Plan de relance Sarkozy : une chance historique manquée
Par Corinne LEPAGE
La Tribune.fr - 16/12/2008 à 10:07
Le plan de relance annoncé par le président Sarkozy apparaît comme une chance historique gâchée. Tout d'abord, comme de nombreux commentaires l'ont souligné, il ne s'agit pas d'un plan de 26 milliards d'euros nouveaux, mais de 4 milliards, les autres dépenses étant déjà programmées ou dues en toute hypothèse. Surtout, ce plan reste marqué par une conception très court-termiste et sans vision d'ensemble. Il contraste avec le plan annoncé par le futur président Obama qui est porteur d'un projet global : la mise sur orbite de l'économie post-pétrolière.
Le plan Sarkozy ne s'attaque pas au fond du problème. La prime de 1.000 euros à la casse en est une parfaite illustration. En effet, cette prime payée pour l'acquisition d'une voiture émettant moins de 160 g de CO2/km va sans doute permettre de vider les stocks, mais ne va en rien permettre la reconversion écologique de ce secteur industriel. Dès lors, comme l'a déjà annoncé Carlos Ghosn, cette prime permettra de moins licencier mais ne sauvera pas les emplois d'aujourd'hui et encore moins ceux de demain.
Or c'est de cela dont il s'agit. Traiter le volet social de la crise économique tout en fléchant la relance vers un "new deal" vert. Le doute que tel soit l'orientation choisie est d'autant plus permis que, si la croissance verte a fait couler beaucoup d'encre et a donné lieu à de belles envolées lyriques, les faits ont la vie dure, et la réalité des décisions concrètes est sans rapport avec cet objectif pourtant indispensable. Une impression de confusion et de contradiction est indéniable. Où est la logique entre la relance autoroutière et l'encouragement à l'achat de véhicules sans bonus, alors que les Français réduisent l'usage de la voiture et y sont incités sur un plan général ? L'OIT voit dans le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique une source d'investissement et d'emplois verts. Mais rien n'est prévu dans le plan de relance à ce sujet, et les sénateurs suppriment l'obligation de sobriété énergétique pour bénéficier des prêts à taux zéro.
Plus grave encore, la violence des attaques lancées par le lobby nucléaire contre le développement de l'éolien, accusé de tous les maux, aboutit à créer en France la législation la plus ubuesque du monde pour installer des éoliennes. Sans doute, l'éolien présente des inconvénients, mais toutes les énergies en ont, à commencer par le nucléaire qui est antinomique avec un développement soutenable pour la double raison qu'il utilise des matières premières non renouvelables et qu'il lègue aux générations futures des déchets d'une dangerosité sans comparaison possible. Mais comment prétendre encourager l'éolien, quand en réalité on multiplie les obstacles à son installation ?
Quant au solaire apparemment favorisé, il ne l'est que dans la mesure où il n'apparaît pas menaçant pour le nucléaire. Car la maturité de la technologie est moindre pour produire de grande quantité d'énergie, ce qui n'est pas le cas de l'éolien. En revanche, pour ce qui est mâture, comme le photovoltaïque, le changement du prix de rachat de l'électricité pour le tertiaire anéantit, comme par hasard, la rentabilité des projets en cours.
Enfin, la volonté de la majorité de favoriser le chauffage électrique d'origine nucléaire dans les habitations s'inscrit aussi en faux avec l'essor des bâtiments à basse consommation, a fortiori à énergie passive ou positive. En définitive, tout se passe comme si le choix avait été fait non pas de pousser l'industrie verte, mais au contraire de continuer à soutenir les industries à bout de souffle ou condamnées du XXe siècle, au lieu d'encourager leur reconversion et de soutenir les nouvelles technologies.
Or le plan de relance, bien loin de tracer une voie nouvelle, ne fait qu'ajouter de la confusion en distillant l'effort. Cette orientation condamne à moyen terme notre population à un chômage croissant même après la reprise mondiale qui viendra, parce que nous n'aurons pas une offre correspondant à la demande mondiale. Faute d'avoir compris qu'il fallait investir dans la reconversion écologique, le plan de relance et la politique effectivement suivie ne produiront que des effets modestes et de très court terme. On aurait attendu des investissements massifs dans les nouveaux modes de transport, en particulier les centrales de mobilité et l'autopartage, l'habitat économe et l'efficacité énergétique à tous les niveaux, permettant à une économie nouvelle de se développer.
