aeroport notre- dame-des-landes
#NDDL MERCI ! OUF ! BRAVO !
Ce satané projet d'aéroport à Notre-dame-des-Landes est enfin officiellement abandonné !
Je peux écrire le 160ème article sur NDDL, première catégorie de ce blog depuis son ouverture en 2008 et sûrement le plus gros dossier de ma vie. Pourtant je n'avais rien publié depuis la "charge" pas héroïque du 22 février 2014 dans les rues de Nantes, ni pris part à aucune manifestation. J'avais clos mon 159è billet sur ces mots : "Pour tout le monde, il est temps que ce projet s'arrête." Le 160è billet serait celui de la victoire. Et bien, la voilà, cette victoire tant attendue.
Alors je voudrais remercier de tout mon coeur tous les Sapiens, femmes et hommes qui se sont battus partout, tout le temps et par tous les temps parfois depuis plus de quarante ou cinquante ans pour les plus anciens. Quel chagrin quand Michel Tarin ou Luc Douillard partaient mais que NDDL restait.
Mais aujourd'hui, c'est la joie partagée, le soulagement et la reconnaissance.
MERCI A TOUS LES OPPOSANTS.
Oh oui un GRAND MERCI à toutes celles et ceux qui n'ont jamais lâché, pour leur travail, leur ténacité, leur courage, leur présence, leur temps donné, leurs semailles, leur optimisme et leur confiance mais aussi à tous les autres, ni militants ni opposants qui ont simplement écouté, entendu, voté, décidé ou participé un peu ou beaucoup, à un moment ou à un autre, depuis toujours ou depuis peu à faire changer puis basculer les choses.
BRAVO pour cette victoire collective !
Un grand merci à Bernard Fourage et Geneviève Lebouteux qui m'ont expliqué le dossier il y a dix ans et fait découvrir les alternatives et le contre-projet à NDDL, avec l'optimisation, le réaménagement et la bonne desserte ferroviaire de Nantes Atlantique, la mise en réseau des aéroports existants à Nantes Rennes et Angers. Ce sont leurs idées, fruits de leur travail qui l'emportent aujourd'hui.
Un grand merci à Françoise Verchère, plume et égérie du combat et à Jean-Paul Naud, maire de Notre-Dame des-Landes pour leur confiance.
Un grand merci aux militants historiques de l'Acipa et de toutes les associations et collectifs qui ont jailli partout ces dernières années,
au CéDpa, Collectif des élus qui doutent de la pertinence du projet d'aéroport à NDDL dont j'ai eu l'honneur d'être membre fondateur en 2009 puis vice-présidente jusqu'en 2014.
Un grand merci aux familles Fresneau,Thébault et Durand pour leur accueil toujours chaleureux, leur résistance et aux agriculteurs qui les soutiennent.
Un grand merci aux Zadistes et aux Camille venus habiter sur la ZAD à partir des années 2010, sans eux les travaux auraient sans doute commencé. Et un grand bravo à eux pour avoir fait oublier qu'ils furent auparavant appelés "squatteurs" et fait entrer en un temps record un nouveau mot au dictionnaire. Je leur tire mon chapeau car ils ont réussi à attirer l'attention sur leur contre projet de vie tandis que l'Etat et les décideurs locaux s'entêtaient à ignorer ou mépriser les alternatives laissant là une faille et un espace que les Zadistes opposants n'allaient pas tarder à occuper.
Un grand merci au journaliste Hervé Kempf pour avoir sorti le dossier de l'ombre locale, les risques qu'il a pris et le prix qu 'il a payé pour informer sur Notre-Dame-des-Landes. Le "Blomkvist"de NDDL.
Un grand merci aussi à Nicolas Hulot pour sa confortante et réconfortante demande de moratoire sur le projet de nouvel aéroport dès 2009,
à François Bayrou pour avoir chaussé les bottes à Notre-Dame-des-Landes en 2010, écouté, parlé et pris le café dans le salon de Brigitte et Sylvain Fresneau,
Un grand merci à tous mes potes et mes potesses de politique et de NDDL, à Sylvie Tassin, Luc Verstraete, Bertrand Rio et plein d'autres. On fera une grosse fête dans le jardin !
Et enfin mille MERCIS à mon mari, mes enfants, mes amis, ma famille, mes proches qui ont de fait vécu avec ce dossier aussi depuis 10 ans. Pardon aussi de vous avoir cassé les pieds, pourri des dîners avec NDDL.
OUF ! Le nouveau gouvernement a enfin tranché et abandonné le projet. C'est bien, c'est une bonne chose. Une page se tourne, l'après NDDL commence.
"NDDL" c'est fini mais pas Notre-Dame-des-Landes. Je ne sais pas ce qu'il y aura à Notre-Dame-des-Landes dans cinq ou dix ans, mais ce dont je suis sûre c'est que cette petite commune de Loire-Atlantique est entrée dans l'Histoire. Dans cent ans, deux cent ans et plus des étudiants en histoire, des chercheurs, des sociologues, des algorithmes continueront à travailler, chercher, évoquer Notre-Dame-des Landes. Des visites guidées de Notre-Dame-des Landes auront lieu, d'ailleurs ça se fait déjà. Les touristes ou les agences demandent toujours plus de rencontres et de lieux originaux, hors des sentiers battus du traditionnel "voyage à Nantes". Toujours plus sympa et moins dangereux que la poubelle nucléaire de Bure. Je ne comprends pas comment le Président de la République qui aime tant honorer Jeanne d'Arc peut laisser six cent ans plus tard aménager près de sa maison natale un site de stockage de déchets radioactifs.
Bonne année 2018, bonne santé, dans un air pas trop pollué et les pieds au sec !
Manifestion du 22 février 2014 à Nantes contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes
J'étais hier à Nantes à la manifestation contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, laquelle a hélas dégénéré. Personne n'aura pu échapper aux images des débordements et affrontements entre les forces de l'ordre et des casseurs.
J'espère que ces violences que je condamne évidemment comme d'autres milliers de participants n'occulteront pas au final le fait que cette manifestation était d'abord un succès, la plus grande mobilisation jamais organisée par les associations d'opposants, rassemblant entre 40 ou 50 000 personnes selon les organisateurs, "20000 selon la préfecture" (à qui ça arrache toujours la langue de reconnaître le nombre réel d'opposants pacifiques à NDDL), et j'ai même entendu le chiffre de 60 000 manifestants ce matin sur Europe 1.
