economie - energies
C'est la crise mais les Sarkozy s'occupent de leur périnée !
Pendant que les entreprises licencient, que les usines ferment et laissent sur le carreau les salariés, que la crise dévaste le monde balayant toutes les certitudes des décideurs du monde économique et financier, Aujourd'hui le Parisien se charge de divertir notre attention :
"Il faut s’occuper de son périnée
Alors là, on a franchi définitivement les bornes du GROS N'IMPORTE QUOI.
Après les Rolex, les yachts, les vacances, les disques, les révérences, les pbs d'égoût de leur maison de vacances, leurs amis corses chanteurs maçons cow boys, leur envie de bébé etc... voilà maintenant une pleine page sur le travail périnéal du couple présidentiel !!!
S'ils font une FIV, gageons que nous aurons bientôt "tous les détails sur les prélèvements que le président devra subir".
Quand on voit le mal qu'il faut se donner pour faire sortir un article sur un sujet sérieux ...
Corinne Lepage invitée du "Téléphone sonne" sur France Inter à 19h20
Le Téléphone sonne sur France Inter
31/03/2009 > Le développement durable peut-il en partie répondre à la crise ?
Invités :
- Corinne Lepage, Avocate, ancien ministre de l'environnement, qui publie "Vivre autrement" aux Editions Grasset (en direct de FB Hérault à Montpellier)
- Sylvie Brunel, géographe, professeur à Paris-Sorbonne, spécialiste du développement, ancienne Présidente d'action contre la faim, auteure de "A qui profite le développement durable ?"(Editions Larousse "à dire vrai")
- Yves Cochet, Député Vert de Paris, ancien ministre de l'aména- gement du territoire et de l'environnement, qui vient de publier "Antimanuel d'écologie" aux Editions Bréal
Développement durable: Cela ne doit pas être un cache misère selon Corinne Lepage
La semaine du développement durable qui vient de s'ouvrir a pour mérite de contraindre les entreprises et les acteurs à faire le point sur les progrès qu'ils ont accomplis ou qu’ils comptent accomplir. Multipliant les salons et les manifestations, elle permet de découvrir les nouvelles éco-technologies, ce qui, dans la période de marasme actuelle, constitue incontestablement une bouffée d’oxygène.
Cependant, la crise de notre modèle de développement montre de la manière la plus crue, combien il est à l’opposé d'un modèle soutenable. Ainsi, l'exemple des salariés de Clairoix, à Compiègne, est une illustration parmi beaucoup d'autres de ce qu’est un développement non durable, ne serait-ce que parce que non seulement l'usine va fermer, mettant au chômage plus de 1000 salariés, sans, en l’état de solutions de reclassement, mais encore et surtout parce que l'immense patrimoine que constitue le savoir-faire technique du personnel de cette entreprise, acquis en partie avec un partenariat, pour l'innovation, avec l'université technologique de Compiègne, va se dissoudre sans possibilité d’être transmis.
Cette double perte, sociale et culturelle, est le résultat du caractère particulièrement non durable du modèle financier qui sous-tend cette entreprise. Filiale d'une entreprise elle-même propriété d'une grande fortune allemande, continental Compiègne est une entreprise bénéficiaire (17 millions d'euros de bénéfices l'année dernière) qui est victime d'une gestion financière calamiteuse qui a conduit la société holding à être débitrice de plus de 22 milliards d’euros, en raison de montage type LBO que la crise a anéanti. Où est le caractère soutenable aux deux sens du terme d'une telle organisation ?
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Pour lire la suite sur le blog de Corinne Lepage
Retrouvez Corinne Lepage tous les lundis sur France Culture à 7 h 25
Devinette Economie : savez-vous quelles sont les 5 premières entreprises françaises ?
Quelles sont les entreprises françaises du CAC 40 qui réalisent le plus gros chiffre d'affaires en 2008 ?
Prenez le temps de chercher 30 secondes et essayez de trouver 5 noms.
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Source Pricewaterhousecoopers pour Le Monde, publié dans les pages Economie du journal Le Monde daté du vendredi 13 mars 2009.
Pour la première c'est facile, je suis sûre que vous avez tous trouvé. Elle vient de défrayer la chronique en affichant des bénéfices de 14 Milliards d'euros et en même temps d'annoncer la disparition de quelques 500 emplois, elle est célèbre aussi pour les marées noires comme l'Erika ou la pollution de l'estuaire de la Loire en mars 2008. C'est TOTAL bien sûr dont le chiffre d'affaires s'élève à 179 Milliards d'Euros.
C'est donc le pétrole, énergie fossile, qui arrive en premier.