Une telle politique aurait nécessité un fléchage des crédits sur les écotechnologies, une politique de formation des personnels pour s'adapter aux nouveaux métiers, un effort massif en termes de recherche-développement et une aide à la reconversion. Le Grenelle de l'environnement avait là une chance de se concrétiser. Il l'a perdue au moment même où la réduction de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) rend très aléatoire le financement des mesures annoncées.
En faisant un choix contraire qui satisfait les grands lobbys en place, nous pérennisons un rapport de forces au sein du monde économique qui rend quasi impossible la croissance des entreprises représentant les nouveaux secteurs, a fortiori leur capacité à peser en faveur d'une accélération du changement.
En effet, tant que le nombre de personnes employées dans les secteurs anciens sera infiniment supérieur à celui des personnes employées dans les nouvelles technologies de l'environnement, les choix se feront en faveur du passé et non du futur. Le serpent se mord la queue ! Au lieu d'utiliser la crise actuelle pour changer de braquet, nous maintenons le cap ancien. Nous étions déjà en grande difficulté du fait de l'inadaptation de notre offre. Nous perdons une chance historique d'utiliser l'opportunité de la relance pour doper l'industrie française du XXIème siècle.
Corinne Lepage, ancien ministre, présidente de CAP 21, vice-présidente du Modem
Lien permanent vers cet article :
http://www.latribune.fr/opinions/20081216trib000322365/plan-de-relance-sarkozy-une-chance-historique-manquee.html
"Pollueur Sponsor" : La Baule confirme
Cela nous rappelle bien sûr la manifestation Estuaire 2009 qui sera elle aussi financée par TOTAL. Parfois il faut savoir dire NON, renoncer à une dépense plutôt que de la faire financer par des "pollueurs notoires" et leur permettre ainsi de blanchir leur image à bon compte.
"Marée noire : fête de la mer à périodicité irrégulière attirant des milliers de Parisiens en ciré jaune et bottes du même métal. En général les organisateurs ne divulguent qu'au dernier moment le lieu de la fête. Dernier organisateur : Thierry Desmarest. Dernières stars invitées : Torrey Canyon, Amoco Cadiz, Tanio, Erika, Prestige..."
Marre de ceux qui font "la TOTAL à la mer" (Zazie) et à la Loire !
"Marché conclu avec Total : La Baule retire sa plainte" Article Presse Ocean
Fin mars-début avril, La Baule n'avait qu'une crainte : que cette vision de ramassage des boulettes de fioul n'entâche la saison à venir. : Archives PO
En avril, La Baule fermait ses plages avec la pollution de Donges. Aujourd'hui, elle retire sa plainte sur un « deal » : Total devient partenaire de la ville et finance sa promotion. Vif débat en conseil.
A l'époque la ville refusait de commenter ces boulettes, de crainte qu'elles ne fassent tâche d'huile, aujourd'hui le maire minimise leur impact par rapport à la venue des touristes : « Franchement, nous n'avons fermé que huit jours et il n'y a eu qu'un kilo ou deux de polluant ».
Campagne publicitaire
Du passé donc. D'autant « qu'en termes d'image, c'est mieux d'avoir une campagne de promotion tout de suite ». Bref, en échange de son silence, le maire a négocié avec le géant pétrolier le versement de 80 000 € pour financer dès janvier la campagne de promotion dont la ville a besoin. « La ville y rajoute 30 000 € pour faire de la publicité auprès de notre clientèle fidèle ». Un signe fort que le maire veut adresser aux hôtelliers par ces temps de crise.
Total a déjà remboursé à La Baule 32 000 € de frais de personnel suite à cette pollution et lui a signé un chèque anticipé d'1,5 M € en dédommagement de celle de l'Erika, si elle retirait son action en justice. Par ce protocole, Total devient aussi partenaire du jumping de La Baule.
Accident ?
Alors, La Baule a-t-elle « pactisé » ? L'opposition de gauche comprenait plutôt « l'utilité de cette transaction pour les commerçants de La Baule ». Elle s'est permise plusieurs remarques sur la forme : « Nous sommes réservés quand vous qualifiez ce déversement d'accidentel (...) Et outrés par l'article 2 du protocole », déclare Gérard Denoyelle (PC), où la commune accepte « de citer les actions entreprises par Total pour lutter contre les conséquences de la pollution » et de « mentionner la participation financière de cette dernière à cette campagne de communication ».