Pourtant hier tout s'annonçait bien. Réveil par la bonne nouvelle sur France Inter d'un sondage IFOP annonçant plus de la moitié des Français maintenant opposée au projet d'aéroport : une humiliation médiatique pour les porteurs du projet qui ont tout fait pour maintenir le dossier dans l'ombre locale.
Le succès de la manifestation était attendu par les uns et redouté au plus haut point par les autres, lesquels avaient mobilisé en masse les moyens de l'Etat : 1500 policiers et CRS (Ouest France 23 02 2014) venus de toute la France, le parcours des manifestants avait été interdit, toutes les lignes de tram avaient été coupées afin de rendre l'accès au centre ville encore plus difficile. Le Cours des 50 Otages, axe central et très large de Nantes (ancien cours de l'Erdre) d'habitude largement ouvert à toutes les manifestations avait été exceptionnellement interdit aux manifestants. Tout avait été fait pour dissuader, en vain, les citoyens de venir manifester. La tension était palpable hier dès le départ, toutes les rues étaient bloquées par des camions anti-émeutes, des grilles, des CRS casqués, armés, on se sentait coincés, encerclés de toute part, comme jamais auparavant à Nantes, une "ville en état de siège" dira Dominique Fresneau de l'ACIPA. Les plaisanteries fusaient dans les rangs : "oui, on est dans une grande ville de gauche !"
Lorsque je suis arrivée vers 12 h 15 à la statue du Général de Gaulle, la foule était déjà nombreuse. Nous avons pu suivre la manifestation tout le long de la rue de Strasbourg jusqu'au chantier de construction du nouveau carré immobilier Feydeau. A partir de là, vers 15 heures, les jets de gaz lacrymogènes nous ont obligé à quitter le cortège et trouver refuge dans les petites rues piétonnes du Bouffay après avoir franchi des barrages policiers avec fouille de sacs pour rejoindre la place du Pilori.
Les gaz lacrymogènes ont clairement contribué à disperser la foule des manifestants pour laisser la place à un face-à-face entre les forces de police et les casseurs. Et c'est là que ça a dégénéré. Tant que les manifestants étaient là en masse, les casseurs ne pouvaient pas se laisser aller. A un moment, quelqu'un s'en est pris à une vitrine d'une agence BNP de la rue de Strasbourg et immédiatement les manifestants ont crié "non, non" et le ou les casseurs ont cessé. A partir du moment où les gaz lacrymogènes avaient fait fuir les manifestants pacifiques, le face à face entre les casseurs et les forces de l'ordre, l'affrontement était inévitable.
Alors que nous étions attablés au Fleming's pour donner des nouvelles à nos familles respectives et prendre des nouvelles de nos amis devant dans le cortège, un camion de CRS en reculant beaucoup trop vite et maladroitement a heurté notre table et une chaise et si mon amie Sylvie Tassin sentant que le conducteur n'allait pas s'arrêter à temps n'avait eu le bon sens de se lever quelques secondes avant le choc, elle aurait été heurtée en même temps. Il y avait là 2 ou 3 policiers CRS présents, qui ont assisté, stoïques à l'incident.
Ensuite nous avons voulu rejoindre le square Daviais (Place de la Petite Hollande) où devait se terminer la manifestation. Alors que nous faisions la jonction avec les collègues de Sylvie Tassin dont Pierre Larrouturou, co-fondateur de Nouvelle Donne et la députée Isabelle Attard, devant la brasserie de La Bourse, j'ai vécu ma première charge (légère mais quand même ) de CRS. Au début je n'y croyais pas, ils ont surgi à quelques dizaines de mètres de nous, je me suis dit qu'ils n'allaient quand même pas nous foncer dessus mais nous contourner pour aller là où ils voulaient. Mais non, ils nous ont délibérément foncé dessus, et ce n'était pas pour me souhaiter une bonne fête ! Bousculée, je suis tombée avec mon vélo que je tenais à la main. Des mains bienveillantes nous ont alors happé vers l'intérieur d'un bar avec une poussette, une jeune femme Rom et un enfant qui se trouvaient là aussi, le patron du bar a tout de suite fermé la porte donnant sur la Place du Commerce, les gaz lacrymogènes commençaient à envahir la place du Commerce.
Ensuite, j'avoue que je n'avais plus qu'une envie, rentrer chez moi, dégoûtée par la tournure des évènements, redoutant déjà le flot d'images négatives. Plus envie de marcher après 5 heures à piétiner, marcher sous le soleil ou la pluie, 10 minutes de vélo + tard, j'étais rentrée.
Après la tristesse, la colère froide contre ceux qui ont CASSE cette manifestation, pour en faire un carnage, au moins médiatique. Ces casseurs ne nous aident pas, ils font même le jeu des porteurs du projet. Il n'y avait pas besoin de casser quoique ce soit, la mobilisation était déjà un succès.
Ce matin, à force d'entendre à longueur d'infos "le centre ville de Nantes a été saccagé" j'avais décidé d'aller constater les dégâts.
Quel soulagement de ne pas découvrir un "centre ville dévasté", rien de tel, à part bien sûr les deux "guérites" de la TAN brûlées à l'arrêt de tram Commerce, mais pas de vitrines brisées partout, pas d'air de lendemain de G20 non plus.
Chapeau bas et félicitations à toutes les équipes de nettoyage et de réparation !
On peut même dire que tout était calme ce matin, chacun pouvait, contrairement à hier, circuler librement, plus aucun CRS, on ne se serait jamais cru dans la ville vue hier soir à la TV, au lendemain d'une "guérilla urbaine".
D'ailleurs, j'ai même aperçu François Blouvac, conseiller de Jean-Marc Ayrault à Nantes et aussi un petit peu à Matignon, tout sourire, ce matin, accompagné de quelques personnes dont la directrice de campagne de Johanna Rolland (candidate PS à la mairie de Nantes), sans doute soulagés de constater eux aussi que le centre ville de Nantes n'était pas si "saccagé" que cela.
Pour tout le monde, il est temps que ce projet s'arrête.