La deuxième, et c'est surprenant, car l'entreprise est plus discrète, c'est AXA, le géant français de l'assurance, le bébé de Claude Bébéar qui se place au deuxième rang avec un CA de 91 Milliards. Notez tout de même l'écart gigantesque entre les deux premières entreprises françaises, entre les 179 Milliards du premier et les 91 du second.
La troisième - et là je ne m'y attendais pas du tout - c'est CARREFOUR, roi des supermarchés et d'un mode de vie qui nous emballe de moins en moins.
La quatrième c'est ARCELOR MITTAL (CA 84 Milliards, sidérurgie) que vous connaissez tous cf. les promesses de Gandrange.
La cinquième c'est encore un mastodonte des énergies : GDF SUEZ avec un CA de 83 Milliards.
Et la sixième ? et bien c'est encore un autre géant de l'énergie mais après le pétrole et le gaz, voici le nucléaire avec EDF (CA 64 Milliards).
Enfin la septième entreprise est PSA PEUGEOT CITROEN qui affiche un CA de plus de 54 Milliards.
Je m'arrête là pour les chiffres, je n'ai retenu que les entreprises dont le CA était supérieur à 50 Milliards d'Euros.
Sur les 7 premières entreprises françaises, 3 appartiennent au secteur des énergies (fossiles), et une à celui de l'automobile.
Les énergies sont donc bien le nerf de la "guerre économique" et ceux qui les tiennent sont bien les maîtres du jeu.
S'intéresser à ce secteur primordial des énergies c'est s'intéresser à notre économie autant qu'à l'écologie.
Je dis cela aussi pour tous mes amis du MoDem qui ont encore tant de réticences vis à vis de Cap21 et de l'écologie politique.
Nous avons devant nous un chantier gigantesque, une révolution énergétique et économique à faire : passer des énergies fossiles (pétrole, gaz, nucléaire, charbon...) aux énergies renouvelables (ER = solaire, éolien, hydraulique, biomasse).
Nous n'avons pas le choix et nous devons le faire.
Nous voyons bien pourtant que nous en sommes encore très loin.Tant que nous continuerons à mettre tous nos oeufs dans le même panier : à savoir le nucléaire, qui absorbe encore 85 % du budget de notre recherche sur les énergies et s'apprête à engloutir des dizaines de milliards dans trois EPR (qui ne marchent encore pas), nous n'aurons jamais les moyens de développer un bouquet suffisant d'Energies Renouvelables, capable de remplacer à terme le pétrole et les autres énergies fossiles.
Cette révolution énergétique/économique ne se fera pas non plus sans revoir simultanément notre mode de production énergétique, c'est-à dire aller vers une production décentralisée de nos énergies.
Les ER ce sont aussi des centaines de milliers d'emplois, des idées de reconversion, de formation pour nos jeunes, pour tous les artisans et les entreprises de France mais aussi d'Europe. Nous avons tout à inventer pour le XXIè siècle : nos transports de demain, notre habitat, notre alimentation etc...
Passer aux ER à l'échelle de la planète c'est aussi donner une chance à l'Afrique, à tous les continents, c'est mettre un terme à la domination énergétique donc économique mondiale d'une poignée d'acteurs économiques.
Un jour viendra où nous consommerons moins d'énergie, où nous les citoyens produirons tous un peu ou beaucoup de l'énergie dont nous avons besoin, où la première entreprise française ne sera plus un "pollueur sponsor notoire" comme TOTAL mais sera remplacée par une entreprise vertueuse et exemplaire du développement durable.
Mais pour cela, il faut d'abord que vienne le jour où les CITOYENS, avec leur bulletin de vote, auront changé la classe politique pour choisir enfin ceux qui les emmèneront vers un autre projet de vie.
Aux urnes citoyens !
Plan de relance Sarkozy : une chance historique manquée
Par Corinne LEPAGE
La Tribune.fr - 16/12/2008 à 10:07
Le plan de relance annoncé par le président Sarkozy apparaît comme une chance historique gâchée. Tout d'abord, comme de nombreux commentaires l'ont souligné, il ne s'agit pas d'un plan de 26 milliards d'euros nouveaux, mais de 4 milliards, les autres dépenses étant déjà programmées ou dues en toute hypothèse. Surtout, ce plan reste marqué par une conception très court-termiste et sans vision d'ensemble. Il contraste avec le plan annoncé par le futur président Obama qui est porteur d'un projet global : la mise sur orbite de l'économie post-pétrolière.
Le plan Sarkozy ne s'attaque pas au fond du problème. La prime de 1.000 euros à la casse en est une parfaite illustration. En effet, cette prime payée pour l'acquisition d'une voiture émettant moins de 160 g de CO2/km va sans doute permettre de vider les stocks, mais ne va en rien permettre la reconversion écologique de ce secteur industriel. Dès lors, comme l'a déjà annoncé Carlos Ghosn, cette prime permettra de moins licencier mais ne sauvera pas les emplois d'aujourd'hui et encore moins ceux de demain.
