide what they want for their own lives. They try to pass that off as democratic, but the people at the bottom have no power and basically have to shut up, in their opinion.”
Others are more open to speaking of their personal motivations, including Patrick, who came from Brest in Brittany after seeing the violence of the most recent eviction. “I don’t think I could vote again in my life,” he says, chopping carrots and turnips in the makeshift kitchen in Fresneau’s shed. “I voted for Francois Hollande, and it makes me sick to have done this, because it’s a Socialist government that ordered the police to be so violent.”
The chestnut grove
Patrick refers to the early morning eviction of 23 November, when 500 police dismantled the cabins built during the previous week’s mass demonstration in an operation that Interior Minister Manuel Valls likened to “stopping a cyst from growing”. Police dismantled the squatters’ structures in a handful of locations, including the Chestnut Grove, a woodlot near the geographical centre of the area zoned for the airport.
“It was a strange moment,” says Igor, walking across a patch of torn-up ground and damaged woodland after agreeing to act as a guide to the emblematic site of the occupation. “Some people were speaking with cops, others were running because of the tear gas. There are tensions between us and the cops, and the result is here.”
Further into the Chestnut Grove is a collection of eight cabins containing dormitories, showers and food supplies, where sixty activists are finishing a day’s carpentry work and preparing to spend the night. The site is a veritable fortress, encircled by forty-five tractors lent by local farmers in the week that followed the previous eviction. “One tractor from each farmer”, according to Marcel Thébault.
Igor himself arrived from southern France in mid-November, drawn by the environmental activism of the occupation. “People see what happens here and they understand that we’re not terrorists,” he says with a laugh as he gives a tour of the cabins, which are built with recycled materials and heated by natural means. “We want to change the patterns of this absolutely crazy society. This airport is not a sustainable project. If we want to fight it, we have to prove it’s possible to live in a different way, and this is what is happening here.”
The cabins sit on private property with the permission of the landowners, but were erected without building permits, leading the police and AGO-Vinci to submit a request for a third eviction, on which a court will make a decision next Tuesday. Although the wall of tractors and a heavily-barricaded service road make for difficult access, security forces could begin removing the Chestnut Grove’s cabins as early as the following morning.
So far, such evictions have made Notre-Dame-des-Landes headline news across the country, drawn increasing numbers of occupiers and strengthened links between the squatters and the farmers, who are determined to stay put. “We cannot fight and look for another farm,” says Marcel Thébault. “We can do one or the other, but not both. So today, we have not looked for another farm".
“If we fight, the main reason is not because it is our farm and because we have put in so much work here. It’s difficult to leave a farm, but we could do it if the project was good. But on every level, [this airport] is bad. Also, we are so many together to fight this project. So, we stay.”
Mike Woods - RFI
tags: Airport - Ecology- France- Nantes- Notre-Dame-des-Landes - Protests- Reports
By Mike Woods
A French government project to build a new airport on rural land near the western city of Nantes has met growing resistance from farmers, residents, politicians and activists. As public debates continue over the airport’s potential economic and environmental impact, recent weeks have seen an increasing number of opponents occupying the land. RFI went to Notre-Dame-des-Landes to meet some of the protestors.
son 1: http://www.english.rfi.fr/france/20121204-airport-squatters-notre-dame-des-landes
"Les irréductibles de Notre-Dame-des-Landes" Le Nouvel Obs 06 12 2012
"Les irréductibles de Notre-Dame-des-Landes"
Louis Morice - Le Nouvel Observateur du 6 Décembre 2012
"De gauche à droite, six opposants au projet d'aéroport :
Eric Pétetin, dit Pétof, l'anar catho,
Isabelle Loirat, conseillère municipale Modem de Nantes,
Elise, mère de famille dans une commune voisine,
Dominique et Cyril, éleveurs, de la Confédaration paysanne et
Estelle, animatrice sociale lorientaise.