"Notre-Dame-des-Landes : le contrat de l'enquête publique qui viole le code des marchés publics"
Biotope, le cabinet d'études pas au top !
Le 29 octobre 2013, Reporterre révélait, preuves à l'appui, dans un article intitulé "Notre-Dame-des-Landes : le contrat de l'enquête publique qui viole le code des marchés publics" que "un des éléments clés de l'enquête publique du dossier d'aéroport à NDDL avait été conduit en violant la loi". Il s'agit du marché d'étude d'impact environnemental d'un montant de 195 000 euros, comprenant un inventaire de la faune et de la flore de la zone du projet d'aéroport. L'exécution du contrat a commencé avant même l'attribution du marché public au cabinet Biotope en 2005.
« Dites que le coin vous semble sympa »
" Pourtant, dès le 13 mai, un courriel interne à Biotope, et que Reporterre révèle ici, organise le travail d’inventaire, tout en prévenant les salariés de son caractère irrégulier, qui appelle des précautions : « Nous ne sommes pas officiellement retenus pour le marché, ce qui demande pour les premières prospections un peu de discrétion, du type : vous faites des prospections à titre perso parce que le coin vous semble sympa. Dès que nous recevons la lettre de mission, je vous la transmets ».
« Je me permets de vous rappeler l'importance du projet et la publicité (+/-) qui pourrait en découler pour BIOTOPE, à l'échelle nationale, et vous souhaite courage et bon travail.
Merci, Ah oui, j'oubliais, ON EST LES MEILLEURS ET DE LOIN !!! «
Courriel de Biotope à ses employés publié par Reporterre. http://www.reporterre.net/spip.php?article4918
J'aime. Tout est dans l'intuitif (+/-).
"Contactée par Reporterre, l’entreprise Biotope ne nie pas avoir anticipé la signature du contrat en 2005."
"Biotope plaide une méconnaissance des cycles biologiques de la part des services de l’État qui ont lancé l’appel d’offres. L’ordre de mission anticipé interviendrait donc comme un moyen de rattraper illégalement une boulette."
"Mais aujourd’hui, ni le juriste de Biotope, Pierre Kochoyan, ni son directeur général, Frédéric Melki, ne veulent que leurs propos soient cités."
"Interrogée pour clarifier les missions actuelles et passées de Biotope, la préfecture de Loire-Atlantique ne souhaite ni commenter, ni même s’exprimer sur le sujet." Reporterre
Ces informations n'ont pas été reprises par les medias, une simple recherche sur Internet un mois plus tard le montre.
Mediapart révélait en juin dernier que Biotope était soupçonné de fraude ou détournement d'emplois jeunes
Le 10 septembre 2013, « la société Biotope est condamnée au bout du compte à verser une somme globale de l’ordre de 75 000 Euros » à l’un de ses anciens salariés.
«Les Prud’hommes viennent de trancher dans un conflit du travail » Ouest France 30 09 2013
+ lire l’article « Zone d’ombres dans un marché public » Ouest France 30 09 2013
Les élus du CéDpa et l'Acipa ont donc interpellé début novembre par courrier les trois ministres des Transports, de l'Ecologie et des Affaires Sociales pour qu'ils fassent leur travail.
Extrait du Courrier du CéDpa et de l'Acipa au Ministre des transports 4 nov 2013
http://aeroportnddl.fr/file/courrier_ACIPA-CeDpa_MinistreTransports_4nov2013.pdf
« Aujourd’hui, c’est sur la procédure d’un des marchés publics que les services de l’État semblent défaillants. En effet, les documents officiels sont accablants : il apparaît que Biotope, le bureau d’études retenu pour réaliser l’état des lieux initial environnemental a reçu un ordre de mission signé de la Direction Départementale de l’Équipement le 6 juin 2005 bien avant donc l’attribution officielle du marché en date du 23 juin. Il est même patent que son travail a commencé avant l’ordre de mission dès le mois de mai.
Il s’agit là d’un non respect du code des marchés publics imputables à vos services et nous désirons savoir si vous comptez diligenter une enquête et le cas échéant procéder à des poursuites disciplinaires ou pénales. Le même bureau d’études est aussi à ce jour condamné en première instance par un jugement prud’homal du 10 septembre 2013 à verser des indemnités à un salarié licencié abusivement. Mais cette affaire n’est pas un simple conflit du droit du travail ; les juges des prud’hommes ont confirmé l’utilisation par Biotope d’une association ad hoc officiellement employeuse du personnel qui a réalisé le diagnostic. Ce montage curieux permettait de bénéficier de l’aide financière de l’État pour la création d’emplois-jeunes.
Nous alertons votre collègue, ministre des Affaires sociales en lui demandant aussi les suites qu’elle compte donner à cette affaire désormais publique. Une plainte sera-t-elle déposée pour escroquerie ? Une enquête judiciaire ouverte ? Soyez certain qu’en tant qu’élu-e-s ou simples citoyen-ne-s contribuables, soucieux de l’utilisation de l’argent public, nous sommes quant à nous prêts à porter les faits devant la justice mais il nous semblerait plus juste que ce soit avant tout l’État qui le fasse, dès lors qu’il a été trompé. »
http://aeroportnddl.fr/file/courrier_ACIPA-CeDpa_MinistreTransports_4nov2013.pdf
Lire les courriers du 4 novembre 2013 aux trois ministres sur le site du CéDpa
Réponses ?
F. Cuvillier : "l'aéroport sera construit !" Point barre. Et bien sûr repris en fanfare.
De RTL à France BTP, "Bruxelles donne son feu vert" (Le Point, 20 11 2013 à 17 : 32 h), "Bruxelles donne son feu vert à une aide" (Le Télégramme), « Bruxelles autorise une subvention » (La Tribune), "Feu vert de Bruxelles pour une aide" (Le Monde), "Bruxelles dit oui à une aide pour NDDL" (Europe 1 avec AFP, 20 11 2013 à 17 : 32 h ), « Notre-Dame-des-Landes : Bruxelles accorde une subvention de 150 millions d’euros pour la construction de l’aéroport » avec la mention « autre coup dur pour les opposants au projet de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes » (Bati-Actu, 20 11 2013), "Vinci : Bruxelles valide l'aide de 150 Millions d'euros" (Boursier.com), « Une subvention de 150 Millions pour Notre-Dame-des-Landes » sur entreprisesnantes.fr
Comme si Bruxelles allait payer ! Mais non ce sont les Français, via l'Etat français (fauché) qui ont obtenu le feu vert pour payer les 150 Millions de subventions. Ce n'est pas une surprise et nous le disons depuis des années, les contribuables seront les dindons de cette farce aéroportuaire, condamnés à payer la facture finale de la folie des grandeurs : ou l'aéroport inutile ou les indemnités dues à VINCI pour abandonner le projet. Dans les deux cas, les Français financent et VINCI perçoit l'argent.
