Un collectif de 150 élus doutent de l'aéroport Notre-Dame-Des-Landes
15:32 - jeudi 25 juin 2009


Portrait de groupe avant élargissement d'un collectif d'élus aux deux régions Bretagne et Pays-de-La-Loire.
Les élus de Loire-Atlantique ont reçu un appel à se prononcer sur le projet de Notre-Dame-des-Landes. Un appel aussi à en débattre.
Moment presque solennel, ce jeudi matin, à la mairie de Notre-Dame-des-Landes. Devant un aréopage d'élus locaux et territoriaux, un appel à la constitution d'un collectif est lancé.
Son objectif : « Après 40 années de combat contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, rouvrir un débat qui n'a jamais vraiment eu lieu... » dit Jean-Paul Naud, maire de Notre-Dame-des-Landes.
150 élus engagés. Autour de la table : les élus Verts nantais Jean-Philippe Magnen, Pascale Chiron, l'alternatif Bertrand Vrain, mais encore des sans étiquette comme la conseillère de Saint-Père-en-Retz, Chantal Leduc-Bouchaud, ou l'élue nantaise Modem, Isabelle Loirat.
La vice-présidente du département Françoise Verchère et son collègue Marcel Verger sont là aussi. Ils sont le noyau dur d'un rassemblement espéré à l'échelle des deux régions Pays-de-la-Loire et Bretagne.
« L'idée d'un collectif est née après les municipales de 2008, rappelle Jean-Paul Naud. Un courrier a été envoyé à l'ensemble des élus du département, début juin. Nous avons recueilli 150 réponses positives en deux semaines. »
La discussion pas close. La déclaration d'utilité publique de l'aéroport n'est pas un frein. « Souvenons-nous de la centrale du Carnet », dit Jean-Paul Naud. Gilles Denigot ajoute Donges Est à la liste des projets avortés. « De plus en plus d'élus se posent des questions sur la pertinence d'un nouvel aéroport, quand Nantes Atlantique est loin d'être saturé, martèle Jean-Paul Naud. Il y a d'autres moyens de fonctionner qu'en créant ex-nihilo un aéroport pourvu de deux pistes, sur 1 300 ha de bonne terre agricole, dans un site naturel classé en zone d'intérêt écologique majeur... »
Projet anti-Grenelle. Françoise Verchère invite les membres de ce collectif à contrer chaque argument des partisans du projet : sur l'emploi créé par le chantier de l'aéroport ; sur la sécurité du survol de l'agglomération nantaise ; sur le coût financier estimé d'un projet (581 millions d'euros) par ailleurs contraire au Grenelle.
Et tant pis pour le pied de nez fait au député-maire Jean-Marc Ayrault, lequel refusait récemment de rouvrir le débat.
Jocelyne RAT.

Des élus se rassemblent pour obtenir un abandon du projet « incohérent ». Photo archives N.B.
Le collectif demande un vrai débat, un abandon du projet et une étude des solutions alternatives.
Le courrier, signé par une quinzaine d'élus, est parti il y a deux semaines. Il invitait les représentants politiques du département « doutant de la pertinence du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes » à rejoindre le collectif. L'initiative a reçu un bon écho : ils sont aujourd'hui 150 représentants du peuple à avoir rejoint le collectif.
« On voulait situer le combat à une autre échelle », lance Jean-Paul Naud, maire de Notre-Dame-des-Landes : « La réalisation de ce projet peut et doit encore être discutée. Les élus sont de plus en plus nombreux à douter d'un projet vieux de 40 ans avec les aspirations de notre monde actuel ».
Evidemment, le collectif rassemble des opposants de longue date. Le sénateur François Autain et les conseillers généraux Françoise Verchère, Hervé Bocher, Gilles Denigot, Claude Naud, ou Marcel Verger, ainsi que le député Verts François de Rugy. Idem avec des élus Verts et UDB du Conseil municipal de Nantes - Isabelle Loirat*, Jean-Philippe Magnen, Bertrand Vrain - ou au Conseil régional avec Emmanuelle Bouchaud. « Les réponses viennent de partout : de Saint-Mars-de-Coutais à Saint-Malo-de-Guersac », note le maire de Notre-Dame-des-Landes. Et de Saint-Nazaire aussi, avec Thierry Brulavoine, conseiller municipal, ou du Sud Loire, notamment Claude Naud, conseiller général de Legé ou Chantal Leduc-Bouchaud, de Saint-Père-en-Retz. « On rencontre de plus en plus d'habitants favorables au projet il y a trente ans et qui ne le sont plus », remarque cette dernière.
* Je suis membre de Cap 21 depuis 2002 et du Modem depuis 2007 et à jour de mes cotisations 2009. Je n'ai jamais été adhérente des Verts et encore moins de l'UDB qui jusque là est toujours pro-NDDL (rectificatif Isabelle Loirat)
« Autant de surface que Roissy ! »
Les arguments du collectif sont variés. « Les hypothèses de trafic, 9 millions de passagers en 2050, justifient-ils de construire un nouvel aéroport de la taille de Roissy en terme de surfaces ; Roissy accueille 55 millions de passagers... », résume Jean-Paul Naud, rappelant aussi « la destruction de 1 400 hectares de bocages classés ».
Les anti-aéroport redoutent « le gouffre financier » pour les collectivités avec un coût prévisionnel (581 millions d'euros) « sous-estimé ». « Quand les habitants nous demanderont un collège, une crèche, on devra leur répondre que les collectivités n'ont plus d'argent... », note Gilles Denigot, conseiller général de Saint-Nazaire.
Un « débat citoyen »
Le collectif prône les solutions alternatives et demande ardemment une reprise des discussions. « Jean-Marc Ayrault ne veut pas rouvrir le débat mais il n'a pas encore eu lieu ! », note Jean-Philippe Magnen. Et Ronan Dantec appuie là où ça fait mal : « Il y a beaucoup de similitudes entre le projet abandonné de Donges Est et le projet d'aéroport. Plus on tire sur les fils, plus on voit que les arguments ne tiennent pas ».
Caroline Tréman
caroline.treman@presse-ocean.com
Les principaux titres du journal de Radio France Bleu Loire Océan du 25/06/2009 par Carl Dechâtre
Des élus réclament un vrai débat autour du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes Un collectif regroupe désormais les élus de Loire Atlantique qui "doutent de la pertinence" du projet d'aéroport à notre dame des landes.
Ce collectif déclaré sans couleur politique regroupe des élus des communes directement concernées par le projet, mais aussi d'autres communes, des conseillers généraux, régionaux, un sénateur et un député de différents sensibilités politiques (verts, gauche, modem, et sans étiquette).
Ils réclament un véritable débat sur ce projet et les questions qu'il pose. Débat qu'ils estiment escamoté par les principaux décideurs.
Pour compléter cette revue de presse, à venir liens vers les reportages de France 3, Nantes 7 et Europe 1