Le maire refuse de retirer l'article. Et le conseiller municipal Bruno Denis intervient en renfort : « Si on met que c'est une pollution volontaire dans cette transaction, on va difficilement arriver à un accord ! Cest le principe du pollueur payeur qui s'applique à présent. Dans la vie courante, cela se traduit par un nom en bas d'une campagne. » Malgré le « on n'a pas à dire merci Total ! » de l'opposition, la majorité a voté pour cette transaction dans son intégralité.
Lucie Beaupérin
Mesquer gagne son dernier combat contre Total et les bateaux poubelles
Mesquer gagne son dernier combat contre Total et les bateaux poubelles
La Cour de cassation a donné raison à la commune. Une victoire historique qui donne officiellement à Total le statut de pollueur dans le naufrage de l'« Erika ». Un pas de géant en Europe contre les cargos poubelles.
À Mesquer hier soir, Jean-Pierre Bernard, savourait un nouveau bonheur. Après huit ans d'un procès au long cours, la Cour de cassation lui donne définitivement raison contre le géant pétrolier Total.
Pour comprendre cette décision vraiment historique, sur le plan judiciaire mais aussi écologique, il faut remonter à la pollution de l'Erika en 1999.
Mesquer, petite commune de 1 500 habitants, assigne alors l'entreprise Total, sur les conseils du cabinet d'avocats de Corinne Lepage, devant le tribunal de commerce de Saint-Nazaire afin de lui faire payer les frais déboursés pour nettoyer la côte.
Qui pollue paye
« Avant, quand le bateau coulait, c'était la faute du propriétaire du bateau », rappelle l'élu mesquerais. Total, affréteur mais pas propriétaire de l'Erika, gagne en première instance et en appel. Mesquer s'appuie cependant sur le décret de Chicago, animé par le principe du « pollueur-payeur » (que la France ne reconnaît pas) pour poursuivre son action en cassation.
En mars 2007, la Cour de cassation estime de fait que l'affaire ne ressort pas du droit français mais européen. Le 24 juin 2008, la Cour européenne de justice donne raison à la petite commune : le pétrole sur les côtes doit bien être considéré comme un déchet, la loi du pollueur payeur doit s'appliquer aussi au propriétaire de la cargaison, autrement dit à l'affréteur, autrement dit à Total !
Il fallait que la Cour de cassation française confirme ce point de droit : c'est chose faite depuis hier.
Dans le monde entier
L'avocate Corinne Lepage est évidemment ravie : « Notre thèse a complètement prospéré alors que j'ai essuyé énormément de remontrances. Mais vous savez, l'arrêté obtenu en juin est aujourd'hui commenté comme une référence dans toutes les revues spécialisées du monde ! »
Jean-Pierre Bernard n'en revient d'ailleurs pas de l'intérêt qu'il suscite à l'étranger : « Des journalistes coréens sont même venus me voir pour savoir comment on avait fait. En Asie, ils ont les mêmes problèmes avec les bateaux poubelles qui se déchargent sur les côtes ».
Ce jugement offre une garantie aux côtes européennes : « Les propriétaires affréteurs sont reconnus responsables de leur cargaison et savent qu'ils ne peuvent plus louer n'importe quoi », termine le maire, qui regrette simplement que les médias nationaux ne se soient pas davantage emparés de cette victoire.
« En même temps, ça ne m'étonne pas. J'ai vu ces jours-ci à la télé des publicités d'enfer faites par Total... »
Lucie Beaupérin
Presse Océan du 18 Décembre 2008
Corinne Lepage: Et si la crise de la jeunesse était en réalité celles des générations antérieures ?
Les événements de Grèce ont alimenté la presse et le monde politique jusqu’au président de la République lui-même, sur le point de savoir s’il y avait un risque de contagion et sur les moyens de l’éviter. La question est d ‘autant plus justifiée que des points communs existent avec la France qu’il s’agisse des difficultés des jeunes d’accéder à l’emploi et d’être rémunérés décemment, des réformes libérales imposées au forceps par le gouvernement Caramanlis , une répression forte en 2006 contre les jeunes s’opposant aux privatisations, des « affaires » qui minent la confiance : « la corruption , les scandales, la pauvreté, les crimes de bourse, les dessous de table de Siemens » résume le quotidien gratuit free post.