Le coup dur est surtout porté à tous les menteurs qui promettaient aux électeurs lors de précédentes campagnes électorales que les contribuables ne paieraient pas.
Pour Jean-Luc Bennahmias, cette décision ne change pas la donne : "Que les subventions soient légales ou pas, cela ne change rien au fait que cet aéroport est un projet d'un autre siècle qui ne se justifie toujours pas en 2013". Et le député européen s'interroge : "compte tenu du climat actuel, est-ce que le gouvernement peut vraiment se permettre d'avoir un énième conflit en France aujourd'hui?"
Coup de théâtre cette semaine, le fameux cabinet Biotope, pas vraiment au top, vient d'être cambriolé ! Archives et disques durs envolés, volatilisés ! "Dommage, la justice, les services de l'Etat ou les ministres informés auraient pu avoir envie de fouiller un peu.
Alors là en revanche, quantité d'articles disponibles immédiatement en ligne sur ce cambriolage aussitôt relié aux opposants. Mystérieux cambriolage" (20 Minutes, 21 11 2013 à 07 : 14 h). http://www.20minutes.fr/nantes/1252723-mysterieux-cambriolage.
M. Melki ne souhaite pas que ses « propos soient cités » quand il s’agit du dossier peu glorieux de l’embauche illégale par Biotope d’un membre d’une association dans le cadre d’un marché public, mais il se confie bien volontiers dans une "interview complète » titrée "Mais qui en veut à Biotope ? » dans laquelle « Frédéric Melki, le président-fondateur de Biotope fait un lien entre le vol de données informatiques et les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes» http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-cambrioliage-a-nantes-mais-qui-en-veut-a-biotope-_fil-2434937_actu.Htm
« Cambriolage chez Biotope à Nantes, cela a un lien avec Notre-Dame-des-Landes » (Metronews, 21 11 2013)
« Nantes : le bureau d’étude Biotope cambriolé des anti-aéroports soupçonnés » (France 3, 20 11 2013 à 18 : 31), http://pays-de-la-loire.france3.fr/2013/11/20/nantes-le-bureau-detude-biotope-cambriole-des-anti-aeroports-soupconnes-361809.html« Cambriolage à Nantes : « Des ailes pour l’Ouest pointe du doigt les Zadistes » (Presse Océan, 20 11 2013 à 16 : 58 h) http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-cambriolage-a-nantes-des-ailes-pour-l-ouest-pointe-du-doigt-les-zadistes_fil-2434465_actu.Htm
Et carrément ce titre « Des anti-aéroports revendiquent le vol de données » trouvé sur http://www.lessablesdolonne.maville.com/actu/actudet_-des-anti-aeroport-revendiquent-le-vol-des-donnees_une-2434143_actu.Htm parce qu’un tag, tract ou autre indice avec le mot "Zad" ou "zadiste" aurait été judicieusement retrouvé sur place.
Bien sûr, PAS UN MOT sur les curieuses affaires de Biotope mentionnées par Mediapart et Reporterre. On ne dit pas "Chapeau" mais "Bonnet" !
LIENS
http://www.reporterre.net/spip.php?article4918 (29 10 2013)
http://www.mediapart.fr/journal/france/230613/notre-dame-des-landes-et-s-il-fallait-tout-recommencer (27 06 2013)
Lien vers les 3 courriers du CéDpa aux 3 ministres : http://aeroportnddl.fr/articles.php?lng=fr&pg=640 cf. Biotope et irrégularités
http://www.20minutes.fr/nantes/1252723-mysterieux-cambriolage
http://www.lessablesdolonne.maville.com/actu/actudet_-des-anti-aeroport-revendiquent-le-vol-des-donnees_une-2434143_actu.Htm (20 11 2013 à 00 : 00)
http://www.europe1.fr/France/L-UE-dit-oui-a-une-aide-pour-ND-des-Landes-1715305/
http://www.batiactu.com/edito/notre-dame-des-landes---bruxelles-accorde-une-subv-36710.php
Article de Reporterre dans sa totalité. Source site de Reporterre.
http://www.reporterre.net/spip.php?article4918
"Notre Dame des Landes : le contrat de l’enquête publique qui viole le code des marchés publics"
Nicolas de La Casinière (Reporterre)
mardi 29 octobre 2013
"Un des éléments clés du dossier d’enquête publique du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes était l’inventaire faunistique et floristique de la zone. Mais celui-ci a été conduit en violant la loi : le contrat a commencé d’être exécuté avant même qu’il ait été attribué, bafouant le code des marchés publics, comme le révèle Reporterre, documents à l’appui.
La déclaration d’utilité publique du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes doit-elle être annulée, parce que fondée sur un marché public douteux ? La question se pose aujourd’hui, avec les preuves apportées par Reporterre.
Pour bien comprendre la question, il faut remonter à l’année 2005, soit trois ans avant la DUP, la déclaration d’utilité publique signée par le gouvernement Fillon en février 2008. En cette année 2005, l’heure est à l’établissement du dossier qui sera soumis à enquête publique. Doit y figurer un inventaire des espèces naturelles remarquables présentes sur le terrain : tritons et grenouilles, libellules et insectes, oiseaux, chauves souris, tous au rapport, tout comme les espèces floristiques. Un appel d’offres est lancé pour choisir le bureau d’étude qui mènera ces inventaires indispensables.
L’administration l’a dénommé « Etude d’impact environnemental pour dossier DUP projet aéroport NDDL - Lot n° 1 : mission de coordination et de synthèse et volet faune flore milieux naturels ».
Le document est téléchargeable ici : http://www.reporterre.net/IMG/pdf/marche_attribution.pdf
Et comme il l’indique, l’attribution du marché ne sera officielle que le 23 juin 2005 : "VI.2) Numéro de référence attribué au dossier par le pouvoir adjudicateur : DDE44/2005/006/NDDL.
