Dunkerque : Des bus ? Un tramway ? Et pourquoi pas un téléphérique ?
Dunkerque : Des bus ? Un tramway ? Et pourquoi pas un téléphérique ?
Après le tramway, la CUD va se pencher sur l'opportunité d'un téléphérique ! Oui, le même transport sur câble que celui employé en montagne.Farfelu ? Pas du tout, selon Damien Carême, maire de Grande-Synthe et vice-président de la CUD, qui a proposé cette idée à Michel Delebarre et Bertrand Ringot.
La CUD envisage la révision du PDU. Et s'apprête à lancer le chantier du transport à haut niveau de services (12,8 km entre Grande-Synthe et Leffrinckoucke, livraison prévue en 2013), pour lequel elle recevra 9 millions d'euros de la part de l'État.
Quels avantages a donc ce téléphérique également baptisé tramway aérien, télécabine ou encore métrocâble ? « L'investissement est cinq fois moindre que le tramway et à peine plus coûteux que le bus à haut niveau de services : 6 millions le kilomètre, détaille Damien Carême.
Le fonctionnement est également peu élevé : 1,5 % du coût d'investissement maximum. » Outre l'aspect financier, un autre volet a fortement intéressé l'élu synthois : le téléphérique (vitesse de pointe : 30 km/h) est le moins polluant des transports. « Il est moins énergivore, il peut être mis en oeuvre très rapidement car la construction est rapide (un an), il est très peu bruyant. Le téléphérique a beaucoup d'avantages, pourquoi ne pas l'envisager, alors que des retours d'expérience existent ? Il faut, de toute façon, absolument améliorer nos transports en commun. Le téléphérique ne remplacera pas les lignes de bus mais il pourra être complémentaire. On pourrait l'envisager au-dessus de la pénétrante. Ou en remplacement du pont du Môle 2... »
Principalement utilisé dans des villes au relief accidenté ou pour franchir un cours d'eau (Medellin, Caracas, Rio, Barcelone, Grenoble, Le Tram de New York, Lisbonne, Constantine, Alger... Des projets en région parisienne, à Nantes, Montréal ou Londres), le téléphérique devient une alternative crédible : l'idée reçue de l'impossibilité du téléphérique en terrain plat perd du terrain. Du moins sur le papier.
Car sur le terrain, quelques arguments défavorables demeurent. Le téléphérique urbain est souvent jugé farfelu par les décideurs. Il ne peut s'imaginer qu'en ligne droite, tout virage étant proscrit (d'où l'existence de gares intermédiaires). Dernier obstacle, et non des moindres : la pollution visuelle.
Ce dernier point a contraint Issy-les-Moulineaux, en 2008, à ne pas opter pour le téléphérique : cabines, câbles et pylônes ne semblaient pas les bienvenus dans le paysage urbain. Qu'en serait-il dans le Dunkerquois ? On devrait sans doute en savoir davantage quand la commission chargée de se pencher sur les modes de transport aura tenu sa première réunion.
OLIVIER TARTART
samedi 12.02.2011, 05:10 - La Voix du Nord