Photos Yohann Rousselot pour le Nouvel Observateur
"Quand le soleil d'hiver décline sur le bocage, tout se fige sur la ZAD. Dans un V parfait, un ULM entouré par un vol d'oies sauvages traverse le ciel. Intense instant de communion. Duffle-coat bleu marine et carré Hermès, Isabelle Loirat, conseillère municipale Modem de la ville de Nantes, hostile à l'aménagement programmé, se sent à sa place. "On a tous à apprendre les uns des autres." Confondatrice du CéDpa, collectif d'élus opposés au projet, elle ajoute : "Ce n'est pas qu'un problème de riverains, c'est un projet de société."
La nuit tombée, beaucoup se retrouvent à la Vache Rit, le QG des protestataires...."
Louis Morice - Le Nouvel Observateur 06 06 2012.
Photo Yohann Rousselot
C'est vrai ça, il n'y a pas que des "opposants anarchistes d'extrême gauche au visage masqué", c'est la diversité !
Dans le ciel de Notre-Dame-Des-Landes le 30 11 2012. Photo I.L.
Grande manifestation pacifique et réussie à Notre-Dame-Des-Landes !
"Le droit européen peut donner raison à ceux qui manifestent contre l'aéroport. Par Sandrine Bélier, eurodéputée EELV."
"Un reporter à Notre Dame des Landes" par Hervé Kempf sur Reporterre
Hervé Kempf - 16 novembre 2012
Jeudi 15 novembre
Voici ce que, dans mon songe, contait un magicien :
Il était une fois un pays lointain, que l’on appelait Oligarchistan. Deux factions de riches seigneurs, la Mauve et la Marron, s’y partageaient le pouvoir. Elles se disputaient bien sur quelques détails, tel que le nombre de pains qu’il convenait d’allouer au peuple pour qu’il ne se révolte pas. Mais pour l’essentiel, elles s’accordaient, et l’essentiel était que l’on continuât le commerce de pierres. Le pays n’avait plus guère besoin de pierres, mais leur commerce était le moyen le plus commode qu’avaient trouvé les seigneurs pour prélever la meilleure partie des richesses de l’Oligarchistan.
Le peuple ne comprenait pas bien tout cela. Il avait du pain, juste assez pour être rassasié – sauf les nombreux mendiants, dont tout le monde se fichait -, et des jeux à foison pour se distraire. De surcroît, afin de s’assurer que tout était dans le meilleur des mondes, deux almanachs possédés par des marchands de pierres, Le Parchemin mauve et Le Rouleau marron, relataient les événements du pays. Ils s’opposaient sur le sexe des anges ou sur la tenue de la première courtisane, alimentant par leurs criailleries l’idée que l’ancien régime qu’avait connu le pays, et que l’on appelait« démocratie », restait en vigueur.
Dans les jours où commence mon histoire, poursuivit le magicien, c’était au tour de la faction Mauve d’exercer le pouvoir de police et de justice. Le grand vizir, Unhouzéro, s’était mis en tête depuis longtemps de construire un grand château de pierres en un lieu qu’on appelait Zadacipa. Or vivaient sur ces arpents de champs et de forêts des grenouilles et des Jacques. Les grenouilles, pas plus qu’aujourd’hui, ne savaient exprimer leurs sentiments. Mais les Jacques s’obstinaient dans l’idée bizarre que leurs champs et leurs arbres étaient bien plus utiles que la chimère d’Unhouzéro. Les gazettes locales avaient beau leur répéter qu’un nouveau château n’apporterait que félicité dans leur contrée brumeuse, ils n’en démordaient pas : leurs champs et leurs arbres leur convenaient fort, et ils aimaient bien les grenouilles.
Dans Le Parchemin mauve travaillait un petit scribe, parmi beaucoup d’autres scribes. Le petit scribe s’occupait de raconter des histoires de grenouilles. Cela ne dérangeait pas le marchand de pierres qui possédait l’almanach ; il pensait que ces histoires sans importance pouvaient divertir le peuple. Mais voici qu’au cours de ses pérégrinations, le petit scribe découvrit les grenouilles de Zadacipa. Il n’entendait pas le langage des grenouilles, mais il comprenait fort bien ce que lui disaient les Jacques. D’ailleurs, il aimait beaucoup les Jacques : il pensait que si les Jacques continuaient à s’occuper des champs en prenant soin des grenouilles, ce serait bien pour les Jacques et pour les grenouilles.