VI.3) Date de l’attribution du marché : 23.6.2005.
VI.4) Nombre d’offres reçues : 4.
VI.5) Ce marché a fait l’objet d’un avis publié au JOCE : Oui. Numéro d’avis au sommaire du JO : 2005/S 49-047408.
Du : 10.3.2005."
Mais le candidat retenu in fine, la société « d’ingénierie écologique » Biotope, n’a pas attendu l’avis officiel. Sans même attendre que l’administration ait achevé la consultation des offres des trois autres bureaux d’étude en compétition, les équipes de Biotope sont les bottes dans la boue près de deux mois avant que le marché ne lui soit attribué.
Règle stricte des marchés publics
La loi est pourtant claire : « Un marché public d’au moins 15.000 € hors taxe doit être obligatoirement notifié au candidat désigné avant le début d’exécution du contrat ». Or, le marché d’étude d’impact environnemental en question est de 195 127 euros précisément. Le code des marchés publics prévoit l’égalité de traitement des candidats et la transparence des procédures. Et donc, le début de « l’exécution du marché » (sa phase opérationnelle) ne peut pas intervenir avant la notification au titulaire du marché, ici attribué le 23 juin 2005 (la publication au Journal officiel n’intervenant que le 16 juillet suivant).
Dites que « le coin vous semble sympa »
Pourtant, dès le 13 mai, un courriel interne à Biotope, et que Reporterre révèle ici, organise le travail d’inventaire, tout en prévenant les salariés de son caractère irrégulier, qui appelle des précautions : « Nous ne sommes pas officiellement retenus pour le marché, ce qui demande pour les premières prospections un peu de discrétion, du type : vous faites des prospections à titre perso parce que le coin vous semble sympa. Dès que nous recevons la lettre de mission, je vous la transmets ».
Voici ce courriel à télécharger :
http://www.reporterre.net/IMG/pdf/mel_13_mai_2005_v_0.pdf
La direction départementale de l’équipement s’associe à cette procédure irrégulière, puisque dès le 6 juin 2005, soit dix-sept jours avant l’attribution du marché, elle donne une lettre de mission à Biotope, que Reporterre publie ici :
Ce feu vert de l’autorité responsable serait tout à fait « normal » selon Biotope, interrogé par Reporterre. Pour l’entreprise, les périodes d’observation auraient été mal prévues. Biotope plaide une méconnaissance des cycles biologiques de la part des services de l’État qui ont lancé l’appel d’offres. L’ordre de mission anticipé interviendrait donc comme un moyen de rattraper illégalement une boulette.
Le 28 juin, un nouveau courriel de Biotope à ses experts naturalistes annonce : « première info : nous avons enfin la notification du marché » tout en rappelant qu’« il est primordial de s’assurer de la sécurité juridique du projet ».
Deux mois d’avance sur la procédure légale
Bertrand Delprat, un ancien salarié de Biotope à l’époque, se souvient très bien de ce qui s’était passé. Il est aujourd’hui à la tête d’une petite société, Caldris, qui fait le même genre de travail. Bertrand Delprat vient de gagner un procès aux prud’hommes, de droit social cette fois, contre Biotope (lire encadré ci-dessous). Pour la période de 2005, il a comptabilisé vingt-et-un jours d’études sur le site, dédiés à l’examen de la flore, des oiseaux, des amphibiens, des insectes, et des chiroptères (chauve-souris). Sans compter le temps de rédaction des observations, et les réunions de suivi. Le premier déplacement sur le terrain date du 7 mai, vouée aux amphibiens. Soit 54 jours avant l’attribution de ce marché !
Des études depuis plus de dix ans
Quelque 240 salariés, quinze agences en France, des bureaux à Madagascar, en Serbie, au Maroc, Biotope est une grosse entreprise, qui a son siège à Mèze, dans l’Héraut, près de l’étang de Thau. Un bureau local a été ouvert depuis dix ans à Rezé, commune jouxtant Nantes.
Biotope signe des études environnementales pour le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes depuis 2002, réitère en 2006, en 2011. Des paysans occupant le terrain à la ferme de Bellevue sur l’emplacement prévu pour la zone aéroportuaire, affirment avoir vu il y a quelques jours, en octobre 2013, des salariés de Biotope protégés par des gendarmes mobiles. Toujours dans le périmètre de la Zad.
Interrogée pour clarifier les missions actuelles et passées de Biotope, la préfecture de Loire-Atlantique ne souhaite ni commenter, ni même s’exprimer sur le sujet.
Biotope, ni non ni nom
Contactée par Reporterre, l’entreprise Biotope ne nie pas avoir anticipé la signature du contrat en 2005. Tout en concédant avoir été prévenu courant mai qu’elle serait le lauréat de l’appel d’offres, ce qui rendait le bureau d’étude certain d’être attributaire, sauf recours improbable d’un concurrent. Il n’y a d’ailleurs pas eu de contestation judiciaire : les entreprises ne portent en effet jamais plainte dans ce genre de cas, si elles veulent continuer à travailler dans le secteur. Mais aujourd’hui, ni le juriste de Biotope, Pierre Kochoyan, ni son directeur général, Frédéric Melki, ne veulent que leurs propos soient cités.
Devant des tribunaux, la question pourrait se poser d’une illégalité du contrat et donc de son annulation. La DUP se trouverait alors orpheline de son indispensable diagnostic de la faune et la flore existante avant la consultation du public. On pourrait alors entendre parler de la loi n° 93-122 du 29 janvier 1993 relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques.
Biotope déjà condamné
Le 10 septembre 2013, Biotope a été condamné par le tribunal des prud’hommes de Nantes à verser 76 212 euros à Bertrand Delprat, qui a travaillé pendant sept ans pour Biotope, mais par un biais original : si son temps était dédié à Biotope, il était officiellement rémunéré par une association satellite, VIAS (pour Voyages Inter Associations), présidée par l’épouse du patron de Biotope, et structure habilitée à toucher des aides publiques au titre du financement des emplois jeunes. Les entreprises ne pouvaient pas bénéficier de ces contrats aidés.
