"LE ROYAUME UNI DANS UN ETAT BIPOLAIRE" par Patrick Boucheron
Les élections de jeudi dernier n’ont pas permis de dégager une majorité suffisante pour gouverner le pays. Le détail de ce vote est riche d’enseignement pour comprendre le désir du gouvernement français d’instaurer ce mode de scrutin pour les prochaines élections territoriales en 2014.
L’élection se déroule sur un tour et le siège est attribué à celui qui arrive en tête dans la circonscription. Il n’est donc pas essentiel d’être bien représenté sur l’ensemble du territoire mais selon les découpages (élément majeur de réussite) il faut être le plus de fois premier . Donc pour ce scrutin Cameron a obtenu 36 % soit 306 sièges, Brown 29 % soit 258 sièges et Clegg 23 % soit 57 sièges. Il est intéressant de constater la distorsion entre le pourcentage de voix obtenues et le nombre de sièges attribués. On peut même progresser en nombre de voix et régresser en nombre sièges ce qui est le cas des Lib dems de Clegg. Donc 23 % = 8 % des sièges !
Ce mode bipolaire oblige les deux partis arrivés en tête à chercher aujourd’hui un accord de gouvernement avec celui qu’ils cherchaient hier encore à éliminer. Le propre d’un état bipolaire est d’avoir de manière régulière une difficulté à conserver un bon équilibre. Pour pallier cette situation il existe des stabilisateurs d’humeurs qui dans le cas présent sont la vérité et le courage politique. Donc une meilleure représentativité de la parole ou de la pensée. Car à trop nier la réalité et à vouloir en étouffer sa représentativité démocratique on s’expose bien plus.
N’oublions pas que le mode de scrutin et ses résultats ne sont que les conséquences des choix et de la manière de gouverner mis en place par ceux en charge des affaires (et de son opposition représentative). Faire croire le contraire ne peut à terme qu’être inversement proportionnel à l’objectif recherché. Il vaut mieux avoir l’air con avant qu’après."
Patrick Boucheron
Retrouvez aussi l'excellent billet de Patrick Boucheron "UN GROS DOIGT A WALL STREET !"
"J’ ai eu un rire nerveux ce matin en lisant un article sur Wall Street . Comme on dit dans le jargon de la bourse , « faire un gros doigt » c’est se tromper lourdement en passant un ordre de bourse.
Un trader d’une grande banque américaine ( info non confirmée par cette banque ) aurait confondu 16 millions d’actions avec 16 milliards en passant un ordre électronique en bourse. Résultat il a fait baisser la capitalisation boursière de 1000 milliards dans ce laps de temps de quelques secondes avec l'effet des ordres « stop » et des automates que cela a entraîné.
…De la folie pure !