Il commença à raconter l’histoire de Zadacipa dans Le Parchemin mauve. Au début, personne n’y prit garde. C’était bien loin de la capitale, et tout le monde était si habitué à ce que l’on construise partout d’inutiles châteaux de pierres qu’on n’y prêtait pas d’attention. Mais la résistance des Jacques était si tenace que cette affaire secondaire prenait peu à peu de l’importance. Même la maréchaussée, envoyée en force par un petit matin froid, ne pouvait faire renoncer les Jacques à leurs champs et à leurs arbres.
Le marchand de pierres qui possédait Le Parchemin mauve finit par s’inquiéter. Tout ceci n’allait-il pas affaiblir le grand vizir Unhouzéro ? Ne pouvait-on pas imaginer que si cette histoire de grenouilles et de Jacques tournait mal, cela profiterait à la faction Marron ? Aussi le marchand de pierres…
Ah, mais je me réveille, mon songe s’interrompt. J’aimerais bien connaître la suite de l’histoire. Peut-être ce soir, quand le sommeil reviendra ?
Pour l’instant, me voilà dans le train à grande vitesse qui a quitté Paris à 8h52, à destination de Nantes, où je m’arrêterai pour me rendre à Notre Dame des Landes."
...
Hervé Kempf. Reporterre
http://www.reporterre.net/spip.php?article3490
Allez vite lire la suite et écouter les sons d' "Un reporter à Notre-Dame-Des-Landes" au coeur de la ZAD de NDDL, à la veille de la grande manifestation du samedi 17 novembre 2012
"Aéroport : la facture salée des expulsions"
"Aéroport : la facture salée des expulsions" Une de Presse Ocean 23 10 2012
"Une intervention au coût astronomique" Presse Océan 23 10 2012 pages 2 et 3
Extraits.
"Au plus fort de l'opération, 1 200 gendarmes et CRS mobilisés"
"Compte tenu des relèves des forces de l'ordre, il a fallu "faire appel en réalité à 1 200 policiers et militaires" pour assurer "une présence massive et constante sur le site" divulgue ce responsable. Les autorités ne lésinent pas sur les moyens. Déplacement d'escadrons venant de différentes régions, hélicoptère à visée nocturne, surveillance discrète de bâtiments publics ou de locaux d'entreprises."
"Inévitablement la facture flambe. Elle flirterait même "avec le million d'euros si d'aventure on comptabilise la prise en charge du traitement des CRS et des gendarmes"
"Ces calculs ne tiennent pas compte de la sécurisation des manifestations organisées à Nantes ces derniers mois, notamment celle, spectaculaire par la mobilisation policière du 24 mars dernier."
Eclairage "Les hôtels de l'agglomération font le plein"
"Les hôteliers de l'agglomération nantaise n'en reviennent pas. Nombre d'entre eux ont affiché complet la semaine dernière du fait de l'opération d'expulsion orchestrée à Notre-Dame-Des-Landes"
"Un gâchis financier fustigé de toutes parts"
"Le Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport estime que "les moyens employés pour cette évacuation forcée sont absolument disproportionnés". Le collectif rassemble des élus de tout bord, notamment le sénateur Ronan Dantec (EELV), la conseillère générale François Verchère (Front de Gauche), le maire de Notre-Dame-Des-Landes Jean-Paul Naud (sans étiquette) ou encore l'élue nantaise Isabelle Loirat (MoDem). Tous dénoncent "l'utilisation de l'argent public".
Presse Océan 23 10 2012
Serions-nous en train de perdre la bataille médiatique sur Notre-Dame-Des-Landes ?
Notre-Dame-Des-Landes. Serions-nous en train de perdre (momentanément) la bataille médiatique ?