Mais Bertrand Delprat bénéficiait d’une adresse électronique fournie par Biotope, travaillait dans leurs locaux, gérait les relations clients, participait aux mission d’étude d’impact, et figure dans bien des documents officiels comme appartenant au bureau d’études. Ces informations ont été révélées par Médiapart en juin dernier. Faussement salarié de l’association, Bertrand Delprat avait été mis à la porte en septembre 2007 sans la moindre procédure, sans lettre de licenciement. Un mois plus tard, l’association était dissoute. Le jugement reconnaît qu’en ne déclarant pas son salarié, Biotope a commis l’infraction de travail dissimulé.
Cette infraction pourrait être un autre motif d’annulation du marché public attribué, donc d’irrégularité de la DUP.
Biotope a fait appel de cette décision de première instance, qui devrait donc être rejugé par la cour d’appel de Rennes.
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La Zad met en cause les naturalistes collaborateurs des bétonneurs
Dans la quiétude des zones humides et du bocage, les ornithologues de Biotope ont parfois dû demander la protection des gendarmes mobiles en tenue anti-émeute. Le 28 avril 2011, l’antenne nantaise de Biotope a été envahie par une cinquantaine de militants, qui dénonçaient son rôle dans la prescription des mesures compensatoires, sur les volets faune et flore.
Sur le terrain, les visites à Notre-Dame-des-Landes, des naturalistes de Biotope avaient été mal accueillies. Les militants les interpellent : « Peut être les mesures compensatoires ou d’atténuation que vous serez en mesure de proposer suffisent à satisfaire votre bonne conscience, suffisent à vous faire oublier que vous travailler sous contrat avec la multinationale du béton, Vinci... Nous sommes ici pour vous rappeler cette aberrante contradiction. Le bétonnage de deux mille hectares de terres sacrifiées sur l’autel du progrès et du profit des actionnaires de Vinci ne sera jamais écologique. Il n’y a pas d’aéroport écologique. On croirait un tel oxymore sorti tout droit de la novlangue de 1984. (...) Biotope et ses salarié-e-s participent aujourd’hui grandement à donner, volontairement ou non, la légitimité écologique à un projet et à ses promoteurs. »
En juin 2011, une banderole a même été installée sur une des routes de la ZAD clamant « Biotope, Vinci, fossoyeurs par nature ».
Source : Nicolas de La Casinière pour Reporterre.
Image : OCDE
Lire aussi : Notre Dame des Landes : l’Etat a manipulé les chiffres. Voici comment.
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Aéroport : Pour Jacques Bankir "Nantes se tire une balle dans le pied" Ouest France 14 11 2013


Agression d'un vigile à NDDL : "le plan vigile qui rate"
Vous souvenez-vous de cette agression d'un vigile en novembre dernier, largement relayée par les porteurs du projet d'aéroport à NDDL, bien utile en son temps pour décrédibiliser la mobilisation à la veille de la grande manifestation à Notre-Dame-Des-Landes ? Depuis, plus de nouvelle de cette affaire-là jusqu'à ce que La Lettre à Lulu revienne dans son édition estivale sur cette sombre histoire hivernale.
A la Une de La Lettre à Lulu N° 81 de Juillet 2013 : "Agression du vigile à NDL : un montage qui accouche d'une souris ? page 8
"Gourdins de fer "
"Le plan vigile qui rate" paru dans La Lettre à Lulu N° 81 de Juillet 2013
"Agression d'un vigile près de la Zad : il faut des coupables ! Tous au bagne. Ben finalement, rien. Ce qui rend d'autant plus suspect ce sauvage attentat, pourtant si utile pour décrédibiliser la mobilisation."
"Bizarre que préfet, pandores et magistrats n'aient pas saisi une si belle opportunité de démanteler un gang de voyous méchants, noctambules et masqués. Cette nuit du 13 novembre dernier, la maison isolée située sur la commune de Fay-de-Bretagne est gardée par un vigile seul, employé d'une société privée spécialisée dans la surveillance. Tout juste hors zone du peut-être futur aéroport, la baraque appartenant au conseil général depuis une quinzaine d'années était encore squattée quelques semaines avant. La gendarmerie de Châteaubriant et le parquet de Saint-Nazaire n'ont qu'une seule et unique déposition, celle du vigile, dont le récit a été obligeamment transmis à la presse par la préfecture et le conseil général : vers 3 h du mat, un groupe de dix à vingt personnes cagoulées et armées de "barres de fer", ou de "gourdins" selon les versions, se serait attaqué à lui et à son véhicule. Vitre arrière fracturée, voiture du vigile aspergée d'essence et incendiée. Blessé, l'agent de gardiennage aurait pris la fuite, "sérieusement brûlé aux mains et aux avants-bras" selon Le Figaro (1.) Tellement sérieusement que le médecin ne lui accorde que cinq jours d'arrêt de travail. Vraiment peu pour un "tabassage en règle" et des "fractures aux membres" évoquées par le conseil général. Il aurait dit avoir été roué de coups par des assaillants, dont certains auraient évoqué l'idée de le laisser dans sa bagnole avant d'y mettre le feu. Sur cette attaque qui apparaît à la fois très violente et très bénigne dans le résultat, mais préméditée, assortie de menaces de mort, les enquêteurs se sont bizarrement hâtés d'en faire le minimum. Alors quoi : le montage accouche d'une souris ?
Quatre jours avant
Pendant trois jours, représentants de l'Etat et des collectivités locales condamnent un "acte intolérable". Minorité autonome venue d'ailleurs qui entretient l'insécurité" pour le préfet, "dérive criminelle des opposants" pour le président de Région, "attaque d'une grande lâcheté" pour le président de Loire-Inférieure. "Une agression dont les responsables sont connus, disent les enquêteurs, une dizaine de militants anti-aéroport français et britanniques...". (2.). Mais voilà, à part le témoignage du vigile, rien ne dit que l'agression ait été commise par des anti-aéroports, ce que souligne rapidement sur France 3 la maire de Fay-de-Bretagne, Marie-Christine Lebreton qui se demande : "à qui profite cette attaque". L'Acipa abonde : "une provocation cherchant à discréditer le mouvement au moment où il s'amplifie n'est pas à exclure", quatre jours avant "la manif de réoccupation" du 17 novembre (2012)."Risquer de passer pour des voyous à ce moment-là, ce ne serait quand même pas très malin" dit l'élue de Fay qui affirme "avoir jamais eu de soucis avec les squatteurs de cette maison" dont elle est voisine.