Mais, si au lieu de considérer que le problème était dans la génération montante pour admettre qu’il est dans la nôtre, peut – être aurions nous une chance d’améliorer le sort de l’une et de l’autre.
Pour réfléchir, posons nous la question de savoir quel serait le comportement de la jeune génération aux manettes vers 2025 si elle se comportait vis-à-vis de notre génération comme nous nous comportons vis-à-vis d’elle même. Que se passerait-il si pour payer l’adaptation au changement climatique que nos choix déraisonnables ont entraîné, ils divisaient nos retraites par deux ? Que se passerait-il si, au motif des économies nécessaires dans le budget de l’Etat, ils décidaient que les personnes au-delà de 75 ans ne peuvent plus accéder à certains soins lourds dans les hôpitaux ?
Nous trouverions cela scandaleux et contraire aux grands principes républicains.
Or, quels sont nos choix actuels ? Ne sont ils pas précisément les mêmes mais décidés à l’encontre des jeunes qui se révoltent ?
La réforme menée dans l’éducation, qu’il s ‘agisse de la maternelle déconstruite alors que notre système est un des meilleurs du monde et que le futur Président des Etats-Unis semble s’en inspirer , de la suppression des RASED, personnel spécialement formé pour aider les élèves en difficulté dans le primaire, du nouveau lycée, de la réforme de la formation qui est ressentie comme un acte de mépris par les professeurs, semble avoir comme objectif la seule réduction des dépenses. L’occupation actuelle de nombreux établissements par les professeurs et les parents d ‘élèves montre une grande inquiétude. Ce n’est pas la nécessité de réformer qui est en cause, mais l’objectif de la réforme qui est comptable et non destinée à préparer l’avenir.
Car, précisément, c’est le nœud du problème. Non seulement nos choix actuels défavorisent pour le présent les jeunes et leur apparaissent à juste titre, inéquitables et injustes, mais encore ils sont directement contraires à leurs intérêts en tant que génération montante. En quelque sorte, ils perdent aujourd’hui et demain. Il ne faut donc pas s’étonner qu’ils se révoltent. Les révolutions ont toujours été portées par la jeunesse parce qu’elle aspire à plus de justice et à un monde meilleur, alors que les plus âgés sont plus conservateurs et plus enclins à subir le monde comme il est.
A cet égard, il y a une permanence avec deux faits nouveaux.
Depuis 30 ans, la machine inégalitaire s’est mise en route, c’est-à-dire que l’évolution ultra-libérale a accru les inégalités à l’intérieur des pays alors que le progrès social impliquait, évidemment, le choix inverse. Aujourd’hui, la pyramide des revenus aux Etats-Unis est au niveau de ce qu’elle était vers 1920, alors que la réduction des inégalités avait baissé entre 1933 et 1980. Si la situation est moins caricaturale en France, elle est, à moindre mesure analogue comme dans tous les pays industrialisés.
La croissance des revenus des actionnaires au détriment de celui des salariés frappe évidemment davantage encore les jeunes dans leur immense majorité, puisqu’ils n’ont pas eu le temps de se constituer le moindre capital permettant d’en faire des actionnaires. De plus, si la corruption, la fraude, les trafics d’influence et les mafias ne datent pas du XXIéme siècle, force est de constater que ces pratiques ont atteint un niveau industriel et non plus artisanal. Or, si des bandes composées de jeunes individus se sont parfaitement intégrées dans ce tissu délinquant, l’immense majorité de la jeunesse rejette une telle organisation de la société.
Le deuxième fait nouveau est infiniment plus profond et plus grave encore. Pour la première fois, une génération, semble accepter que le sort de ses enfants soit moins bon que le sien et de surcroît, ne procède pas aux choix nécessaires pour qu’il en aille autrement.
Notre court-termisme est une agression permanente contre les jeunes. Or, la crise actuelle, sous tous ses effets, en est le produit.
Si nous voulons éviter la guerre des générations, il est impératif de discuter de notre avenir commun. Il est plus que temps que des Etats généraux du futur se mettent en place pour permettre aux jeunes de définir , à pied d’égalité, le monde qu’ils désirent.