Nous avons droit à une quantité (inédite) d’articles et d’images évoquant des affrontements entre "squatteurs" et forces de l'ordre sur fond de jets de grenades lacrymogènes depuis que les opérations d’expulsions et de destructions ont commencé sur la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes (Zone d'Aménagement Différé devenue Zone A Défendre pour les opposants ou Zone à Détruire pour les porteurs du projet).
Le choix des mots et des images est rarement anodin et le terme de "squatteur" crée la confusion dans les esprits.
Et surtout on s’éloigne du fond et des arguments rationnels du dossier qui font de ce projet d’aéroport une erreur, une faute grave en 2012.
On aurait aimé que les conclusions de l'étude économique demandée par les élus du CéDpa soient autant relayées.
On n'en serait peut-être pas là.
Là, c’est-à-dire à ce point de radicalisation où les opposants historiques et traditionnels ont été rejoints par des jeunes venus d’ailleurs qualifiés de « squatteurs », sans doute parce que le dossier n’en finissait pas de patiner jusqu’à s'embourber au milieu des considérations politiques et économiques. On perçoit clairement la volonté de la part des porteurs du projet de diviser les opposants entre eux pour garder la main.
Là, c'est-à-dire quand la liberté d’accéder ou de circuler librement à NDDL n’est plus quand on n'est pas riverain de la zone.
Là c’est quand on assiste à une telle débauche de moyens policiers. Ce n’est hélas pas la première fois qu’on assiste à une mobilisation colossale des forces de l'ordre à NDDL, mais cette fois elle est hors normes, indécente même, en miroir des besoins ailleurs dans le pays et de l’état financier du pays.
Est-ce que ces troupes de policiers et gendarmes en pleine forme ne pourraient pas être plus utiles ailleurs qu’à NDDL ?
Et eux ne campent pas dans la forêt sous la pluie.
Combien ça finit par coûter tout ça, cette débauche de moyens policiers ? Combien ça coûte de rameuter sans arrêt à NDDL ou à Nantes à chaque manifestation, 500, 1000 ou parfois jusqu’à 1500 policiers ou gendarmes, transports, hébergement, restauration, grenades lacrymogènes etc. ?
Des coûts à inclure dans le coût total du projet (pas comme les leurres de tram-train et TGV sur la vidéo de Vinci)
Là, c’est l’escalade, un risque de « Vietnam écolo » à Notre-dame-Des-Landes.
Soutien réaffirmé à tous les opposants du projet d'aéroport à Notre-Dame-Des-Landes, à condition qu'il n'y ait pas de violence bien sûr, dans l'émission Cité A la Une Prun' Radio le 22 octobre 2012.
http://aeroportnddl.fr/file/Etude_pertinence_economique_NDL_CEDPA_oct11.pdf (l'étude à laquelle les porteurs du projet d’aéroport n'ont pas répondu alors qu'ils savent se fendre d'un communiqué pour un tag)
http://aeroportnddl.fr/file/4pages_cedpa_resultats_etude_oct11_couleur.pdf
http://zad.nadir.org/ (pour suivre en temps réel ce qui se passe à NDDL)
http://www.citizen-nantes.com/article-la-drole-de-guerre-de-notre-dame-des-landes-111536133.html
http://www.prun.net/emissions/cite-a-la-une-29-10-2012
http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/05/10/comment-hollande-demine-notre-dame-des-landes-pour-ayrault-232036 (10 05 2012)
"Aéroport de Notre-Dame-Des-Landes : une infrastructure qui se trompe de siècle"
Communiqué de Jean-Luc Bennahmias, député européen et vice-président du MoDem. 18 10 2012
"Aéroport de Notre-Dame-Des-Landes : une infrastructure qui se trompe de siècle"
Alors que depuis mardi des destructions, des expulsions et des arrestations sont en cours sur le site, désormais bouclé par les forces de l’ordre, du futur aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, il est bon de rappeler que cet aéroport ne se justifie toujours pas!