Six mois après
Où en est l'enquête ? Curieusement Florence Lecoq, procureure de Saint-Nazaire, assure en décembre dernier à Lulu - et idem six mois plus tard - que "tout a été fait pour que cette enquête avance. Les environs ont été inspectés, des objets ont été trouvés mais n'ont rien prouvé". Rien du tout, selon la "legal team" de la Zad, où on assure voir les gendarmes débarquer régulièrement, pour des tas d'affaires bien plus bénignes.Mais pas celle-là : "Sur cette histoire, personne ici n'a jamais vu l'ombre d'un képi. Notamment les ex squatteurs de la maison, qui auraient pu être interrogés" Ne serait-ce que pour retrouver bidons d'essence et gourdins ayant servi à l'agression ? "Impossible et inutile. C'est l'équipement de base du zadiste, dit le dircab du préfet Patrick Lapouze. On en trouve dans chaque recoin habité de la zone". Le bon vieux discours sur les "commandos" prêts à en découdre !
Des relevés d'ADN ont-ils été pratiqués sur les indices relevés sur les lieux de l'agression ? "Des traces ont été prélevées, assure le parquet. Mais elles ne sont pas tangibles, elles ne prouvent rien. Imaginez, vous prenez l'apéritif chez quelqu'un, cette personne est retrouvée morte trois heures après votre départ. Les traces retrouvées sur votre verre font-elles de vous un coupable ?" Un suspect pour le moins...
Police nulle part
Embarassante pour la mobilisation des anti, l'affaire a été curieusement peu exploitée au-delà des premiers jours par les partisans de l'aéroport. La revendication postée deux jours après sur Indymedia Nantes peut être bidon : sur ce site alternatif, tout le monde peut déposer anonymement un tel texte. Y compris quelqu'un cherchant à décrédibiliser le mouvement. Rien n'empêcherait des enquêteurs de remonter jusqu'au poste émetteur du message : on a déjà vu enquête plus compliquée. Le site de la Zad n'a jamais authentifié le post d'Indymedia. "On attend des avancées dans cette enquête, comme tout le monde. On ne sait rien" dit un représentant des zadistes.
Un autre point laisse perplexe. Pourquoi l'agent de gardiennage était-il seul cette nuit-là ? "ça coûte de l'argent" dit-on au conseil général. Selon la maire de Fay, qui a un peu l'habitude de voir des vigiles surveiller des maisons, ils sont toujours deux, trois ou quatre. Si la zone est si sensible, ce que les autorités et la presse ressassent à l'envi en s'appuyant sur des témoignages anonymes de riverains agressés et insultés, pourquoi un seul vigile en faction ? "Un espace à surveiller n'est renforcé que s'il s'y passe quelque chose de grave", explique à Lulu le patron d'ACS, Activité contrôle sécurité, l'entreprise chargée de veiller sur la maison où aurait eu lieu l'agression.
Justice pas plus
Très surprenant, cette justice apathique : on l'a connue plus réactive sur la ZAD où le moindre pet de travers vaut une condamnation. Deux torses nus, gars et fille, sous le nez des gendarmes dans le bois le 23 novembre 2012 ? Outrage, 15 jours de prison avec sursis (3.). Mouvement de recul de tracteur face aux gendarmes mobiles le 21 juin 2012 ? Douze heures de garde à vue, saisie du tracteur considéré comme "arme par destination", un mois avec sursis* pour l'agriculteur accusé de violence avec arme. Un gendarme aurait eu "la peur de sa vie"...
"Dans ces affaires, les auteurs sont sous les yeux des autorités" commente Patrick Lapouze à la préfecture. Donc des suspects plus facile à choper que la nuit où tous les conditionnels sont gris...
"Cette affaire de vigile, c'est grave. Un tel procédé est classique et ce ne serait pas la première fois que des agresseurs agissant de nuit, cagoulés, dans une zone peu fréquentée, ne seraient pas interpellés. La nuit, tous les chats sont gris. Beaucoup d'affaires en restent là, malheureusement. J'en vois tous les jours". Un magistrat un peu tatillon admettra qu'asperger un véhicule où est assis son occupant, le menacer de mort et le tabasser à coups de gourdin peut mener aux assises. Mais six mois après les faits, la procureure de Saint-Nazaire affirme aujourd'hui que le dossier "n'est pas encore clôturé mais risque d'être classé faute d'éléments nouveaux. Tout a été fait, et j'ai 90 autres dossiers en attente sur mon bureau..." Même torpeur étonnante à la gendarmerie de Châteaubriant, qui de toute façon "ne communique pas sur Notre-Dame-Des-Landes". Qu'en dit l'un des principaux intéressés joint par Lulu, le patron de la société de surveillance ne souhaite pas commenter. Le vigile agressé, qu'aucun journaliste n'a jamais pu rencontrer, encore moins. Pas bien causants, tous ces gens-là. La promotion de la vie nocturne du Nord-Loire souffre d'un vrai déficit communicationnel. C'est pas comme ça qu'on en fera un pôle d'attractivité internationale. "
Joseph Rouletabasse. La Lettre à Lulu de juillet 2013.Numéro 81
1. Le Figaro, 13 novembre 2012
2. France Inter, journal de Michael Thébault, 14 novembre 2012
3. appels en cours
* appels en cours
http://www.lalettrealulu.com/La-Lettre-a-Lulu-n-81-sommaire_a2314.html
NDDL : problèmes de rigueur et de crédibilité sur l'étude préalable d'impact du projet d'aéroport révélés par Mediapart et Ouest France
Ouest France revient ce matin sur une info révélée par Médiapart il y a 3 mois, le 27 juin 2013 dans un article de trois pages. Nouveau coup dur pour la crédibilité des porteurs du projet d'aéroport à Notre-Dame-Des-Landes.