Or c'est de cela dont il s'agit. Traiter le volet social de la crise économique tout en fléchant la relance vers un "new deal" vert. Le doute que tel soit l'orientation choisie est d'autant plus permis que, si la croissance verte a fait couler beaucoup d'encre et a donné lieu à de belles envolées lyriques, les faits ont la vie dure, et la réalité des décisions concrètes est sans rapport avec cet objectif pourtant indispensable. Une impression de confusion et de contradiction est indéniable. Où est la logique entre la relance autoroutière et l'encouragement à l'achat de véhicules sans bonus, alors que les Français réduisent l'usage de la voiture et y sont incités sur un plan général ? L'OIT voit dans le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique une source d'investissement et d'emplois verts. Mais rien n'est prévu dans le plan de relance à ce sujet, et les sénateurs suppriment l'obligation de sobriété énergétique pour bénéficier des prêts à taux zéro.
Plus grave encore, la violence des attaques lancées par le lobby nucléaire contre le développement de l'éolien, accusé de tous les maux, aboutit à créer en France la législation la plus ubuesque du monde pour installer des éoliennes. Sans doute, l'éolien présente des inconvénients, mais toutes les énergies en ont, à commencer par le nucléaire qui est antinomique avec un développement soutenable pour la double raison qu'il utilise des matières premières non renouvelables et qu'il lègue aux générations futures des déchets d'une dangerosité sans comparaison possible. Mais comment prétendre encourager l'éolien, quand en réalité on multiplie les obstacles à son installation ?
Quant au solaire apparemment favorisé, il ne l'est que dans la mesure où il n'apparaît pas menaçant pour le nucléaire. Car la maturité de la technologie est moindre pour produire de grande quantité d'énergie, ce qui n'est pas le cas de l'éolien. En revanche, pour ce qui est mâture, comme le photovoltaïque, le changement du prix de rachat de l'électricité pour le tertiaire anéantit, comme par hasard, la rentabilité des projets en cours.
Enfin, la volonté de la majorité de favoriser le chauffage électrique d'origine nucléaire dans les habitations s'inscrit aussi en faux avec l'essor des bâtiments à basse consommation, a fortiori à énergie passive ou positive. En définitive, tout se passe comme si le choix avait été fait non pas de pousser l'industrie verte, mais au contraire de continuer à soutenir les industries à bout de souffle ou condamnées du XXe siècle, au lieu d'encourager leur reconversion et de soutenir les nouvelles technologies.
Or le plan de relance, bien loin de tracer une voie nouvelle, ne fait qu'ajouter de la confusion en distillant l'effort. Cette orientation condamne à moyen terme notre population à un chômage croissant même après la reprise mondiale qui viendra, parce que nous n'aurons pas une offre correspondant à la demande mondiale. Faute d'avoir compris qu'il fallait investir dans la reconversion écologique, le plan de relance et la politique effectivement suivie ne produiront que des effets modestes et de très court terme. On aurait attendu des investissements massifs dans les nouveaux modes de transport, en particulier les centrales de mobilité et l'autopartage, l'habitat économe et l'efficacité énergétique à tous les niveaux, permettant à une économie nouvelle de se développer.
Une telle politique aurait nécessité un fléchage des crédits sur les écotechnologies, une politique de formation des personnels pour s'adapter aux nouveaux métiers, un effort massif en termes de recherche-développement et une aide à la reconversion. Le Grenelle de l'environnement avait là une chance de se concrétiser. Il l'a perdue au moment même où la réduction de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) rend très aléatoire le financement des mesures annoncées.
En faisant un choix contraire qui satisfait les grands lobbys en place, nous pérennisons un rapport de forces au sein du monde économique qui rend quasi impossible la croissance des entreprises représentant les nouveaux secteurs, a fortiori leur capacité à peser en faveur d'une accélération du changement.
En effet, tant que le nombre de personnes employées dans les secteurs anciens sera infiniment supérieur à celui des personnes employées dans les nouvelles technologies de l'environnement, les choix se feront en faveur du passé et non du futur. Le serpent se mord la queue ! Au lieu d'utiliser la crise actuelle pour changer de braquet, nous maintenons le cap ancien. Nous étions déjà en grande difficulté du fait de l'inadaptation de notre offre. Nous perdons une chance historique d'utiliser l'opportunité de la relance pour doper l'industrie française du XXIème siècle.
Corinne Lepage, ancien ministre, présidente de CAP 21, vice-présidente du Modem
Lien permanent vers cet article :
http://www.latribune.fr/opinions/20081216trib000322365/plan-de-relance-sarkozy-une-chance-historique-manquee.html
Corinne LEPAGE : la crise peut être salutaire si...