Corinne Lepage Tribune France-Culture du 15 décembre
Publié sur ContreInfo link
Alerte au syndrome du NIMBY !
C'est la nouvelle pathologie dont souffrent certains des porteurs du projet d'aéroport à Notre-Dame-Des-Landes.
Effectivement, voici ce qu'on peut lire sur le blog d'un élu (PS) du Sud Loire porteur du projet NDDL : "Nous devons nous mobiliser pour faire entendre les voix des habitants du sud de l'agglomération nantaise qui attendent patiemment d'être libérés des nuisances aéroportuaires"
Quelle belle illustration du NIMBY : Not In My BackYard autrement dit Pas Dans Mon Jardin.
Le MoDem 44 s'est prononcé sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-Des-Landes
Résultats du vote : sur 62 votants
- 4 : POUR
- 13 : CONTRE
- 42 : MORATOIRE durable et argumenté sur le projet NDDL
Il ne reste plus que 4 Pour NDDL ! C'est une grande et bonne nouvelle pour tous ceux qui ont travaillé sur ce dossier et ont contribué à ce changement.
Si les Démocrates l'ont fait, les autres partis politiques peuvent le faire. Qu'ils organisent ENFIN eux aussi des auditions sérieuses des alternatives au projet NDDL, qu'ils se remettent au travail car le monde a changé.
Haut les coeurs !
Principe du "pollueur sponsor" ?
Estuaire 2009 : de surprenants mécènes !
Monsieur le Maire, mes chers collègues
Nous avons découvert, par voie de presse (Ouest France édition du vendredi 28 novembre), une première liste des œuvres qui seront présentées du 6 juin au 23 août, lors de la 2ème édition d’Estuaire 2009.
D’ores et déjà nous pouvons saluer la mise en œuvre d’un jardin terrasse à Saint-Nazaire, sur la Base, tout en regrettant que Nantes ne puisse également profiter d’une telle réalisation.
Bien entendu, nous sommes tout à fait favorables, par le biais du mécénat, à la participation au financement d’une telle manifestation par des entreprises privées. Cependant, pourquoi cette mise à l’honneur de la Loire devrait-elle être subventionnée par des entreprises qui l’ont polluée cette année (TOTAL par 2 fois : 16 mars et 22 octobre 2008) et EDF (24 septembre 2008 fuite d’huile provenant de la centrale de Chinon) sans compter SUEZ qui a tiré profit de sa dépollution ?
Quand nos grands groupes industriels cesseront-ils de considérer la Loire comme une variable d’ajustement économique excluant qu’elle est l’élément vital des ligériens. Faut-il rappeler que la Loire représente 80% de notre ressource en eau potable ?
TOTAL qui a engrangé un bénéfice de 12 milliards en 2007 a t-il pris des mesures fondamentales pour prévenir toute nouvelle fuite d’hydrocarbures?
Pourquoi ne pas avoir retenu par exemple, l’idée proposée par Madame Lydie Fraud en septembre 2008 sur le forum Nantes ma ville.com « d’isoler les bateaux en cours de chargement ou de déchargement par un barrage flottant » ?
Ne sommes nous pas là confrontés à un cas de « green washing » ou blanchiment écologique de la part de ces grands groupes pour se donner bonne conscience?
Nous nous étonnons que nos élus locaux, qui envisagent un classement UNESCO de l’estuaire de la Loire que nous, élus MoDem, proposions dès octobre 2007, cautionnent cette mascarade en acceptant le concours financier de ses principaux pollueurs pour des manifestations la mettant en valeur.
Ne devraient-ils pas plutôt se tourner vers des entreprises plus responsables de l’empreinte environnementale qu’elles laisseront aux générations futures ?
Sinon, nous voyons là le risque de cautionner un nouveau principe du "pollueur sponsor" .
Conseil Municipal du 5 décembre 2008
Question d’actualité des élus du Groupe Centre Démocrate
lundi 08 décembre 2008
Ouest France 08 - 12 - 2008 :
La manifestation Estuaire chiffonne l'opposition municipale. Le Modem pointe du doigt ces drôles de sponsors qui polluent la Loire.