"Chargé d'étude ou agent de voyage ?" Ouest France 30 09 2013
Extraits :
"Chargé de l’évaluation environnementale du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le bureau d’études Biotope est soupçonné de détournement d’emplois jeunes. Le rapport initial sur les oiseaux et les reptiles, qui fait tant débat aujourd’hui, a été réalisé par un jeune sous-traitant employé par une agence de voyage. Ces révélations mettent en doute la rigueur des études préalables au projet." Mediapart
"Si ce litige sort aujourd’hui de l’anonymat, c’est parce que Biotope est l’un des principaux bureaux d’études impliqués dans le développement du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Depuis 2003, ses collaborateurs ont rédigé une grande partie des évaluations environnementales du site menacé par le projet. En ce début d’été 2013, il vient de proposer à AGO, la filiale du groupe Vinci concessionnaire de l’aérogare, une nouvelle façon de compenser les dommages environnementaux du chantier à venir – la précédente méthodologie a été invalidée par les experts scientifiques sollicités par l’État"
"Ce document est très important car il sert de base au dossier de dérogation sur les espèces protégées, aujourd’hui au cœur du conflit entre la préfecture de Loire-Atlantique et les opposants à l’aéroport."
"Pour Bertrand Delprat, qui est aujourd’hui à la tête d’un bureau d’études : « On a confié un dossier aussi complexe et aussi sensible à un emploi jeune dans une agence de voyages ! »
"Sollicité par Mediapart, Thomas Menut, ancien dirigeant de l’Acemav, également fondateur et associé de Biotope s’emporte au téléphone : « Si vous croyez que je vais tout étaler et tout vider mon sac… Je n’ai pas d’explications à vous donner et je ne suis pas certain que ce soit votre rôle d’étaler tout ça. Si vous voulez jouer les détectives, j’ai le droit ne pas vous répondre. »
"Ces révélations mettent en doute la rigueur des études préalables au transfert de l’aéroport. L’état initial du site a-t-il été réalisé en infraction avec la loi ? Si oui, peut-il encore être considéré comme valide, et comment vont réagir les pouvoirs publics ? La question est de nature juridique mais pas seulement : c’est aussi un enjeu de confiance entre les parties dans un dossier aussi conflictuel et aussi contesté. Difficile d’accepter qu’un contrat de concession d’environ 500 millions d’euros, signé pour 55 ans, se fonde sur une expertise élaborée dans des conditions douteuses." Mediapart, 27 06 2013.
Un aéroport espagnol, tout neuf, tout vide et à vendre aux enchères
"Il devait constituer le fleuron des infrastructures aéroportuaires espagnoles, voire européennes, il est devenu le symbole du gaspillage dont l'Espagne a fait montre avant la crise. Une piste d'atterrissage de 4200 mètres, étudiée pour accueillir le plus grand avion de ligne, l'Airbus A380, des équipements conçus pour 2,5 millions de passagers annuels et un coût de construction qui avoisinait le milliard d'euros: Ciudad Real avait vu grand. Trop grand. "
"Un pic de fréquentation a néanmoins été atteint en septembre 2012 lorsque Pedro Almodovar a tourné son dernier film, Les Amants passagers, dans l'aéroport alors déjà fermé. Avec à peine 100.000 passagers par an et des vols hebdomadaires qui se comptaient sur les doigts d'une main, la structure a accumulé plus de 529 millions d'euros de dette."
"Premiers créanciers: les caisses d'épargne qui ont en partie financé la construction du site. Notamment celle de Castille-La Manche, actionnaire à 68% et conduite à la banqueroute par l'échec retentissant du projet."
"Les 71 derniers salariés licenciés attendent, eux, toujours d'être indemnisés." http://www.lefigaro.fr/societes/2013/08/08/20005-20130808ARTFIG00217-un-aeroport-espagnol-bientot-mis-aux-encheres.php (Le Figaro 08 08 2013)
"Symbole de ces projets pharaoniques espagnols qui ont terminé à l'abandon, l'aéroport de Cuidad Real, après avoir été placée en liquidation judiciaire en juin 2010, est désormais placé aux enchères. Somme de départ : 100 millions d'euros. Un montant qui permettra de compenser en partie seulement les 519 millions d'euros de dettes accumulées depuis son inauguration". Challenges. http://www.challenges.fr/economie/20130808.CHA2952/espagne-cuidad-real-l-aeroport-fantome-vendu-aux-encheres.html (08 08 2013)
RTBF " Offrez-vous un bel aéroport" http://www.rtbf.be/info/monde/detail_offrez-vous-un-bel-aeroport-neuf-a-une-heure-en-train-de-madrid?id=8063784 RTBF (08 08 2013)
Archives : Déjà 300 millions de pertes pour un aéroport vide inauguré il y a 2 ans ! (18 06 2010) Ciudad Real : fiasco prémonitoire du futur aéroport Notre-Dame-Des-Landes ? (26 06 2010)
Aéroport : des nuisances sonores qui font du bruit Ouest France 27 09 2013
Ouest France 27 09 2013
Nantes Atlantique : PLUS de passagers MAIS MOINS d'avions
Aéroport de Nantes-Atlantique : PLUS de passagers MAIS moins d'avions
OUEST FRANCE du 07 09 2013
"Des pavés dans la Loire" :
"Bonnets de nuit nantais et huîtres communistes"
"Avions"
"Les statistiques de l'aéroport de Nantes Atlantique font état, fin août, d'une augmentation du trafic. On se dit que les riverains ont vécu un véritable enfer cet été. Pensez-donc : près de 9 % de passagers en plus. Sauf que, et la tendance se confirme : le nombre de vols diminue. Moins 1,4 % d'avions. On résume : des passagers plus nombreux, mais moins d'avions, lesquels se révèlent moins bruyants. Certains vont finir par nous expliquer qu'il n'y a plus besoin de transférer l'aéroport... C'est beau le progrès." Ouest France 07 09 2013
Longue vie aux "Zad informatives" ! 09 09 2013
Commentaire rajouté le 06 Juin 2017 : "Zad" et "zadiste" sont entrés dans le dictionnaire !
"De "anthropocène" à "zadiste" : ces nouveaux mots qui verdissent nos dictionnaires" sur http://maplanete.blogs.sudouest.fr/archive/2015/05/28/en-france-le-dictionnaire-passe-au-vert-1037028.html (29 mai 2015)
http://www.france24.com/fr/20150518-nouveaux-mots-petit-robert-dictionnaire-zadistes-charb-hidalgo (18 mai 2015)
http://information.tv5monde.com/info/langue-francaise-les-mots-de-l-annee-34004 (20 mai 2015)