Dans le contexte de crise et de rigueur budgétaire que nous connaissons, alors que le gouvernement a décidé l’arrêt de plusieurs projets d’infrastructures d’envergure, le choix de construire tout de même l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes est pour le moins surprenant. Qui plus est, au delà de la période de crise dans laquelle nous vivons, ce n’est vraiment pas le moment d’engager ce genre de conflits et d’ajouter des tensions aux tensions.
Par ailleurs, l’aéroport actuel de Nantes est loin d’être saturé, on peut l’optimiser encore largement et il ne présente pas de problème de sécurité (classé A, meilleure catégorie). Sans parler des terres vouées à la disparition qui sont des terres agricoles de bocage pour environ 1800 hectares.
Gabegie financière, gabegie écologique, gabegie économique…pour un projet qui date des années 1960 et qui avait été conçu pour le Concorde!
La réalisation rapide de l’amélioration de la desserte en ligne à grande vitesse de la Loire Atlantique et de Bordeaux Toulouse devrait être LA priorité.
Aurait-on inventé qu’il y avait pendant les élections un accord de gouvernement entre deux partis politiques sur un moratoire ?
Jean-Luc Bennahmias.
http://leflochingtonpost.wordpress.com/2012/10/16/occupation-militaire-a-notre-dame-des-landes/
Gel de projets ferroviaires en France mais maintien du projet d'aéroport à NDDL
Alors que des projets culturels ou de transports sont gelés pour des raisons d'économies budgétaires, qu'adviendra t-il de celui de l'aéroport à Notre-Dame-Des-Landes dans ce nouveau contexte d'austérité ?
Le plus très nouveau gouvernement de Jean-Marc Ayrault a annoncé la création d'une commission le 15 octobre) chargée de redéfinir les priorités à propos de la modernisation du réseau ferroviaire. Il s'agit de réviser, crise durable oblige, le programme de 245 Milliards d'investissements sur 30 ans du SNIT (Schéma National d'Infrastructures de Transport) prévu par le Grenelle 1. La commission a six mois pour faire ses propositions, proposer un "schéma de mobilité durable" et surtout établir un calendrier des priorités avec un impératif : les projets doivent être "soutenables financièrement".
Très bien tout ça, mais dommage que ce ne soit pas fait pour la route et l'aérien.
"Nous allons répondre à ce qui est à la fois la préoccupation des acteurs économiques mais aussi de la population, c'est-à-dire les transports du quotidien" a dit le ministre des Transports Frédéric Cuvillier.
Et chacun de s'inquiéter du devenir de sa ligne TGV :
"LGV Poitiers-Limoges" : le projet est gelé annonce France 3. (projet JP Raffarin, 2004.)
"Et si la crise faisait dérailler la ligne Paris Orléans Clermont Lyon ?" (La Montagne)
François Hollande a aussi promis un TGV aux Normands et les élus concernés voient d'un mauvais oeil l'annulation ou le report éventuels de la Ligne Nouvelle Paris Normandie (LNPN)
Le gouvernement de JMA a aussi refusé d'inscrire dans le budget 2013-2015 un milliard d'euros pour le métro automatique du "Grand Paris". (voulu par N Sarkozy)
En France, en 2012, malgré tous les beaux discours sur le train et les belles images estivales à la descente du train, on gèle des projets ferroviaires mais pas un projet aéroportuaire inutile comme NDDL.
NDDL aura réussi à passer à travers les grosses mailles du Grenelle de l'Environnement puis de la conférence environnementale de septembre 2012.
Quand un gouvernement est fier d'un projet, il le défend publiquement, en toute transparence. Ce n'est pas le cas.
Un truc inquiétant quand même : lors de la Conférence environnementale de septembre, quand elle est interrogée sur le projet par un journaliste du grand quotidien du soir, la ministre de l'écologie....
"Batho patauge sur Notre-Dame-Des-Landes" . (Reporterre)
"Notre-Dame-Des-Landes : un long silence de Batho" . "Arrêt sur Images".
C'est "la réponse Batho".
Impossible de la taxer de méconnaissance totale du dossier. Alors pourquoi ce silence ? Affligeant.
C'est contagieux, la "muselière" ?