« Le bilan d'Estuaire 2007 nous a laissés sur notre faim », a attaqué Marie-Laure Le Pomellec, du groupe Ensemble pour Nantes, lors du dernier conseil municipal (lire Ouest-France de samedi). Et de détailler « des oeuvres d'art et des chiffres de fréquentation au-dessous des ambitions affichées... » Autre sujet de fâcherie : un budget de 8,3 millions d'euros pour ce projet : « Qui va payer ? » Pas question, pour cette représentante de l'opposition, de « signer un chèque en blanc ».
Les sponsors privés sont justement là pour éponger la facture de la collectivité. Ce qui interpelle Isabelle Loirat (Modem), ce n'est pas tant la manifestation elle-même que son soutien par ceux qu'elle nomme « les sponsors pollueurs ». Pourquoi, se demande l'élue, Total, « deux fois pollueur de la Loire », EDF ou Suez (qui ne sont pas en reste) participent-ils au budget d'Estuaire ? « Quand cessera-t-on de considérer la Loire comme une variable d'ajustement ? Total a-t-il pris des mesures pour éviter une nouvelle fuite d'hydrocarbures ? » Isabelle Loirat assimile à « du blanchiment écologique », la participation financière de ces grands groupes qui « veulent se donner bonne conscience ».
Et de suggérer aux élus de se tourner de préférence vers « des entreprises plus responsables ».
Défenseur du dossier culture en l'absence de Jean-Louis Jossic, Stéphane Junique trouve le reproche injuste. Estuaire, dit-il en substance, a largement participé à valoriser l'image nantaise au-delà des frontières : 760 000 visiteurs et des oeuvres dont une partie reste visible sur le territoire. Il oppose à l'élue du Modem cet argument massue : « 33 entreprises ont répondu, ce qui ne peut que renforcer leur responsabilité morale et économique... »
Jocelyne RAT. Ouest France 8 Décembre 2008
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Comme chez le médecin, "ouvrez la bouche et dîtes "33"
Voilà tout va bien...
Billet modifié le 18 décembre 2008
Isabelle Loirat
Estuaire 2009 ou le principe des "pollueurs-sponsors" ?
Conseil municipal décembre 2008
Question d’actualité du Groupe Centre Démocrate
Intervention Isabelle Loirat (MoDem)
" Merci Monsieur le Maire,
chers collègues,
Estuaire 2009 : de surprenants mécènes !
Nous avons découvert, par voie de presse (Ouest-France édition du vendredi 28 novembre 2008), une première liste des œuvres qui seront présentées du 6 juin au 23 août pour la 2ème édition d’Estuaire 2009.
D’ores et déjà nous pouvons saluer la mise en œuvre d’un jardin terrasse à Saint-Nazaire, tout en regrettant que Nantes ne puisse également profiter d’une telle réalisation.
Bien entendu, nous sommes tout à fait favorables, par le biais du mécénat, à la participation au financement d’une telle manifestation par des entreprises privées. Cependant, pourquoi cette mise à l’honneur de la Loire devrait-elle être subventionnée par des entreprises qui l’ont polluée cette année (TOTAL par 2 fois : 16 mars et 22 octobre 2008) et EDF (24 septembre fuite d’huile provenant de la centrale de Chinon) sans compter SUEZ qui a tiré profit de sa dépollution ?
Quand nos grands groupes industriels cesseront-ils de considérer la Loire comme une variable d’ajustement économique excluant qu’elle est l’élément vital des ligériens ? Faut-il rappeler que la Loire représente 80% de notre ressource en eau potable ?
TOTAL qui a engrangé un bénéfice de 12 milliards en 2007 a t-il pris des mesures fondamentales pour prévenir toute nouvelle fuite d’hydrocarbures?
Pourquoi ne pas avoir retenu par exemple, l’idée (proposée par Madame Lydie Fraud en septembre 2008 sur le forum Nantes ma ville.com) « d’isoler les bateaux en cours de chargement ou de déchargement par un barrage flottant » ?
Ne sommes nous pas là confrontés à un cas de « green washing » ou blanchiment écologique de la part de ces grands groupes pour se donner bonne conscience?
Nous nous étonnons que nos élus locaux, qui envisagent un classement UNESCO de l’estuaire de la Loire que nous, élus MoDem, proposions dès octobre 2007, cautionnent cette mascarade en acceptant le concours financier de ses principaux pollueurs pour des manifestations la mettant en valeur.
Ne devraient-ils pas plutôt se tourner vers des entreprises plus responsables de l’empreinte environnementale qu’elles laisseront aux générations futures ?