13.10.2008 Tribune France Culture
La gravité de la crise , qu’on ne peut mesurer aujourd’hui en particulier dans ses conséquences sociales et géostratégiques et d’autant plus forte que la crise est mondialisée, est largement due au fait que, comme l’a si bien dit Jean-Pierre Dupuy nous ne croyons pas ce que nous savons . C’est bien pour n’avoir pas cru possible le crach qu’ils savaient inévitable que les traders et autres financiers parfaitement avisés en ce qui concerne leurs intérêts personnels et parfaitement fous pour le reste de la société nous ont conduit au gouffre. Il ne faudrait pas qu’au tsunami financier vienne s’ajouter le tsunami climatique et écologique que les rapports du GIEC d’une part, des organismes mondiaux de protection de la nature d’autre part ne cessent de nous annoncer.
Or, ce que n’ont pas compris ceux qui torpillent le Grenelle ou qui veulent remettre son examen à plus tard pour cause de crise financière, c’est que les deux sujets sont étroitement liés car c’est le système qui doit changer dans un nouveau paradigme autour de l’écolonomie . Si nous y parvenions, alors, paradoxalement cette crise serait salutaire.
A court terme, il est impératif que l’effort colossal que font les Etats pour injecter des liquidités ne soient pas détournés de leur but : financer l’économie réelle et non pas faire perdurer un système spéculatif , qui parie aujourd’hui sur la baisse pour gagner deux fois : une fois en vendant grâce aux nouvelles liquidités, ensuite en rachetant à « la ramasse » les actions décotées d’entreprises parfaitement saines. Pour ce faire, il est indispensable , comme le propose Jacques Attali, que les banques ne puissent jouer sur les dérivés et les marchés à terme . De la même manière, toute relation avec les hedge funds situés dans les paradis fiscaux , auxquels il conviendrait une fois pour toute, de mettre un terme devrait être proscrite. Cela rendrait beaucoup plus difficile la vie de l’économie noire et grise – dont on ignore aujourd’hui comment elle se comporte dans cette crise - et permettrait de s’attaquer réellement à la corruption dont le coût démocratique et économique est immense.
Cette politique permettrait de réintroduire dans le système financier une finalité, non pas celle de vider la substance du reste de la société pour assurer des profits réels reposant sur des richesses virtuelles, mais de financer une économie utile au reste de la société. La nationalisation partielle ou totale des banques rend incontournable cette nouvelle orientation, faute de quoi le comble du cynisme et de la bêtise serait atteint : le contribuable, lésé par le crach , lésé par le détournement des fonds au profit de quelques uns , le serait une troisième fois en voyant les fonds publics alimenter le capitalisme financier. C’est également dans cette optique que le crédit aux PME est fondamental.
Ce choix est impératif car la question du travail et de la redistribution va se poser avec acuité. Il est indispensable de sauver aussi les ménages confrontés à des prêts relais en fin de course, à tous ceux qui ont empruntés avec des taux variables et confrontés au surendettement. La question des salaires va se reposer d’autant plus sévèrement que le crédit ne remplira plus la mission que les américains lui ont conféré .
La nécessité de financer la troisième révolution industrielle, celle de la société post-pétrolière doit précisément être le moyen à la fois de donner une direction à une politique keynésienne indispensable pour sortir du chaos économique dont la consommation ne peut être le moteur, et de mettre un terme à une croissance qui scie la branche sur laquelle l’humanité est assise. C’est la raison pour laquelle tous les chantiers d’un développement soutenable doivent être engagés avec des priorités fondées sur l’efficacité , la solidarité et une évaluation coût- avantage appréciée de manière globale . C’est l’innovation, le retour à une économie de proximité, la révolution énergétique , les nouvelles applications des NTIC à la crise écologique qui vont conduire la relance.
Tout ceci n’est possible qu’en revoyant complètement la gestion de la maison terre. Les Etats ont une révolution culturelle à accomplir par la reprise en main des grands choix abandonnés au marché, sans régle ni contrôle. Les organes politiques de l’ONU, les institutions de Bretton Woods doivent être profondément changés pour faire entrer les grands pays du sud et être dotés de vrais moyens d’action. Et il va sans dire que la nécessité d’une Europe politique unie et puissante est un impératif.
Enfin, et c’est peut–être le plus important, avec la bulle financière explose la bulle du tout consommable et de la croissance sans fin , utopie du monde occidental qui s’accompagne d’un hypermatérialisme et de la perte du sens . Nous sommes renvoyés à une forme de précarité, à réapprendre à apprécier les choses simples de la vie , à remettre les priorités dans l’ordre et à rechercher uen éthique pour les autres comme pour nous même.
Si la crise permet tous ces changements et à la condition de veiller à la solidarité durant les temps difficiles que nous allons vivre, alors la crise aura été salutaire.