Combien de temps cela va t-il durer ? Combien de temps vont-ils tenir ? Combien de temps JMA tiendra t-i ?
Tous les liens de ce billet :
http://www.mobilicites.com/fr_actualites_une-commission-pour-etablir-un-schema-de-la-mobilite-durable--mis-a-jour-le-4-10-_0_77_2093.html
http://poitou-charentes.france3.fr/info/lgv-poitiers-limoges-projet-gele--75608064.html
http://www.paris-normandie.fr/article/eure/normandie-quel-avenir-pour-le-%C2%AB-tgv-normand-%C2%BB
http://www.reporterre.net/spip.php?article3202
Démocratie malade - Nantes : citoyens paysans et élue en grève de la faim
Collectif d'élus Doutant de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes
- Le ré-examen de la Déclaration d’Utilité Publique à la lumière des éléments nouveaux apportés par l’étude économique faite par le cabinet CE Delft à la demande du collectif d’élu-e-s

Pour le CéDpa.
Marcel Thébault, Michel Tarin, agriculteurs et Françoise Verchère, conseillère générale de Loire-Atlantique en grève de la faim à Nantes le 19 avril 2012. (Photos IL)
Malgré les privations, le vent, les giboulées, leur détermination est intacte et ils savent même conserver leur sourire.
Merci à Agnès Bélaud qui veille sur eux, fait le lien entre nous tous, vigilante toujours sur ces petites choses qui peuvent vite devenir importantes comme un torchon qui commence à brûler ou une bizarre odeur de gaz en pleine conférence de presse.
Revue(s) de presse
Ouest France "Nouveau recours contre l'aéroport" 19 Avril 2012
Ouest France "Nantes Ils font la grève de la faim contre le futur aéroport" 11 Avril 2012 (jolie veste )
AFP - Aujourd'hui en France "Deux opposants entament une grève de la faim" 11 Avril 2012
Europe 1 http://www.europe1.fr/Faits-divers/Nantes-ils-font-la-greve-de-la-faim-1031877/ 11 Avril 2012 ("fait divers" vraiment ?)
Presse Océan "Projet d'aéroport - Les agriculteurs en grève de la faim VERBALISES à Nantes" 13 Avril 2012
Mop Nantes "Grève de la faim à Nantes Non à l'aéroport" 13 Avril 2012 (nouveau média nantais mais très présent sur le terrain depuis quelques temps)
Mediapart "Grève de la faim de deux paysans opposés au projet d'aéroport" 13 Avril 2012
Ouest France "A Nantes, une élue en grève de la faim contre l'aéroport "17 Avril 2012
France 3 "N D Landes une élue en grève de la faim" 17 Avril 2012
TéléNantes " Deux opposants à NDDL en grève de la faim" devant le Monument de la Résistance à Nantes 11 avril 2012 (reportage Journal à la 1ère minute et offres d'emploi à la fin pour la cueillette du muguet à Saint-Sébastien-sur-Loire)
Le Figaro "Nantes grève de la faim contre l'aéroport" 18 Avril 2012
Le Télégramme "Aéroport de Notre-Dame-Des-Landes une élue en grève de la faim" 18 Avril 2012
Le Parisien http://www.leparisien.fr/nantes-44000/nantes-une-conseillere-generale-pg-en-greve-de-la-faim-contre-le-futur-aeroport-18-04-2012-1961617.php 18 Avril 2012
et d'autres à venir dont un très attendu comme :
"Nantes Projet d'aéroport abandonné !"
ou "Notre Dame Des Landes près de Nantes : Fin des menaces d'expulsions et d'expropriations des paysans"
ou "Nantes retour de la paix civile"
ou "Grande liesse dans les rues de Nantes, abandon du projet d'aéroport"
"Ambiance fête de la Libération à Nantes"
ou "Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes reconnait qu'il est soulagé car il peut à nouveau organiser des meetings et des soirées sans être accompagné par 30 tracteurs et une centaine d'opposants au futur aéroport"
ça c' était la revue de presse imaginaire. Je mettrai les liens quand ils existeront.