Je vous remercie."
Estuaire 2009 fait déjà jaser - Ouest France 8 décembre 2008
Il y a urgence à protéger la Loire et notre eau potable
Publié dans NANTES PASSION Mai 2008 L'expression des oppositions
Les élections municipales de mars dernier ont permis au Mouvement Démocrate (MoDem) de s'affirmer comme la troisième force politique de Nantes. Nous remercions les Nantais qui, par leur suffrage, ont permis à deux d'entre nous Benoît BLINEAU et Isabelle LOIRAT de siéger au Conseil Municipal.
Rejoints depuis par André AUGIER centriste, notre groupe Centre Démocrates ne désire pas s'installer dans une opposition systématique et stérile mais rester dans une logique de propositions constructives.
Dans cette dynamique, nous continuerons à travailler sur des sujets qui nous concernent tous, en particulier au regard des événements récents, sur la problématique de l'eau en général et notamment celle de la Loire et de l'Erdre.
En effet, le 16 mars dernier,une fuite de 400 tonnes de fuel à la raffinerie de Donges aux conséquences environnementales difficilement évaluables dans le temps, nous a alerté une nouvelle fois sur l’urgence de protéger notre fleuve.
L'estuaire de la Loire, à l’eco-système extrêmement sensible pour le maintien de la biodiversité, est classé Natura 2000 et placé sous la loi Littoral. Malgré cela, des industries pouvant engendrer de graves pollutions continuent à s’y développer sans qu’il y ait encore de plan particulier d’intervention capable de répondre à de telles situations d’urgence écologique.
Ce point est d’autant plus sensible que nous, Nantais, sommes dépendants de la Loire pour 80% de notre approvisionnement en eau potable. Il faut donc dès aujourd’hui protéger cette ressource vitale :
- sécuriser les prises d’eau
- surveiller périodiquement la qualité des eaux des bassins versants en amont et aval
- exiger un contrôle renforcé des industries installées le long du fleuve
- appliquer le principe pollueur/payeur
- sensibiliser les particuliers à la nocivité des rejets de certains produits (ménagers – pesticides…)
Pour toutes ces raisons, et parce qu’une pollution en Loire est aussi une pollution en mer, il est urgent de prolonger le classement UNESCO de l'estuaire de la Loire jusqu’à l’Océan. Nous nous engageons à travailler sur ce dossier qui nous tient à coeur, avec la majorité municipale, mais aussi avec les habitants, les associations et toutes les communes de l’estuaire de la Loire et du littoral.
Pour nous contacter :
Bureau des élus du groupe MoDem
Hôtel de Ville
2 rue de l’Hôtel de Ville
44000 NANTES
Tél : 02 40 41 92 66
Le tram aérien : une solution de transport urbain pour demain !
Publié dans NANTES PASSION Numéro 189 Novembre 2008 L'expression de l'opposition.
Le tram aérien : une solution de transport urbain pour demain !
En cette période de crise généralisée (hausse du chômage, prix des énergies…), nous devons nous serrer les coudes.
Le moment est vraiment mal choisi pour augmenter les impôts locaux.
Il est temps de réduire la dette, faire des économies et de repenser certains projets.
C’est pourquoi, nous proposons, en alternative à un tramway et un pont onéreux, une ligne 5 en trolley bus et un nouveau mode de transport urbain : un tram aérien Trans Loire reliant l'Ile de Nantes aux 2 rives de la Loire. Pourquoi ?
- coûts d'installation et d'exploitation inférieurs à ceux d’un tram et d’un pont
- durée des travaux beaucoup moins longue
- temps d’attente de 30 secondes
- possibilité d'y embarquer des vélos
- des stations où l’on peut allier façades végétales et panneaux solaires…
Parmi les amendements débattus à l'Assemblée lors du projet de loi Grenelle Environnement figurait l'amendement 110 : « Le transport par câble est un transport vertueux », qualifié par son rapporteur de solution «la plus sûre au monde » et la moins coûteuse en matière de transports collectifs.
Pour que Nantes demeure une ville pionnière en matière de transports en commun, il est temps d'agir!
Groupe Centre Démocrate
Hôtel de Ville de NANTES
02 40 41 92 66
Publié dans NANTES PASSION Numéro 189 Novembre 2008 L'expression de l'opposition.