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Un voeu classique, un voeu particulier et un voeu spécial

7 Janvier 2012 , Rédigé par Isabelle Loirat Publié dans #Aéroport Notre- Dame-des-Landes

Très bonne année 2012 !  

 

Un voeu particulier pour que François Bayrou gagne cette élection présidentielle.

 

Et un voeu spécial pour cette année (et les suivantes) : que nos élites, édiles, maire et autres décideurs cessent de mentir aux Nantais.

 

Chacun peut constater depuis quelques temps la recrudescence inexpliquée du nombre de survols du centre-ville de Nantes alors que le trafic de Nantes-Atlantique a régulièrement baissé sur les dix dernières années passant de 42 961 à 39 833 mouvements commerciaux entre 2000 et 2010.

Pourquoi "Nantes et Plus"* de survols ? L'explication se trouve dans le dernier numéro de "La Lettre à Lulu" N°74-75, Décembre 2011.

 

Les trajectoires données par les contrôleurs aériens devraient éviter le survol de Nantes à chaque fois que c'est possible. Une charte signée en 2009 prévoit de limiter ce survol mais elle n'est pas appliquée, faisant ainsi le jeu des porteurs du projet de Notre-Dame-Des-Landes. Consigne serait même donnée de survoler sciemment les milliers de manifestants dans les rues de Nantes ! Plus rien ne nous étonnera de la part de gens qui ont déjà eu le culot d'inclure dans le financement du projet d'aéroport les bénéfices du tram-train mais pas les coûts. 

  06 janvier 2012 019

     

"Survol de Nantes par effraction" La Lettre à Lulu N°74-75

 

Paradoxe du parallaxe*

 

Pour justifier d'un danger croissant, les contrôleurs aériens satureraient le ciel nantais, même quand la météo permet de l'éviter. L'Aviation civile dément.

 

Les partisans de l'aéroport à Notre-Dame-Des-Landes ont assez martelé l'argument : avions trop bas, trop souvent, trajectoires au-dessus de la ville, danger, danger, danger ! Actuellement - mais seulement depuis 2003 et le débat public sur l'aéroport -, on frôlerait la catastrophe, on défrise tous les jours les punks nantais aux crêtes trop drues et les basketteurs, de toute façon trop grands pour tout. Pourtant détail troublant, les avions pourraient souvent éviter ce survol de Nantes.

 

Permis de bonne conduite. Ce qui est d'ailleurs prévu par le "code de bonne conduite environnementale" signé le 26 mars 2009 par l'aéroport Nantes-Atlantique, la préfecture et l'Aviation civile. Cette charte prévoit notamment l'"optimisation et le respect des trajectoires des avions afin de limiter le survol des zones urbanisées". Selon un pilote de ligne habitué du ciel nantais, ce code de bonne conduite n'est réellement appliqué que par un tiers des 17 équipes de contrôleurs aériens mobilisées par Nantes-Atlantique-Château-Bougon. Par temps calme sans nuages, on peut donc (et on doit) dévier les sillages pour éviter le survol de l'agglomération. Eh bien non. Les contrôleurs aériens imposent quand même la trajectoire nord-sud, dite QFU 21, soit cap 210 degrés, justifiée pour avoir le vent dans l'axe (s'il y en a), alors que la trajectoire 03 (cap 30 degrés) conviendrait parfaitement et éviterait le survol du centre ville, en passant au dessus de Grand-Lieu.

 

Sillage décalé. Les documents techniques fournis aux compagnies aériennes et aux pilotes stipulent pourtant que par vent inférieur à huit noeuds, c'est la trajectoire 03 qui doit être utilisée. La charte de bonne conduite dit aussi qu'en cas d'atterrissage par le Nord, "la trajectoire de l'avion est décalée de 12 ° par rapport à l'axe de la piste afin d'éviter le survol du centre-ville de Nantes, l'alignement avec la piste se fait en fin d'approche". Recommandations que des pilotes estiment bafouées par la tour de contrôle. Comme si faire vrombir les réacteurs au-dessus des pénibles qui hésitent à plébisciter Notre-Dame-Des-Landes allait les convaincre...

