Grande manifestation pacifique et réussie à Notre-Dame-Des-Landes !
Super manifestation samedi dernier !
On attendait 10 000 personnes, alors, 30 à 40 000, c'était "du jamais vu ! " Des kilomètres de manifestants sur les petites routes et chemins boueux de Notre-Dame-Des-Landes. Il a fallu plusieurs heures au cortège pour atteindre le lieu de la reconstruction près du "Moulin de Rohanne".
"Opération Astérix" pour répondre à l'opération "César" (véritable nom donné par la préfecture aux expulsions en octobre)
Aucune force de police sur les lieux, aucun hélico avec caméra pour survoler, filmer les manifestants, aucune violence.
De la joie et de la bonne humeur. L'émotion et la reconnaissance aussi de voir ces milliers de gens venus de partout, de Bretagne, de Bourgogne, de Mayenne (merci aux jeunes filles qui ont spontanément partagé ce délicieux verre de vin chaud), de Normandie, de Paris, de Marseille et même d'outre-Manche et outre-Rhin.
Un grand merci à tous ceux qui sont venus.
Ce qui m'intéressait, en plus de l'origine de tous ces marcheurs, c'était de savoir depuis quand ils ou elles connaissaient ou s'intéressaient au combat de Notre-Dame-Des-Landes. Et souvent la réponse était : "depuis deux ou trois ans", c'est-à-dire quand les jeunes ont commencé à venir habiter la ZAD, d'où leur futur nom de "Zadistes". Quelqu'un nous a expliqué qu'il en avait entendu parler alors qu'il était en Espagne.
L'arrivée progressive des jeunes sur la ZAD a marqué un changement, le dossier NDDL a trouvé un autre écho et l'opposition s'est diversifiée. Ce sont eux qui, après avoir réhabité, cultivé la zone pour éviter qu'elle ne se vide (après le départ des agriculteurs ou habitants âgés, harcelés par AGO-Vinci agitant la menace des expulsions à venir pour vendre et quitter les lieux au plus vite), ont subi les expulsions violentes d'octobre, ont résisté dans le froid et la pluie. (A la Toussaint, 2012 était une année aussi ou la plus mouillée depuis 1981...). Le succès de la manifestation leur est dû en majeure partie.
A un journaliste qui me demandait aimablement la veille si j'avais peur, j'ai répondu non. Une fois, oui j'ai eu peur, c'était lors de la dernière grande manifestation à Nantes où la mobilisation policière avait déjà été disproportionnée et la juxtaposition des forces de l'ordre et des jeunes au visage masqué et nous au milieu ne m'avait pas trop rassurée, mais tout s'était bien passé.
A un opposant historique qui me demandait gentiment si j'étais toujours bien accueillie lorsque je venais à NDDL ou débarquais parfois seule à la "Vache rit", j'ai répondu oui, même maintenant que l'opposition s'est diversifiée et que la "Vache rit" est devenue le QG de résistance et de stockage des Zadistes. Certes nous sommes différents, mais nous nous rejoignons tous sur le fait qu'il faut arrêter ce projet inutile, destructeur à NDDL et contre-productif pour l'ensemble de la région ou du pays. Parfois, il faut savoir désobéir me rappelle ma formation en histoire. Et nous avons beaucoup à apprendre de ces jeunes et moins jeunes qui récupèrent pour reconstruire des lieux de vie, nous qui vivons dans "l'obsolescence programmée ".
Une du JDD 18 11 2012 "Le défi vert à Ayrault"
Un reporter à Notre-Dame-Des-Landes par Hervé Kempf sur Reporterre
TRES IMPORTANT : il reste des voies de recours !
"Le droit européen peut donner raison à ceux qui manifestent contre l'aéroport. Par Sandrine Bélier, eurodéputée EELV."
"Il reste des voies de recours. Devant les juridictions françaises pour contester notamment la légalité de l'autorisation au titre de la loi sur l'eau. Devant la juridiction européenne pour non respect du droit européen. La Commission des Pétitions du Parlement européen a été saisie le 24 octobre dernier pour violation de plusieurs directives européennes.
Les arguments juridiques de l'Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de NDDL (ACIPA) et du Collectif des Elus doutant de la pertinence de l'aéroport de NDDL (CéDpa) sont solides: non respect de la directive sur l'évaluation des incidences sur l'environnement, de la directive cadre sur l'eau, des directives dites «Oiseaux» et «Habitats»...
Le droit européen, généralement âprement négocié par les Etats membres au Conseil, avant d'être voté par le Parlement européen, comprend certaines dispositions très claires. Des règles et dispositions dont l'Etat français s'est peut-être cru exempté, mais que le Parlement européen ne manquera pas de lui rappeler afin que dans les plus brefs délais il renonce à cette aberration économique, sociale et environnementale s'il ne veut pas encourir une condamnation de la Cour de justice de l'Union européenne et alourdir la charge que fait peser cet aéroport sur les citoyens français.
Alors que la région Pays-de la-Loire a perdu 11.000 ha de terres agricoles entre 2000 et 2006, Notre-Dame-des-Landes présente des sols de forte qualité agronomique menacés par l’emprise de l’aéroport qui imperméabiliserait les sols, favorisant le risque d’inondations dans la zone, fragilisant la préservation de la ressource en eau et de la biodiversité.
La «Zone d’aménagement différée» (ZAD), renommée «Zone à défendre» par les opposants locaux, est composée à 98% de zones humides. Cette zone hydrologique d’importance est qualifiée de «Château d’eau de la Loire-Atlantique». Le document de référence qu'est le schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau Loire-Bretagne (SDAGE) –en application de la directive cadre sur l'eau (DCE)– prévoit explicitement que tout projet alternatif comportant un meilleur bilan environnemental doit conduire au refus du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Encore faudrait-il que soient présentées des
alternatives au projet qui, comme dit précédemment, sont absentes du dossier...
A ceci s'ajoute la violation des principes concernant les mesures compensatoires obligatoires, faute de pouvoir éviter ou réduire les dommages sur la préservation de la ressource en eau. D'une part, l’entreprise Vinci s'obstine à ne vouloir compenser la destruction des zones humides qu’après la livraison des travaux, ce qui est contraire au principe de la compensation préalable, d'autre part, l'enquête publique d’août 2012 a révélé un manque de surfaces compensables par le projet. Les pétitionnaires démontrent que les mesures compensatoires prévues par le constructeur sont largement insuffisantes et qu’un bilan écologique neutre du projet est inatteignable."
Un grand MERCI chaleureux à Jean-Luc Bennahmias, député européen et vice-président du MoDem, d'être venu passer le week-end à Notre-Dame-Des-Landes et d'avoir participé à toutes les actions organisées vendredi et samedi, marché des kilomètres, sans exiger de traitement VIP, et même participé à la réunion du CéDpa (collectif d'élus) vendredi soir pour y émettre une proposition pertinente retenue.
Photo JLBennahmias et Erwan Balanant
"Notre- Dame-Des-Landes : Aéroport d'un autre siècle" par JL Bennahmias Le Plus Le Nouvel Obs
"Pour le député européen Jean-Luc Bennahmias (MoDem), « on n’a vraiment pas besoin aujourd’hui de cette crise-là ». L’élu envisage « un nouveau Larzac ». (Ouest France, Nantesmaville )
Dès dimanche soir, la première reconstruction à peine achevée, la fête est déjà finie : "On nous informe : 16 fourgons de gendarmerie vus à hauteur d'Ancenis aux alentours de 18h45. Direction Nantes."
Réponse de François Bayrou, Aujourd'hui en France 18 11 2012
Notre-Dame-des-Landes : "Le débat mériterait d'être rouvert", estime Bayrou
"Qui ira ou n'ira pas à Notre-Dame-Des-Landes ? "Presse Océan 17 nov 2012
Directement inspiré par le lapsus de JMA, (merci Rita S.) un slogan que nous avons porté pendant la manif :
" Herr Ayrault, NDDL ist ein furchtbares Projekt ! "
Un projet "effroyable". Alors que les zones humides sont elles, vraiment "fruchtbar" (fertiles)
François Hollande a réaffirmé la "force du droit". Chiche ! On applique la Loi sur l'Eau. Celle-ci veut que lorsqu'on détruit des zones humides, on doit les compenser AVANT les travaux. Et là rien n'est fait, ni même calé, encore moins financé et la méthode de compensation bidouillée par Vinci au dernier moment, complètement expérimentale et non validée scientifiquement, a fait l'objet de sérieuses réserves de la part des commissaires enquêteurs censés émettre un avis avant l'autorisation des travaux pour la plateforme aéroportuaire et la desserte (uniquement) ROUTIERE. Ces fameuses "réserves" sont presque un avis défavorable à la demande d'autorisation de travaux. Vous aurez pourtant tous vu à la TV que AGO-Vinci a déjà commencé les travaux (destructions de maisons) avant que les réserves n'aient été émises et satisfaites.
Au fait pourquoi le président de la République s'est-il embarqué, depuis la Pologne, à dire qu'il ferait tout pour que les recours s'exercent en toute indépendance ? Ah bon parce que ce ne serait pas le cas ? Mais M. le Président, avez-vous seulement mis le nez dans le dossier de Notre-Dame-Des-Landes ? Ou vous contentez-vous de faire confiance aveuglément - par amitié comme nous l'a rappelé votre autre ami Bruno Le Roux - à votre Premier Ministre humain qui peut se tromper, s'être fourvoyé ?
La Parisienne Libérée le Fol aéroport de Notre-Dame-Des-Landes
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