 

Marketing manif. Le samedi 2 octobre 2010, jour de grosse manif sur les retraites (40 000 personnes dans Nantes), un pilote de ligne a alerté l'ACIPA, association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéeroport de Notre-Dame-Des-Landes, dénonçant preuves à l'appui un détournement flagrant des trajectoires des avions du jour pour qu'ils survolent les banderoles et les cortèges de manif. Une intox king size avec un public aux premières loges. "Pour le changement de trajectoire, seules des conditions météo guident le chef de quart à la tour de contrôle, sauf lobbies en place...", ajoute ce pilote.

 

Le pire et l'autruche. Faut-il voir ce passage forcé au-dessus de Nantes comme une pratique délibérée , un genre de politique du pire, même quand ce n'est pas nécessaire ? "Aucun doute là-dessus ! Rien ni personne ne justifie des approches dans le sens nord-sud avec survol de la ville quand les conditions météo (vent de sud faible, moins de dix noeuds (18 km/h), visibilité correcte, supérieure à 3000 m pour un atterrissage QFU21 (c'est-à-dire dans le sans nord-sud) et quand il n'y a pas de conflit entre départs et arrivées. On nous oblige à survoler toute la journée le centre-ville, en contradiction flagrante avec la charte qui annonce qu'on doit limiter le survol des zones les plus habitées. Et lorsqu'on manifeste notre désapprobation, nos compagnies nous demandent de limiter les conflits avec les organismes de contrôle aérien !Politique de l'autruche ? Cette gestion des trajectoires est à dénoncer, d'autant que certaines équipes de contrôleurs en place y arrivent très bien, en toute rigueur, en respect strict des règles établies", explique un autre commandant de bord du collectif de pilotes de ligne doutant de la pertinence du projet NDL (soit environ deux cents pilotes, le plus souvent gardant l'anonymat).

 

Maestro maximum. Au SNA, Service de la navigation aérienne, dépendant de l'Aviation civile, on fait vite entendre le cri du coeur : "On n'a qu'une seule piste. On polluera moins de personnes quand on aura Notre-Dame-Des-Landes". Tout en plaidant le souci réaliste de l'environnement : "On essaie de faire le maximum, de choisir l'option la moins pénalisante, pour les riverains comme pour les compagnies, en tenant compte de la météo et de la composante vent arrière qui doit être de moins de dix noeuds. On se réunit toutes les quatre à six semaines pour le suivi "Maestro" : l'exploitant, le service environnement d'Aéroport du Grand Ouest (AGO), le service navigation aérienne et l'Aviation civile examinent les vols hors des trajectoires prévues.L'Acnusa, l'Autorité de contrôle des nuisances aériennes, nous audite, contrôle les enregistrements des bandes radar et radio. Ceci dit, quand on fait des séquences, on ne peut pas inverser les décollages et les atterrissages, pour des raisons de sécurité évidentes". Ce à quoi les pilotes rétorquent qu'"une régulation radar, en cap, altitude et vitesse limiterait les conflits potentiels, et les interactions entre les trajectoires départ / arrivée ne seront plus d'actualité".

 

Moralité le ciel est truqué. Si on continue, on va y dénicher un double fond."

 

Michael Olyrique. La Lettre à Lulu N°74-75, Décembre 2011

 

 

* parallaxe :parallaxe.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

** "Nantes Et Plus" : Slogan de Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, campagne des élections municipales 2008.

 

Dans la même Lettre à Luluun autre article à lire sur les résultats de l'étude Ce Delft publiée par le CéDpa en octobre dernier :

 

"Vol au dessus d'un nid de coûts"

 06-janvier-2012-020.JPG

 

 http://www.lalettrealulu.com/Pertes-et-profits-Vol-au-dessus-d-un-nid-de-couts_a2108.html

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